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Interviews

5 décembre | 0h00

Les dessous des "super-pouvoirs" du CS Sedan-Ardennes

#N/A

17 min.
NATIONAL 2
13 matchs, 13 victoires, 0 but encaissé. Malgré son élimination au 5e tour de la Coupe de France, le CSSA réalise un début de saison exceptionnel. Le coach, Sébastien Tambouret et deux joueurs importants de l'effectif nous révèlent leurs "mystérieux pouvoirs" pour rester invaincu et garder leur cage inviolée en championnat. Sébastien Tambouret, comment expliquez-vous cette série incroyable ? (13 victoires en 13 matchs, 0 but encaissé) Il n’y a pas de recette magique ! Ce qui est super intéressant, c’est que ça fait parler du club, des joueurs et du CSSA. On en parle en positif, on en est tous fiers. En tant qu’entraîneur, on ne programme jamais une telle série. On joue bien évidemment tous les matchs pour les gagner et ne pas prendre de but ça aide (sourires). Cette série de 13 victoires est là et elle fait du bien. Dans l’objectif fort qu’on a, qui est d’être premier en N2, on sait qu’il faut faire une grosse saison. On a des joueurs avec du talent, très intéressants du gardien jusqu’à l’attaquant. C’est incroyable d’avoir un gardien comme Geoffrey Lembet qui a toujours évolué au niveau du dessus et c’est normal vu ses qualités. J’ai aussi la chance d’avoir des défenseurs qui aiment leur job. Quand je vois mes attaquants, avec en tête Jérémy Bekhechi et Geoffray Durbant faire les premiers efforts défensifs, quand je vois l’intensité que met mon milieu de terrain… Chacun se retrouve à l’intérieur de ce projet. En permanence, on donne du sens à ce que l’on fait. Quand on est en mode récupérer le ballon, on y est à fond ! J’aime entendre mes joueurs répéter avant chaque match : « Aujourd’hui, les gars, on ne donne rien, on ne donne rien ». On sait que si on se permettait de donner, on risquerait de nous le prendre. Dans quel secteur devez-vous vous améliorer ? Offensif, peut-être ? Près de deux buts par match (23 buts en 13 rencontres), c’est déjà énorme ! On a le meilleur buteur du championnat (Geoffray Durbant, 13 buts, ndlr). Les deux derniers matchs à domicile, on gagne 2-0. Le dernier à l’extérieur, on en met trois… On est capable de marquer. Les adversaires nous obligent à être encore meilleurs. On est des perfectionnistes, il y a beaucoup de domaines où on peut s’améliorer. On est conscient que tout n’est pas parfait mais en foot, le parfait n’existe pas. Je ne dirai pas qu’on doit améliorer l’attaque, plus on marquera de buts, plus je serai content bien sûr. Tous les jours, on se retrouve à l’entraînement parce qu’on sait qu’on doit s’améliorer, que ça soit sur plan individuel ou collectif. L’élimination précoce en Coupe de France est-elle finalement positive ? Ça a été difficile de digérer cette défaite le soir du match. La Coupe de France est importante dans l’ADN de Sedan. Le public et la ville aiment ça. Cette année, ça s’est arrêté très tôt. On n’a pas fait ce qu’il fallait sur ce match-là. Après, on est tellement programmé pour le championnat qu’on a peut-être moins mis d’ingrédients. Cette élimination me permet, comme cette semaine, de travailler différemment pour remettre l’ensemble du groupe à un niveau physique presque identique. Ça permet aussi de donner du temps de jeu à tout le monde avec des matchs amicaux. On est allé jouer à Metz et aujourd’hui on reçoit la réserve de Valenciennes. J’ai besoin d’un maximum de mes joueurs avec leurs « supers-pouvoirs » parce que le championnat est encore long et il reste encore beaucoup de points à aller chasser. Pouvez-vous viser le record de 28 victoires de la réserve de l’AJ Auxerre (1994) ? C’est exceptionnel ! (rires) En tant que joueur et coach, je n’ai jamais connu une aussi longue période d’invincibilité que ce que l’on connaît. Que ça soit la presse de chez nous, que ça soit nous les acteurs, personne ne peut dire quel est le record historique d’invincibilité du CSSA. On n’est pas à la chasse aux records. Beaucoup d’équipes qui travaillent très bien ont affiché leur ambition de monter dans cette poule A. On regardera différemment cette série si bien-sûr l’objectif est atteint. Cette série n’aura du sens que si on monte en National. S’il devait se passer autre chose, ça ne servirait à rien. Concernant les séries, tant qu’on continue, c’est qu’on est efficace et décisif en mettant la pression sur l’adversaire. Si le 23 mai 2020, on a 1 point d’avance, je pense que tout Dugauguez (stade de Sedan, ndlr) sera en fusion et très satisfait de ces combattants que nous sommes. Le stade Louis-Dugauguez accueille le CSSA depuis l’année 2000 (Crédit photo : Claude Lambert) Comment arrivez-vous à gérer cet effectif et ne pas avoir un trop plein de confiance ? C’est une constante auto-évaluation sur nos points forts et les points à améliorer pour être plus performant dans les matchs à venir. J’ai