Conseiller Technique Départemental en charge du Plan de Performance et des Formations, Kévin Assati, s'était entretenu pour nous parler des nouveautés autour du Plan de Performance et de la filière formation. Après la mise en place de ces dernières, Kévin Assati nous a accordé un entretien pour faire le point sur ces évolutions.

Kévin, au niveau de l'évolution de la filière formation, quel bilan tirez-vous après cette saison, avez-vous fait face à certaines difficultés ?

Au niveau des déceptions, dans le panel de formations il y avait un aspect e-learning et certifications en ligne. La difficulté a été que les plateformes ont rencontré certains problèmes techniques en début de saison, donc on a dû reporter à plusieurs reprises les premières formations et les premiers stagiaires ont été un peu gênés par cela. Comme nous avons retardé beaucoup de choses, les clubs n'ont peut-être pas réussi à prendre le wagon et nous n'avons pas réussi à sensibiliser comme nous l'aurions voulu, notamment sur les diplômes fédéraux et nous avons dû annuler une session. Cependant on a tout de même pu lancer le diplôme fédéral jeune qui s'est passé à Mandelieu.

J'imagine qu'il y a eu également des motifs de satisfaction en revanche...

Oui, on a déployé les nouveaux CFI sur le département, ça a très bien marché. C'est vraiment adapté aux éducateurs qui sont débutants, qui entrent dans la fonction, l'offre correspond donc parfaitement au public cible. Et il correspondait également aux personnes qui ne se destinent pas à devenir éducateurs/entraîneur comme les dirigeants ou parents accompagnateurs, qui sont très utiles pour encadrer les petits. A partir du moment où on a eu des stagiaires qui ont pu suivre tout le cursus en ligne et faire les journées en présentiel, les mises en situation pratiques, ça a très bien fonctionné. La certification en ligne est tout de même apparue en fin de saison, ralentit certes par des petits soucis, mais tout est rentré dans l'ordre et les stagiaires étaient plutôt satisfaits du contenu de la plateforme.

Il y a eu aussi des changements au niveau des diplômes professionnels, pouvez-nous en parler ?

Au niveau des titres à finalité professionnelles, c'était une année de transition. Cette saison on a 11 nouveaux BMF qui ont obtenu leurs diplômes en apprentissage à l'OGC Nice, 7 nouveaux BEF qui ont suivi la formation à Rousset avec la Ligue et une dizaine de BMF qui ont suivi la formation à Rousset également. Sur les diplômes professionnels il n'y a pas eu encore beaucoup d'impact, c'est surtout pour la saison prochaine. Le BMF a connu une reforme dans son contenu, qui sera autour de trois blocs (projet club, entraînement et la gestion de matches) et il va bénéficier d'une plateforme en ligne mais aussi d'un suivi des tuteurs, maîtres de stage avec beaucoup plus de proximité. Le but est d'avoir un maximum de candidats qui ont des projets professionnels par la suite dans les clubs. De ce fait la volumétrie a baissé et il n'y a plus qu'une vingtaine de stagiaires dans chacune des promotions et 16 en apprentissage. L'entrée est plus complexe mais le suivi est plus poussé. Cette volumétrie est imposée à la LMF et L'IR2F et contrôlée nationalement par l'Institut de l'emploi et de la formation du Football.

Vous aviez tenu un message sur l'importance que les clubs se renseignent et se sensibilisent à ces nouveautés, avez-vous ressenti que ce dernier était bien passé cette saison ?

Les CFI, comme je l'ai dit, ont très bien marché donc c'est un signe intéressant au niveau des clubs. Ils ont pris le pas et font la démarche pour se former et donc se structurer. Pour les DF (Diplômes Fédéraux), le report et le manque de communication en amont, la tarification nouvelle ont fait que nous n'avons pas eu un public conséquent. Mais maintenant les clubs savent ce que c'est, ils savent aussi que c'est le niveau de diplôme nécessaire pour encadrer les jeunes au niveau régional. Cette saison était plutôt une année de transition et d'explication donc sur cette filière bénévole nous avons bon espoir que cela fonctionne très bien dès demain. Les DF sont dispensés en Interdistricts (Var/Côte d'Azur et Provence/Grand Vaucluse/Alpes), ils sont par ailleurs dispensés dans les universités STAPS de Toulon et de Luminy (Marseille) et avec le District nous travaillons pour que cela soit aussi le cas à l'Université Côte d'Azur.

A travers cela, nous pouvons voir un District qui se rapproche des clubs et du terrain, c'est l'ambition ?

Ces nouvelles formations, que ce soit le nouveau format du CFI par exemple, nous permettent de multiplier les sessions puisque c'est moins prenant (en termes de temps en présentiel) qu'à l'époque. Sur les DF, les formateurs et conseillers techniques ont davantage de suivis à effectuer en club donc ça nous demande d'y aller aussi dans ce cadre-là, en plus de ce que nous faisons déjà. De la même manière, la nouvelle articulation du BMF, nous amènera à encore plus de proximité avec le stagiaire pour l'accompagner dans sa réalité du quotidien donc oui, le District et la Ligue seront encore plus proches des clubs, et c'est normal.

