Quantcast
Interviews

27 octobre | 13h54

L. Ghili : « Jouer dans le 93, ce n'est pas donné à tout le monde »

Avec plus de 200 rencontres en CFA, Loic Ghili possède un parcours très riche dans le football amateur français. Actuellement sans club depuis son départ de Viry-Chatillon au début du mois d'octobre, le milieu de 35 ans revient sur son parcours, et ce qui l'anime encore aujourd'hui.

BOBIGNY RED STAR AUBERVILLIERS DRANCY Viry Chatillon Entente Sportive R1

Pourquoi as-tu quitté Viry-Chatillon ? Quelque chose ne convenait plus ?

C’était maintenant la troisième année que j’étais à Viry-Chatillon, en R1. En premier lieu parce que Walid Achour, l'ex-coach, est mon ami. Mais il est parti l’année dernière. J'ai resigné cette année, mais voilà ... ça ne collait pas avec le nouvel entraîneur. C’était l’ancien adjoint, il est venu avec sa philosophie qui ne me plaisait pas nécessairement. Déjà, jouer en R1, c'était vraiment limite. Sans prétention, ce n’est pas trop mon niveau. C’est un peu brouillon, c'est brusque et confus pendant 90 minutes. Alors qu’en CFA, c’est brusque mais un peu plus posé, il y un peu plus d’intelligence de jeu de manière générale. Donc voilà, ça ne collait pas et j’ai décidé d’arrêter. J’ai fait un match de championnat, un match de Coupe de France, et j’ai arrêté. Je me suis un peu pris la tête avec l’entraîneur... Quinze ans de carrière, je ne m'étais jamais pris la tête avec qui que ce soit, il fallait bien que ça arrive. Donc j’ai quitté Viry, ça fait trois semaines, et je ne me vois pas faire une saison blanche. Avec le Covid, ça fait deux ans que je veux bien finir, mais, une fois de plus, je suis un peu dans le dur.

Tu as toujours vécu grâce au foot ?

Oui, toujours. Ça fait un an et demi que je travaille à côté, mais sinon j’ai toujours vécu du foot. Avec des contrats fédéraux ou des contrats amateurs. Mais j’ai toujours vécu du foot, de mes 21 ans à mes 33-34 ans. J’ai aussi été éducateur sportif dans certains clubs, donc je n’ai vécu que du football !

Comment se passe cette période depuis que tu as quitté Viry-Chatillon ?

Aujourd’hui je travaille, j’ai fait une reconversion professionnelle. J’étais coach à Viry, mais aujourd’hui avec le Covid, les sponsors et les mairies ne suivaient plus. Donc on n’était plus payé. Je comptais encore vivre du football. Moi, ma vie c’est le football. J’ai eu une opportunité dans le monde du travail... encore heureux ! Franchement, ça m’a bien rendu service. J’ai trouvé un bon boulot, donc j’ai arrêté tout ce qui était coaching. J’ai tout arrêté et aujourd’hui je travaille. Mais j’ai encore envie de jouer au foot...

Jusqu’à quel âge penses-tu pouvoir jouer au foot ?

J’ai 35 ans aujourd’hui mais j’ai des jambes, donc je ne me fixe pas vraiment d’âge. A l’image d’un Stéphane Boulila qui a joué jusqu'à 41 ans, et qui était encore un des meilleurs joueurs à notre niveau. Donc non, je n’ai pas d’âge. Tant que j’ai des jambes, je joue.

Ce qui est sûr, c’est que dans l’agressivité, dans l’énergie donnée sur le terrain, il faut avoir une mentalité pour jouer dans le 93.

Loic Ghili

Tu as joué dans cinq clubs de Seine-Saint-Denis, y-a-t-il un rapport particulier au football dans ce département ?

D'abord, dans ces clubs-là, il y a un peu moins de subventions que quand tu vas en province. C’est malheureux ce que je vais dire, mais, même pour des joueurs de qualité moindre, en province il y a beaucoup plus de budget. Mais ce qui est sûr, c’est que dans l’agressivité, dans l’énergie donnée sur le terrain, il faut avoir une mentalité pour jouer dans le 93. Surtout à mon époque. Jouer à Noisy-le-Sec ou à Aubervilliers, ce n'est pas donné à tout le monde. Il faut avoir un gros mental je pense, et surtout avoir l’envie de réussir et de se taper sur le terrain, sinon ça ne passe pas. Ce sont des clubs particuliers, mais ils sont super enrichissants. Tu joues là-bas, tu peux jouer partout en fait. Et surtout tu seras bon. Quand tu passes par des clubs comme ça.

Le football est plus qu’un métier pour toi, qu'est ce qui te plaît le plus dans ce sport ?

Ce qui me plaît dans un premier temps, c’est d’être sur un terrain. C’est un ressenti inexplicable. J’aime trop le foot. Ça fait trois semaines que je n’ai pas touché un ballon, ça ne va pas trop, j’ai des fourmis dans les jambes. C’est en moi, j’ai besoin de jouer et d’avoir une activité. C’est une énergie pour moi.

Tu as vécu une courte expérience en Algérie, peux-tu nous raconter ?

En 2013 j’ai signé au M.O.B (Mouloudia Olympique Bejaïa). Une fois signé, ils reviennent sur mon salaire. Ils voulaient me donner 50% de la somme pour laquelle j’avais signée. Donc, bien évidemment, je refuse. Et au bout de 2 mois et demi, 3 mois, je retourne sur Drancy. J’avais quitté Drancy pour aller en Ligue 1 algérienne, et finalement je suis revenu sur Drancy.

Quels sont tes plus beaux souvenirs dans le football ?

J’ai fait quatre seizièmes, dont deux perdus. J’ai fait deux huitièmes de finale aussi. J’ai fait des beaux parcours contre des équipes de Ligue 1 et Ligue 2. J’ai joué contre Nice, contre le LOSC. En Ligue 2, il y avait l’AC Ajaccio, Boulogne-sur-Mer... Et tout ça, je les ai gagnés, ces matchs-là. Sauf Nice, on perd que 1-0. Après il y a eu Strasbourg, à l’époque où ils étaient en National, on les bat 3-2 à domicile, alors que l’on perdait 2-0 à la mi-temps. Franchement, la Coupe de France, c’est quelque chose de particulier. On a la sensation d’être professionnel, le temps d’une journée.

Que souhaites-tu désormais pour la suite de ta carrière ?

Jouer au foot pour moi, c’est du plaisir. Je recherche avant tout du plaisir. En termes d’exigences, je suis un compétiteur. Je veux rentrer dans un groupe où il y a de la vraie compétition. Je ne veux pas venir à l’entraînement, juste pour venir à l’entraînement, ou parce que j’ai envie de tripoter la balle. J’ai vraiment cet état d’esprit de tout gagner, je n’aime pas perdre. Ma seule exigence sera qu’il y ai de la compétition.

Elie Rollé

Restez informé !

Inscrivez-vous à notre newsletter :