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18 septembre | 14h36

Les South Winners, bientôt 35 ans d'histoire, de passion et de solidarité

Après deux saisons loin du stade, les supporters ont pu retrouver leur enceinte. À Marseille, c'est les South Winners qui se préparent à célébrer leur 35 ans cette saison, immersion au sein du groupe de supporter olympien. (Crédit Photo : South Winners 1987)

OM OM L1 South Winners

À quelques jours de la 6e journée de championnat, une quinzaine de jeunes s’activent dans le local des South Winners 1987 à la Belle de Mai. Préparation d’étendards aux couleurs de la Provence, réflexion sur les tifos et les animations en tribune prévues au cours de cette saison, c’est sous l’oeil avisé des plus anciens que tout se fait de manière millimétrée.

Les couleurs devraient être nombreuses dans la tribune aux 7200 adhérents tout au long de l'année. « On va tenter de faire un tifo à chaque match. On l'a fait pendant le Covid mais on a dû arrêter par rapport aux incidents de la Commanderie, » explique alors Yanis Benchérif (surnommé « El Shaarawy » par les membres du groupe), capo au sein du Kaotic Group.

Actufoot • South Winners préparation tifo

Les jeunes des South Winners 1987 en pleine préparation de drapeaux aux couleurs de la Provence

Le retour au stade

Si les festivités prévues sont nombreuses au sein de l’association de supporters, c’est que le temps d’attente a été long pour ces passionnés. Après presque deux ans loin des stades pour l’ensemble des supporters olympiens, et une interdiction survenue à la suite de l’envahissement du centre Robert-Louis-Dreyfus, Hamza Baggour, membre du noyau, va pouvoir vibrer de nouveau devant son club de coeur : « Il y a des gens qui attendaient le retour au stade depuis le Covid. À l’ouverture des autorités, tout le monde a pu y aller et moi je suis encore en attente. Cela bouillonne en moi, je vais pouvoir tout ressortir. J’ai eu un avant-goût à Monaco où on avait l’impression d’être à domicile mais contre Rennes ce sera quelque chose d’autre. »

Si la période d’attente a semblé interminable, l’amour du club phocéen est resté inébranlable. Les South Winners ont su se renouveler pour continuer à offrir un spectacle digne de ce nom en tribune : « Cela a été très compliqué. Après, on n’était pas tout seul, c’était tous les supporters dans la France, dans l’Europe et dans le monde. Il fallait innover et remodeler l’image du supporter qui est là sans être là. On ne pouvait pas ne rien faire et laisser la tribune à l’abandon et on a eu l’idée d’habiller le virage de sets de table, » reprend alors Hamza Baggour. Le groupe du virage sud apparaît comme un précurseur de ce phénomène, très rapidement imité par les autres clubs comme à Paris et Lyon.

35 ans de passion

À l’aube de l’année 2022, le groupé créé en 1987 se prépare à un événement spécial. Il y a 35 ans, un groupe d’amis s’installaient tribune Ganay sous la banderole « Win for Us » devenu peu de temps après South Winners. Depuis, l’emplacement a changé et les générations se succèdent mais la passion reste la même. De Frédéric Gransart, Didier Mattera, Camille Moulet et Lionel Bédikian, membres fondateurs à Patrice de Perreti ou Rachid Zeroual, sans oublié les jeunes nouvelles têtes du groupe, la famille des Winners n'a eu de cesse de s’agrandir au fil des années.

Hamza Baggour raconte alors ce que représente cet âge symbolique : « Quand tu sais que les fondateurs avaient entre 16 et 20 ans au moment de la création du groupe, 35 ans après on est en moyenne d’âge l’une des tribunes les plus jeunes de France. On attire que des jeunes, il y en a qui ont 16/17 ans alors qu’il y avait déjà leurs pères même voire leur grands-pères qui étaient présent. Cela se transmet de génération en génération et c’est la définition même de la passion. »

Comme tout anniversaire, les 35 ans du mythique groupe marseillais qui auront lieu en avril prochain, s’accompagnera de festivités. « Il y aura plein de surprises. Déjà contre Paris, il y aura quelque chose d'énorme, ensuite il y aura plein de petits éléments qui vont rappeler notre groupe tout au long de la saison, jusqu’au jour J, où vraiment on va mettre le paquet et je pense que ce sera l’un des plus beaux anniversaires qu’un groupe a pu organiser. Pour les 20 ans on a eu Manu Chao, cela va être dur de se surpasser mais on va réussir, » détaille alors le Marseillais de 25 ans.

