Déjà qualifié pour les 16e de finale de la Ligue Europa, le LOSC ne manque
pas d'ambition et entend, à l'occasion de son match face au Celtic ce jeudi
soir, terminer premier de sa poule... devant le Milan AC. Mais à l'heure
d'aborder cette rencontre, une question se pose : comment en est-il arrivé
à devancer l'un des favoris de la compétition ? Actufoot vous dévoile la
recette d'un savoureux cocktail.Dans un entretien accordé à SoFoot et publié le jeudi 3 décembre, Zeki Celik avait allumé la mèche : « Nous sommes meilleurs que Marseille, Rennes et Lyon », avait-il annoncé sans langue de bois. En Ligue 1, le constat pourrait
sembler prématuré tant la saison est encore longue. Mais sur la scène
européenne en revanche, difficile de lui donner tort. A l’aube de la
sixième journée de Ligue Europa, le LOSC est d’ores et déjà qualifié pour
les 16e de finale de la compétition. Une prouesse que n’est pas parvenue à
accomplir ses principaux concurrents de Ligue 1 engagés en Coupe d’Europe,
que ce soit en C1 ou en C3. Mieux encore, il pointe, avec 11 points, à la
première place de son groupe. Et demeure invaincu.Pourtant, au moment du tirage, rien ne semblait prédestiner le club
nordiste à prendre la tête de sa poule. Reversé dans le chapeau 4, il paraissait bien mal embarqué. Et plus encore lorsque le tirage au sort
avait été effectué, lui attribuant comme adversaire le Celtic Glasgow, le
Sparta Prague et… l’AC Milan. Or, voilà qu’aujourd’hui les Dogues ont,
après seulement cinq journées, validé leur ticket pour les 16e de finale de
la compétition. Dans ce cercle fermé, on retrouve des favoris comme
Arsenal, Tottenham, Naples, Villareal ou encore le Bayer Leverkusen. Mais
peut-on considérer pour autant le LOSC comme un favori ? Ou au moins comme
un outsider ? Plusieurs sites de paris sportifs et bookmakers le positionne
en tout cas dans la première catégorie. Et nul doute que cela n’est pas
seulement dû aux résultats engrangés lors de cette phase de poule. Car en
plus des résultats, il y a souvent eu la manière.Une équipe qui voleLe 29 novembre dernier, les coéquipiers de José Fonte arrachaient le match
nul face aux Ecossais du Celtic, après avoir été menés 2-0 jusqu’à la 67e
minute. Cinq semaines plus tard, ils récidivaient face à Prague (2-1). Et
entre ces deux rendez-vous, les Lillois avaient éclaboussé l’Europe de leur
talent, en allant s’imposer 3-0 à Milan. Pour expliquer ces belles
prestations, l’entraîneur nordiste a souvent mis en avant le caractère de
son groupe. « Les joueurs ont fait beaucoup d’efforts pour en arriver là », disait-il encore en conférence de presse ce mercredi. Un constat qu’il avait déjà évoqué un mois plus tôt, au terme de la leçon
donnée aux Rossoneri : « Cette victoire est la réussite de mes joueurs, qui se sont appropriés ce
que nous avons travaillé pendant 48 heures. Ils ont mis beaucoup d’énergie,
beaucoup d’application. Je suis vraiment très fier de mes joueurs […] Les
joueurs ont réussi le match parfait. » Derrière son écran tous les jeudi de Ligue Europa, Djezon Boutoille décrit,
quant à lui, « une équipe qui donne l’impression de voler ». « Au niveau de l’organisation sur le terrain, c’est impressionnant.
