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19 octobre | 16h07

Les folles anecdotes de Boli sur Tapie

Dans les colonnes de l'Equipe, l'ancien défenseur de l'OM a raconté comment Bernard Tapie l'avait convaincu de signer à Marseille et à quel point il avait été marqué par la mentalité de gagnant de son ancien président.

Bernard Tapie

Basile Boli a certainement écrit la plus belle histoire de sa carrière lors de ses quatre saisons à l'Olympique de Marseille (1990-1994), même si l'ancien défenseur a porté pendant sept ans les couleurs de l'AJ Auxerre, son club formateur. C'est d'ailleurs lors d'une confrontation entre les deux clubs que le potentiel et la puissance physique de "Base" ont été repérés par l'ancien président marseillais. Pourtant, Boli concède qu'il était alors proche de trouver un accord avec le Matra Racing ou le PSG. "J'avais un penchant pour le second que j'étais allé visiter avec ma femme. Mais Gérard Bourgoin (vice-président de l'AJA) me dit : "Tu dois écouter Tapie aussi !" confesse-t-il à l'Equipe. Marseille n'était pas du tout dans mon coeur mais je prends rendez-vous malgré tout. Je me déplace à ses bureaux, rue de Friedland, et là, il me fait attendre pendant une heure. Au bout d'un moment, je me dis : "Mais il me prend pour un con en fait ! Je me casse !" Je me lève et sa secrétaire générale me supplie de rester et il apparaît. J'entre dans son bureau, il ne ferme même pas la porte et me dit : "Tu n'es pas beau à voir jouer, tu n'as pas une belle relance, tu n'es pas armé pour Marseille..." Puis il m'explique que ses joueurs, en l’occurrence Jean-Pierre Papin lui ont dit que pour être champions d'Europe, il fallait recruter Boli. Et il ajoute : "Si tu as des couilles, si tu as des ambitions, tu signes à l'OM !" Cela a été le déclic"

"Je me souviens du match à Bruges, je reviens de blessure. Avant le coup d'envoi, Tapie me suit jusqu'aux toilettes. Je suis en train de chier et il est resté planté devant moi, comme si tout était normal"

La suite de l'histoire est connue de tous. Le natif d'Abidjan gagne deux championnats de France en 1991 et 1992 puis offre la Ligue des champions 1993 au club phocéen d'un coup de tête rageur sur corner. Comme un symbole. "Il nous faisait croire à Marcel Desailly et à moi qu'on était meilleurs que Baresi, Costacurta et Maldini. Tu imagines ? Mais ça fonctionnait toujours parce qu'il savait parler aux hommes", raconte Boli, qui se remémore aussi une savoureuse anecdote lors d'un match contre Bruges l'année du sacre européen. Avant le coup d'envoi, Tapie me suit jusqu'aux toilettes. Je suis en train de chier et il est resté planté devant moi, comme si tout était normal : "Le match, il est à toi" Il est entré dans ma tête. On mène 1-0 en première période et en seconde, Amokachi file au but. Je reviens sur 30 mètres, je m'arrache pour le couper. Pendant toute ma course, je repensais aux mots de Tapie." Un souvenir qui en dit long sur la force de persuasion que possédait en lui le "Boss" de l'OM.

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