Des actions solidaires

Au-delà du supportérisme, les South Winners restent un entité de la ville marseillaise. Si le local permet aux jeunes d’éviter de trainer dehors et les aide à passer leur temps libre, le groupe n’hésite pas à agir socialement pour aider les habitants de la ville comme l’explique le capo du groupe : « Nous, on vient de quartiers pauvres, ce qui s’y passe on le connait. Ce qu’on fait au Winners, c’est énorme il y a des dons de partout même en Europe, en Afrique et dans le monde. Dès qu’on peut aider on aide. »

Un avis repris par son amis Hamza : « On a traversé une crise sanitaire qui a touché toute la planète. On a été obligé d’intervenir dans le sens où on se dit responsable de l’identité marseillaise, on ne peut pas se proclamer comme cela si on n’intervient pas dans notre ville. On sait que pendant le Covid il y avait des gens qui n’avaient pas à manger, qui perdaient leur travail, d’autres qui perdaient la vie ou encore qui dormaient dans la voiture ou dans la rue. On a été obligé d’intervenir avec une distribution de colis alimentaire et de tous les dons qu’on a reçu de gel hydroalcooliques et de masques lorsqu’il y avait la pénurie. Pendant deux ans on n’a pas chômé et on est fier de le revendiquer parce qu’avant d’être un groupe de supporter, on est une association qui plus est, marseillaise et provençale. » Encore aujourd’hui le combat du groupe n’est pas terminé, et au sein du local des palettes de matériels médicaux sont stockées pour venir en aide aux Algériens, encore durement touchés par la pandémie et dont le pays a été ravagé par les incendies.

Un OM qui fait rêver

Après une période difficile sous la présidence de Jacques-Henri Eyraud, la joie est revenue dans la cité Phocéenne en ce début de saison. Du président Pablo Longoria à l’équipe, en passant par Jorge Sampaoli, l’OM semble avoir récupéré une identité propre à la ville, ce qui ravit ses plus fidèles supporters : « En regardant l’effectif on se dit qu’on peut se permettre d'y croire. On a un groupe fourni, on a des joueurs et c’est grâce au président. Avant même Sampaoli, il nous a annoncés qu’il voulait une équipe et un entraîneur à l’image des supporters et je pense qu’on est en plein dedans. Ce sont des joueurs qui ne vont pas se laisser faire, on l’a vu à Nice, qui ne vont rien lâcher, cela a été le cas contre Montpellier. Ils sont là pour mouiller le maillot, enfin ! On a pu assister à des réunions avec les dirigeants depuis l’époque Labrune, et Longoria est le seul qui parle football. »

Actufoot • Hamza Baggour Yanis Benchérif winners

Hamza Baggour et Yanis Benchérif au coeur du local des South Winners

Pour cette année spéciale, un rêve trotte dans la tête des supporters olympiens et du capo Yanis Benchérif, revoir leur club de coeur côtoyer les sommets du football français et européen : « Ce qui se passe avec l’OM en ce moment c’est beau. On verra ce qui va se passer à long terme, mais sur les quatre premiers matches c’est incroyable. C’est plus facile pour mettre l’ambiance et pour que tout le monde reprend les chants. Je pense que c’est une bonne année, pour les 35 ans, cela peut être la bonne ! Peut-être pas premier, mais dans les trois premiers cela sera déjà bien. » Le pari et la saison des South Winners sont donc lancés, dans l’espoir de vivre de la plus belle des manières cet anniversaire.

Mehdi Adjemout

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