L’effectif dégage beaucoup de qualités, notamment sur le plan technique et
de la vitesse. Le jeu en transition se met bien en place et ils se
projettent très vite. Et les joueurs sont constamment en accélération », analyse l’ancien attaquant ayant participé à trois éditions de Coupe
d’Europe* entre 2001 et 2004. Parmi eux, l’international turc Yusuf Yazici
a, par deux fois, littéralement crevé l’écran. Auteur de deux triplés, à
Prague et à Milan, il a porté son équipe, et lui a offert la victoire.#UEL #ACMLOSC Ce joueur! 🇹🇷 🇫🇷 @yaziciyusuf97 @losclive
pic.twitter.com/WfJtjvdSr0— L’UEFA 🇫🇷 (@UEFAcom_fr) November 5, 2020Mais il ne faut pas s’y méprendre. Car il n’est pas le seul élément fort de
l’effectif. « Le danger vient de partout, assure son compatriote turc dans l’interview accordée à SoFoot. Par exemple, Jonathan Ikoné est un joueur incroyable qui fera une très
grande carrière, mais il n’est pas toujours titulaire, cela montre la
qualité offensive de l’équipe […] Notre effectif est de grosse qualité, on
peut rivaliser avec tout le monde sur tous les tableaux. Le groupe a gagné
en expérience, en maturité. » Et que serait un bon orchestre sans son chef. En l’occurrence, Christophe
Galtier. Car depuis le début de la campagne, l’entraîneur nordiste gère son
groupe avec une très grande adresse. Tenant compte des absences, du rythme
effréné avec des matches tous les trois jours et de la forme du moment de
chacun, il a toujours trouvé le moyen d’impliquer tous ses joueurs et de
les sublimer.La clé de cette réussite ? « Pour que l’effectif puisse bien vivre cette période-là, il fallait
essayer de trouver des leviers pour être toujours un minimum performant,
maintenir le groupe dans ce qu’il sait faire, dans son organisation, ses
principes de jeu, ses repères », détaillait-il en conférence de presse, expliquant que cette fameuse
organisation se base sur deux lignes de quatre joueurs, précédées de deux
attaquants. Au cours de la partie aussi, il a quelques fois fallu prendre
des décisions. Faire des choix, au risque de voir son équipe se
désorganiser. L’un des plus marquants fut quant il décida, face au Sparta
Prague, de procéder à un double changement. Sur le front de l’attaque,
Burak Yilmaz remplaçait à la 77e Jonathan Ikoné, quand Timothy Weah,
attaquant de métier, prenait la place de Tiago Djalo… au poste de latéral
droit.A lire aussi : Weah-Yilmaz-Ikoné : le coaching gagnant selon Christophe GaltierTrois minutes plus tard, le jeune Américain de 20 ans délivrait une passe
décisive au vétéran turc. Lequel donnait l’avantage aux siens quatre
minutes plus tard. De quoi réjouir les entrants, mais aussi Djezon
Boutoille. « Galtier fait très souvent les bons choix. Lorsqu’il effectue des
changements, ce n’est pas juste pour remplacer un joueur. Mais c’est pour
amener quelque chose de plus », apprécie celui qui entraîne aujourd’hui l’équipe R1 de Gravelines. Après
le rendez-vous de ce jeudi 10 décembre, lors duquel ils auront
l’opportunité d’assurer leur première place du groupe H, les joueurs du
LOSC retrouveront la scène européenne au printemps 2021.L’étau se resserrera, et la question de la capacité à enchaîner à nouveau
des matches, avec certains d’entre eux sous un format aller-retour, se
posera. Mais ce Lille-là, avec ce groupe et cet entraîneur, semble être
mesure d’aller loin. Aussi loin que l’OM version 2018/2019 ? Ou plus loin
encore ? Si cela le cas, alors Zeki Celik pourra réitérer ses propos. Et
personne ne pourra le contredire.*Ligue des champions en 2001/2002 et 2002/2003 et Coupe UEFA en 2003/2004.Harry HozéCrédit photo : Icon Sport☟ CONTINUEZ VOTRE LECTURE ☟ Christophe Galtier (LOSC) : « On doit se battre pour conserver la première
place » Yilmaz-Weah-Ikoné : le coaching gagnant selon Christophe Galtier