Après la signature de son premier contrat professionnel avec Mikkelin
Palloilijat (7eme du championnat D2 en 2019/2020) en Finlande, Killian
Denoual revient sur son parcours qui aura démarré au Stade Rennais avant de
passer par la TA Rennes, le SM Caen et Dinan Léhon FC. Le défenseur
désormais âgé de 21 ans nous fait découvrir son environnement à 1500 km de
la France.Killian, vous venez de signer votre 1er contrat pro en Finlande, à Mikkelin
Palloilijat. Comment cela s’est fait ?J’ai rejoins le pays le 14 janvier 2021. Après une saison compliquée en
France, j’avais envie de partir loin et d’écrire une histoire ailleurs.
Dans un second temps, c’est surtout la Covid qui est venu confirmer ce
choix. Je n’avais trouvé aucune situation en France, je me suis entraîné 7
mois seul et avec des gars de Rennes et nous avons créé un groupe
d’entraînement pour s’entretenir et tout le monde était le bienvenu.
C’était dur car je m’entraînais en me demandant pourquoi je le faisais et
rien n’arrivait. J’ai continué et en décembre, une proposition est tombée
via un agent et un ancien coéquipier à moi. Un club finlandais recherchait
un défenseur central. Mon profil a très vite était retenu et un essai
organisé. J’y suis allé avec aucune certitude mais j’ai fais ce qui fallait
là-bas. Et j’ai signé.Vous aviez notamment commencé votre carrière au Stade Rennais, un club
formateur. Qu’en retenez-vous ?Le Stade Rennais était là pour accompagner mes premiers pas ils m’ont
apporté dès le début mon bagage technique que j’ai encore. C’est eux qui
m’ont appris comment toucher le ballon et de quelle façon. Je regrette
absolument pas d’avoir commencé la bas. Et cela est fou mais quand je
croise des joueurs qui étaient au stade rennais avec moi petit et bien on a
tous ce bagage technique encore à 20 ou plus.Un passage ensuite par la TA Rennes, l’autre club phare de la villeLa TA Rennes, c’est la famille sans aucun doute. Mes premiers amis. C’est
amateur et ça se bat avec sa propre volonté. J’en garde de très bons
souvenirs et suis très reconnaissant car ils étaient là quand je n’ai pas
été gardé au Stade Rennais. Puis c’est le club de mon papa.Des expériences qui vont vous ouvrir les portes du Pôle Espoirs de
Ploufragran. Le haut niveau ?C’est en effet un gros tremplin ! L’épanouissement ultime et le début de
toutes chose, c’est mon passage là-bas. Mes premières années de sportif à
haut niveau avec des coéquipiers de qualités, des adversaires redoutables
et du coaching merveilleux bien particulier. On m’a apporté une seconde
éducation la bas. T’imagines, t’as 14 ans, tu joues tous les jours et tu
rentre le week-end, tu rejoues avec ton club… c’est merveilleux ! Tu reçois
des équipements comme jamais t’en a eu et tu joues devant des recruteurs
toutes les semaines. J’ai adoré vraiment. Mais ce sont énormément de
sacrifices. Ma vie n’allait pas être comme les gamins de mon âge, je l’ai
vite compris.Vous poursuivez cet apprentissage au SM Caen. Un cran encore au-dessus ?C’est le monde des grands, tu rejoins des gamins aussi talentueux que toi.
Ce sont tes coéquipiers et à la fois tes concurrents au contrat. Les
performances individuelles sont limites plus importantes que celle
collectives. Si tu n’es pas fort dans ta tête, tu te fera marcher dessus.