Il y a aussi eu des évolutions sur le Plan de Performance Fédéral, quel bilan faites-vous sur ce point ?

Nous devions lancer les Centres de Perfectionnement Sportifs U12, U13 et au niveau des gardiens et nous sommes heureux car nous avons pu le faire. Ces CPS, même s'ils sont encore perfectibles, ont été lancés et je prépare la passation du mieux que je peux pour que mes successeurs puissent optimiser ce qui a été mis en place. Tout n'est pas encore parfait mais en tout cas au niveau U12, U13G, U13F et gardiens de buts nous sommes fiers de ce qui a été fait d'autant plus que nous avons créé un réseau d'entraîneurs de gardiens de buts et de responsables techniques jeunes. Ils nous ont permis d'échanger sur la philosophie, le contenu, le suivi des jeunes joueurs et joueuses... Nous avons aussi pu établir une stratégie sur l'amélioration du niveau des portiers et comment le faire dans les clubs. Nous avons réussi à regrouper une trentaine d'éducateurs dans le département pour travailler là-dessus à travers les CPS et des échanges techniques avec notamment la participation de l'AS Monaco et de l'OGC Nice. L'année passée nous avions fait 31 actions de PPF Filles et Garçons, cette année nous en avons fait 64, plus du double, c'est remarquable. Les résultats sont plus importants, sept joueurs qui intègrent le pôle espoirs, il faut le mettre accoler au travail des clubs et aux performances des enfants. Sinon deux joueurs ayant participé aux Interdistricts et deux joueuses de notre District ont participé aux Interligues. Notre District a toujours été bien représenté dans les opérations de la Ligue que ce soit chez les garçons ou chez les filles mais il ne faut pas se reposer sur nos lauriers, il faut aller plus loin de concert avec les clubs.

Quels sont les objectifs pour la suite ?

Les objectifs que la Fédération nous fixent sont de continuer à détecter plus tôt (U11), de suivre plus longtemps les joueurs et joueuses. Donc plus d'entraînements, de séances spécifiques, établir un projet de jeu en commun avec la Ligue Méditerranée pour monter en puissance. Cela est très intéressant. Et enfin il faut orienter le mieux possible les jeunes filles et jeunes garçons vers les différentes structures. Les sections sportives, le Pôle Espoir ou encore les centres de préformation des clubs professionnels. C'est dans ce sens que l'on doit avancer. Sur le plan local, il faudrait fixer les CPS dans le temps et de manière géographique. Faire un CPS secteur Est par exemple à Saint-Jean-Cap-Ferrat et pouvoir faire trois ou quatre séances au même endroit, ce qui est aujourd'hui compliqué avec la disponibilité et les créneaux des terrains du département. Pour contourner cela, j'ai opté cette saison de couvrir une zone plus large afin de ne pas trop impacter les clubs qui ont beaucoup de licenciés et peu de terrains. Pour finir, un axe primordial, les bénévoles, il faudra intégrer de nouveaux membres à la Commission Technique, avec de la compétence (BEF minimum) et un esprit fédéral accru afin de répondre à l'augmentation du nombre d'actions et au niveau d'expertise souhaité. Il faut aussi rassurer les clubs et qu'ils soient connectés à ces dernières pour que les enfants restent fidèles à leurs clubs et que nos actions ne soient pas des lieux de recrutement. Les joueurs U17 qui ont participé à l'Euro à Chypre ont pour la plupart (au-delà de 60%) connu seulement deux clubs avant le centre de formation.

Pour terminer, vous nous avez parlé de passation, vers quel poste allez vous vous tourner ? Avez-vous un message à faire passer sur cette fin d'aventure ?

Je vais être muté à La Réunion, d'où je viens, en tant que Conseiller Technique Régional où j'aurai toujours la charge du Projet de Performance Fédéral donc mon travail sera sensiblement le même avec un peu plus de responsabilités et d'autres spécificités, contraintes à surmonter. Ce que j'ai envie de dire c'est que j'ai passé deux saisons et demi très enrichissantes, très riches sur tous les plans, très intenses aussi. Je vais retenir tous les visages avec qui j'ai collaboré, échangé, argumenté, débattu sur les terrains, que ce soit les entraîneurs, les dirigeants, les arbitres et tout le microcosme du football du 06. Nous sommes un département très dynamique, qui possède de grandes richesses avec deux locomotives de haut niveau comme l'OGC Nice et l'AS Monaco et bon nombre de clubs historiques et ambitieux. Pourvu que tout cela dure, que la Côte d'Azur continue à progresser pour nos petits jeunes puissent jouer, s'amuser dans un climat sain qui puissent aussi avoir des rêves, avec des adultes raisonnables à leurs côtés. Je suis très fier et honoré d'avoir occupé ce poste, même si cela fut trop court. Je garderai un oeil attentif sur le football azuréen même à 13000 kilomètres. Je remercie tous nos 29 000 licenciés, les partenaires, les bénévoles du District et collègues de l'équipe technique régionale de la LMF.

Rêvez c'est important, mais raisonnablement c'est obligé !