26 novembre | 12h00
Le CSCC de Falgayrettes et Darcheville débarque à Charléty
Difficile de faire mieux pour une affiche de Coupe de France que cet alléchant Paris FC-CSC de Cayenne. C'est le petit face au gros. David face à Goliath. De petites histoires qui fourmillent et qui, ensemble, font la grande. L'occasion, aussi, de revoir Darcheville sur une pelouse de Ligue 2. Presque 20 ans après.
Quatre divisions et quelques 7000 kilomètres qui les séparent, approximativement 8 heures de vol et une bonne vingtaine de degrés de différence… Quand le CSC de Cayenne, ex-Club Colonial, débarque à Paris ce lundi 22 novembre avant de défier samedi le PFC dans le cadre du 8ème tour de Coupe de France, le jeu des sept différences est aisé. En t-shirt manche courte ou polo au départ de Cayenne, les joueurs et le staff de la petite délégation guyanaise emmenée par l’entraîneur Steeve Falgayrettes et son adjoint Jean-Claude Ducan-Darcheville découvrent l’aube glaciale de la métropole en novembre, en se parant de bonnets et capuches. Le groupe resserré, tout de bleu vêtu, a programmé un « petit entrainement » dans l’après-midi pour tenter de s’acclimater.
Pas une mince affaire. Tout sourire, bien que frigorifié, le dernier rempart de l’équipe, Stephane Roman, nous confie : « Je ne m’étais jamais déplacé en métropole avec le football. C’est ma première fois… Avec le froid, c’est difficile de pouvoir respirer, de récupérer correctement. Il ne faut pas perdre de l’énergie inutilement… » Avant d’ajouter, bien renseigné sur le sujet : « Il parait que samedi ça va encore chuter… » À 33, « bientôt 34 », Roman sera l’un des atouts de son équipe samedi. Son coach assure même qu’il aurait eu le niveau pour jouer bien plus haut que la DH guyanaise.
Sur le chemin de son déjeuner, le mercredi 24, l’intéressé nous glisse : « Ça m’a trotté dans la tête (de tenter sa chance en métropole, NDLR). Depuis mon plus jeune âge on me l’a souvent dit (qu’il avait le niveau pour aller plus haut, NDLR). Mais vous savez, c’est difficile quand on est à 8000 kilomètres, que la famille est là-bas… Je n’ai jamais fait de test… Même si la plupart de mes entraineurs pense que j’ai un bon niveau, on reste à l’échelle guyanaise… C’est dans ces matches-là (face au Paris FC) qu’il faut monter ce que l’on sait faire. Et puis, comme on me le dit toujours, même à 33 ou 34 ans, on peut toujours signer un petit contrat, d’un an ou deux. Qui sait ? »
Plus loin, Steeve Falgayrettes, responsable adjoint au service des sports de la ville de Matoury quand il n’est pas coach, a lui voué sa vie au CSC de Cayenne. « Moi je suis né au club (ou presque). J’ai commencé ici à cinq ans, j’ai fait toutes les catégories en tant que joueur jusqu’aux seniors. J’ai d’ailleurs fait deux finales régionales de Coupe de France avec le Club Colonial… Puis je me suis (réellement) reconverti à… 23 ans (Rires). J’avais tellement de bons jeunes, et il n’y avait personne pour les encadrer… Je me suis sacrifié, en quelque sorte. J’ai arrêté de jouer en senior, j’ai passé mes diplômes et puis voilà, je suis là. J’ai 55 ans, aujourd’hui… » Un dévouement qui le mènera, ce samedi, dans le XIIIe arrondissement de Paris, au stade Charléty. Face à l’adversaire le plus redoutable que la formation d’outre-mer pouvait tirer. Et avec le soutien, il l’espère, de la « grande communauté guyanaise de Paris ».
La mission est presque impossible, mais Stephane Roman refuse de se victimiser : « C’est du sport, on ne peut pas arriver tête baissée. On va tenter tout ce que l’on peut tenter. On n’a rien à perdre. Grande équipe ou pas. On va jouer notre football, en essayant de jouer simple et efficace. On ne peut pas venir juste pour participer. On vient au moins pour marquer, un, deux buts, et on verra ensuite comment ça se passe. Mais on reste objectif et ambitieux. Même s’il y a énormément d’écart entre le Paris FC et nous (Rires). » La magie de la Coupe, tout simplement.
Augustin Delaporte
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