22 novembre | 11h05
Kévin Lefaix : "Le goût de la compétition me manquait"
À 42 ans, Kévin Lefaix est de retour sur le rectangle vert et fait le bonheur de l'équipe B de l'ES Cannet-Rocheville. (Crédit photo : DR)
Kévin, après toutes ces années, qu'est-ce qui t'anime encore pour jouer au football ?
Tout simplement, depuis que j'ai 2 ans j'ai le ballon au pied. Mon père m'a transmis cela donc j'ai toujours eu cette passion pour le football, c'est pour ça que même à mon âge je continue à jouer. Mon père était en séniors jusqu'à ses 50 ans donc je crois que j'ai ça dans le sang. J'avais arrêté entre guillemets ma carrière officiellement il y a 4 ans déjà et j'avais basculé dans le FootGolf. Je m'y retrouvais, il n'y avait plus de chocs au niveau physique et j'avais toujours le ballon au pied. Mais le football c'est quand même autre chose donc j'ai décidé de m'y remettre, ça faisait deux trois ans que j'étais autour et là j'ai trouvé le bon projet.
Tu as inscrit déjà 7 buts en championnat et l'équipe tourne plutôt bien, comment se passe le début de saison ?
Déjà, j'ai eu un contact avec le club et j'ai pu discuté avec Cyrille Lopez. C'est un groupe tout nouveau et il avait tout à reconstruire et pour le moment on a réussi à créer une bonne ambiance entre nous de travail. L'état d'esprit tourne surtout autour du plaisir et de la combativité lors des matchs, je pense que la mayonnaise a bien pris. Il faut savoir aussi que nous avons quelques descentes de N3 tous les week-ends et ils jouent le jeu donc ça nous apporte un plus sur certains matchs. Pour le moment on est bien classé et je me sens très bien physiquement.
J'ai signé pro à 33 ans, [...] je suis un peu un cas à part.
Kévin Lefaix, sur sa carrière de footballeur.
Je reviens sur ta carrière, avec 87 buts en championnat de National, c'était ton apogée à ce moment ?
Oui, on peut le dire. J'ai un parcours atypique, j'ai signé pro à 33 ans, je n'ai pas fait de centre de formation donc je suis un peu un cas à part. J'ai toujours cru, depuis tout petit, en mon objectif qui était de devenir joueur professionnel. Les années passant j'ai réussi à gravir les échelons jusqu'à ce championnat de National. D'ailleurs c'est un championnat très compliqué, entre le milieu pro et amateur, et j'y ai passé quasiment la plus grande partie de ma carrière. C'était mon apogée lors de la montée en Ligue 2 avec le Red Star, le bouquet final, une saison où on rafle tout. Meilleure défense, meilleure attaque, je termine meilleur buteur et je suis élu meilleur joueur, c'était la cerise sur le gâteau.
Quel sentiment on ressent quand on signe son premier contrat professionnel à 33 ans, après toutes ces années de travail ?
Bizarrement, ça ne m'a pas fait l'effet que je pensais que ça allait me faire. J'ai tellement été le chercher que quand c'est arrivé, je n'ai pas ressenti quelque chose d'extraordinaire. Ce qui est plus beau, c'est le parcours par lequel je suis passé pour y arriver. C'est ça qui me rend fier aujourd'hui mais c'était comme un aboutissement de signer pro. Aussi, c'est secondaire, mais ça peut être un exemple pour ceux qui sont plus jeunes et qui ont des difficultés pour réussir. Il ne faut rien lâcher et se donner tous les moyens pour réussir. Par la suite c'est vrai que je n'ai pas énormément fait de Ligue 2, ça ne s'est pas super bien passé mais je retiens tout de même cette finalité.
Ensuite, tu as découvert la région en signant à l'AS Cannes, comment s'est passée ton arrivée et ton acclimatation ?
Oui, ma fille est née ici d'ailleurs. Je suis descendu ici pour ma femme, qui est née à Grasse, et pour finir ma carrière dans une région que j'aime bien car j'y venais en vacances tous les étés. J'ai signé à Cannes malgré d'autres sollicitations car je pouvais vivre avec ma femme et j'ai réussi à m'acclimater. Ce n'était pas facile car je suis Breton d'origine donc il y a beaucoup de choses différentes, ce ne sont pas les mêmes mentalités. Je suis parti pour rester ici maintenant je pense.
C'est également un club historique en France, quel souvenir tu as sous ces couleurs ?
J'ai signé sous l'ère Johan Micoud en président et Michel Pavon en tant qu'entraîneur donc je les connaissais de par leur carrière. Et puis, Zidane y est passé, donc se dire qu'on va terminer sa carrière là où Zidane a commencé c'est assez jouissif. Finalement, je reste un peu sur ma faim, car on avait une équipe faite pour monter et nous n'avons pas réussi cet objectif. C'est un club qui a tout pour réussir mais qui manque encore un petit peu de stabilité pour viser plus haut, en tout cas c'est ce que j'ai ressenti lors de mon passage.
Aujourd'hui, à 42 ans, tu es de nouveau sur les terrains. C'est ça la vraie passion ?
Oui, c'est exactement ça. J'avais envie de reprendre, d'avoir ce plaisir d'aller s'entraîner pour préparer des matchs. Le goût de la compétition me manquait et ici on a deux entraînements par semaine, plus le match, avec peu de déplacements donc je peux allier ça avec une vie professionnelle et familiale. Physiquement je me sens très bien et je retrouve un groupe avec des plus jeunes, dont certains pourraient être mes enfants (rires). Ça me permet de partager à travers mon parcours et mon expérience.
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