Et il y a que toi qui peu te sortir de là, papa et maman ne sont plus là
et il faut accepter toutes les difficultés qu’on rencontre. Les sacrifices
sont beaucoup plus élevés. Tu rates des événements pour tes matchs, des
vacances pour ta prépa. C’est un autre monde.Vous n’en retenez que du positif ?Je retiens une bonne formation avec de l’apprentissage à chaque niveau car
tu joues les meilleurs équipes française de ton âge à chaque fois. Dans
cette formation il y a des blessures, des échecs et de la réussite qu’elle
soit personnel ou collective. Puis je retiens surtout une dernière année
dans le monde adulte et très professionnel avec cette chance de toucher le
monde pro mais malheureusement pas d’y rentrer. Tous s’est passé très vite
cette année là et la déception à la fin est présente mais absolument pas
une once d’abandon au contraire j’étais revanchard et curieux de voir ce
qui allait m’attendre.Des jeunes non conservés en centre de formation, il y en a des dizaines.
Comment l’avez vous surmonté ?Grâce au goût du travail et ma volonté à vouloir constamment progresser et
être meilleur à chaque instant… sans oublier la passion bien évidemment !
Mon début d’année 2020 a été vraiment catastrophique, j’ai eu pas mal de
problème perso et mon envie et abnégation, ça part d’une promesse que j’ai
faite à quelqu’un qui n’est plus là aujourd’hui…C’est finalement à Dinan Léhon que vous allez rebondir après le Stade
Malherbe de Caen… ou pas !C’est un nouveau football senior, celui des adultes, le vice et
l’expérience. Un mélange de tout ! Une club très familial avec des
personnes qui y sont très attachées, ce qui est beau je trouve. Pour ma
part, ce fut une année compliqué sur le plan sportif comme humain.Vous allez donc vous exporter à 1500 kilomètres, en Finlande. Quel a été
votre sentiment à votre arrivée ?C’est marrant parce que quand j’arrive ici, je me dis que je suis très
heureux d’être passé par Caen. Tu retrouves (enfin) du haut niveau et à
défaut de ne pas parler la même langue, on parle le même football. A ce
moment, je me remémore tous ce que j’ai vu durant ma formation et la fine
expérience avec le groupe professionnel. Et c’est ce qui a fait la
différence ; j’ai appliqué ce que j’ai appris.Quelles différences
feriez-vous avec le football pratiqué chez nous ?En France, il y a plus
d’agressivité dans le jeu. Ici, ils se basent beaucoup sur la possession en
mettant énormément d’intensité. Ca me fait penser à une réserve pro qui
joue les premiers rôles.Et concernant les installations, comment les
caractériseriez-vous ?Elles sont bonnes ! Les terrains sont superbes et bien entretenus pour le
championnat qui se joue de avril à octobre avec une grosse période
hivernale où on joue dans des dômes. La salle de gym est superbe, il y a
des trucs de fou !Les salaires sont ils semblables à ceux de l’Hexagone ?Les clubs mettent les moyens surtout pour le confort des joueurs mais pas
dans les équipements ou autre. Donc je dirais en dessous du SMIC car ils
prennent en charge les appartements, la nourriture, les transports (avion
notamment), crampons, salle, kiné… tout ça est pris en compte ! D’ailleurs,
petite anecdote, l’appartement est fourni avec un sauna, c’est un peu comme
une baignoire pour eux ! (rires)Justement, y a t’il beaucoup d’étrangers qui rejoignent l’aventure ?Dans l’effectif, on est trois, quatre mais je dirais que c’est la même
chose pour tous les clubs en moyenne. On joue à Helsinki tous les
week-ends, environ à 2 heures de la où on se trouve. Mais deux heures, ce
n’est « rien » pour eux !Un dernier mot concernant vos ambitions, en Finlande ou ailleurs ?L’objectif est de m’imposer et de gravir les échelons ici. Si je réussis à
jouer au haut niveau et à réaliser de bonnes choses en Finlande, j’aurai
certainement une visibilité sur l’Europe…Killian Denoual (51,43′)☟ CONTINUEZ VOTRE LECTURE ☟ Killian Denoual (ex Rennes, TA, Dinan) signe son 1er contrat pro’ en
Finlande