la chance d’avoir un groupe mature, avec des garçons qui ont un certain vécu et surtout très à l’écoute, compétiteur. En sport, c’est difficile de définir un résultat et encore plus en foot. Il faut se servir de l’histoire, pas forcément la nôtre, mais on a tous en tête des exemples de champions d’automne qui ne montent pas. Aujourd’hui, on est focalisé sur nous, on ne regarde pas derrière. Le staff avec qui je suis, et les joueurs, on sait qu’on doit se surveiller pour atteindre notre objectif de montée. Vous êtes parti en 2013 de Sedan où vous entraîniez les U17 et U19 avant de revenir en 2018. Que vous ont apporté vos expériences à Auxerre et Metz ? Ce n’est pas seulement les dernières expériences, c’est le vécu de tout mon corps de footballeur et de formateur. Je ne suis pas arrivé dans un club où tout est à faire. Le club est déjà bien structuré que ça soit sur le médical, l’administratif, la direction, les joueurs, le staff… Aujourd’hui, ce n’est pas simplement une seule personne, c’est le fait de l’ensemble. Il y a beaucoup de travailleurs de l’ombre qui sont très importants dans cette réussite. Aujourd’hui, du public jusqu’aux joueurs sur le terrain, on aura tous un rôle à jouer, le tout c’est de le faire bien. Toutes mes expériences, de joueur et d’entraîneur, font de moi la personne que je suis avec, comme pour tout le monde, des qualités et des points à améliorer. Le fait de ne pas être tout seul, bien épaulé par mon staff, et d’avoir un groupe à l’écoute, fait qu’aujourd’hui on a un objectif fort qui nous a réuni depuis le 1er juillet. On sait qu’on n’a pas le choix, on est dans l’obligation de réussir. La DNCG a décidé d’encadrer votre masse salariale cette semaine. Cela va-t-il impacter votre recrutement ? On n’a pas envisagé de recruter car on est très satisfait de ce qu’on fait. J’ai confiance dans l’ensemble des acteurs qui sont à ma disposition. On a le constat du week-end avec les victoires mais je suis un privilégié d’être avec eux toute la semaine. Ils ne lâchent rien à l’entraînement, ça veut travailler car on sait tous qu’on doit s’améliorer. Mon recrutement est déjà fait en interne. Les joueurs indisponibles en début de saison qui reviennent sont la force vive qui vont apporter dans la suite de la saison. Avez-vous peur de perdre des joueurs ? Avoir des certitudes au niveau recrutement, c’est compliqué (rires). On sait les pistes que nous devons améliorer, on se projette dans l’avenir, ce n’est pas pour perdre des joueurs. Dans le football, on ne peut jamais dire personne ne partira. Aujourd’hui, on a des joueurs déterminés. On a un objectif qui nous a réunis. Je ne vois personne quitter l’aventure en cours de route. Il y a évidemment des personnes qui viennent observer nos matchs, c’est normal. On fonctionne bien, ça veut dire qu’on a des profils intéressants et j’en suis conscient. On ne peut pas le cacher parce que les résultats sont là mais on le pensait déjà avant. C’est pour cela qu’on a souhaité garder les meilleurs individus de la saison. Avec Julien Fernandez (Directeur sportif, ndlr), on a recruté des joueurs bien identifiés. Ça a fait bingo, la mayonnaise a pris de suite. Les joueurs sont sous contrat, un gage d’assurance pour le coach et le club mais on est dans le football, tout peut arriver. Les Vert et Rouge prennent du plaisir aux entraînements comme en match (Crédit photo : CSSA/Facebook) Avez-vous pour objectif de rester invaincu lors des 2 derniers matchs de la phase aller ? On n’en a pas parlé parce que le match le plus important, c’est déjà la réception de la réserve de Reims. Comme on le fait depuis le début, pourquoi parler du match d’après, se fixer un objectif sur deux matchs si dès le premier on ne l’atteint pas ? Depuis le début de la saison, on n’a pas fait de projection à deux ou trois matchs, on vit l’instant présent. On essaye de donner du sens à ce que l’on fait. Je ne connais pas un coach qui va commencer un match en se disant « mince, on va peut-être le perdre… ». On va jouer pour gagner contre le Stade de Reims avec nos qualités, nos principes, nos idées et notre identité. Ça sera la même chose à Mulhouse, on ira en conquérant en essayant de jouer pour gagner avec nos qualités, notre identité, nos options de jeu. Ne pas encaisser de but, est-ce important pour votre groupe ? Je ressens cette détermination de ne rien donner, même le week-end dernier quand le match est en très bonne voie, jusqu’à la dernière seconde. Les mecs, ça leur tient à cœur de ne pas encaisser de but. C’est de la fierté quand on est défenseur, gardien de but de sentir cette force et d’en faire parler. Le coach que je suis a de la chance, tous les joueurs que j’ai à disposition ont déjà encaissé un but (ironique). Ils savent ce que c’est, cela ne changera rien à la suite de la saison pour atteindre notre objectif.

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