21 avril | 13h23
L'interview décalée de... Allan Hagenstein (FC Mougins)
Titulaire du BEF, à 26 ans, Allan Hagenstein est déjà sur sa 10e saison en tant qu’éducateur. S’il avait commencé à Tourrette-Levens, il est ensuite allé au Cavigal de Nice pendant 3 ans, ensuite au VSJB avant de rejoindre le FC Mougins en décembre pour prendre la tête du groupe U17 R. Il se prête au jeu de l’interview décalée !
L’entraîneur qui vous inspire ?
J’aime beaucoup Didier Deschamps ou Claude Onesta. Leur connaissance en termes de management est très représentative de ce que j’aimerais faire. Sur le plan tactique, je dirai ce que font Massimiliano Allegri ou Arsène Wenger est remarquable. Ils ont leur identité de jeu bien précise, et même dans des périodes de doutes n'y dérogent pas, c'est ce qui a fait leurs plus grandes victoires, à des échelles différentes, mais des victoires quand même.
Quel « crack » que vous avez eu sous vos ordres ou affronté vous a le plus impressionné ?
J’ai eu beaucoup de joueurs depuis toutes ces années. En choisir un, ça serait faire offense à tous les autres que j’ai pu avoir. Ils m’ont tous marqué par leur attitude, leur comportement, leur travail ou leur investissement.
Un rituel avant chaque match ?
Je n’ai pas forcément de rituel, mais j’aime bien m’isoler quelques minutes avant mes causeries, pour me permettre de faire le vide et de me concentrer afin d’avoir des mots adaptés aux joueurs et au contexte du match.
Votre expression favorite sur le banc ?
Certains de mes anciens joueurs en rigoleront s’ils lisent cette réponse, mais je dirai que « c’est ingérable » quand je vois des comportements qui ne me conviennent pas. Quand je suis sûr de la valorisation, je dis souvent, « c’est bien » ou « bravo » mais il est important d’expliquer pourquoi c’est bien. Ça permet au joueur d’avoir un retour plus précis sur ce qu’il vient de faire.
Quelle est la plus grosse difficulté quand on entraîne une équipe de jeunes ?
Il y en a plusieurs. Je dirai qu’en premier lieu, il est primordial d’instaurer un climat de travail bienveillant et de confiance. Cela permettra à l’ensemble du groupe de communiquer sans porter de jugement quelconque. Quand je suis sûr de la valorisation, je dis souvent, « c’est bien » ou « bravo » mais il est important d’expliquer pourquoi c’est bien. Il faut aussi que ces jeunes comprennent qu’ils doivent rentrer dans un cadre, dans un projet club, d’équipe et commun à tous et ne pas faire passer les intérêts personnels avant. Enfin, je dirais qu’il est également très important d’individualiser cette communication car chaque joueur est différent, à un caractère différent. Ils n’ont pas les mêmes besoins, attentes, et ça, il faut le prendre en compte.
Quel est votre plus gros regret ou déception en tant que joueur ou entraîneur ?
Une de mes philosophies de vie, c’est de ne jamais avoir de regrets. Je pars du principe qu’avoir des regrets, c’est ne pas se donner les meilleurs moyens de réussir. Or à partir du moment où j’entreprends, je le fais avec toute l’énergie et l’investissement qu’il faut pour réussir. Si échec il y a, il faut être capable de l’accepter et trouver les ressources qui ont manqué pour que la prochaine fois soit au niveau de ce qui est attendu.
Mes seules ambitions sont celles de faire progresser les joueurs, de leur apporter des valeurs importantes dans leur vie de tous les jours
Allan Hageinstein
Vous êtes quel type de manager ?
La notion de management participatif est plutôt à la mode. Je dirais que je suis plutôt hybride. Il est important de s’adapter en fonction des situations et des joueurs qui ne sont pas similaires. Mais ce n’est pas parce que le management est directif que ce n’est pas bien ou que ce n’est pas ce qu’il faut faire.
Quelles sont vos ambitions dans le coaching ?
Mes seules ambitions sont celles de faire progresser les joueurs, de leur apporter des valeurs importantes dans leur vie de tous les jours. Ce sont eux les citoyens de demain, et je pense que tout l’enjeu est là. Quand je croise d’anciens joueurs et qu’ils me disent merci, voilà ce qu’est mon ambition.
Est-ce que le jeu Football manager a eu un rôle dans votre choix de devenir entraîneur ?
Oh oui, énormément ! Je joue à ce jeu depuis des années et ça continue encore actuellement quand j’ai du temps. Je jouais même à LFP MANAGER avant Football Manager. Pour la petite anecdote, c’est mon papa qui m’a initié à ce jeu quand j’étais petit, il nous arrive de faire encore quelques parties ensemble ou l’un contre l’autre.
1-0, 85e minute. Quelle tactique adoptez-vous ? Vous mettez le bus où vous laissez votre équipe sans modification ?
Pourquoi modifier alors que ça a marché la quasi-totalité du match ? Non, je ne changerai rien, j’ai confiance en mes joueurs, aux principes de jeu et au plan de jeu établi.
Quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent devenir footballeur professionnel ?
De se donner les moyens de réussir et de prendre du plaisir. Ça demande beaucoup de travail, d’investissement, un comportement irréprochable, et même avec tout ça, ça ne suffit pas forcément. Il faut également du talent et de la chance, on ne va pas se mentir. Il y a très peu d’élus et la prise de conscience doit être là. Il est super important de ne pas négliger les temps de repos, de sommeil pour garder de la fraîcheur.
Qu’avez-vous à dire aux parents qui voient leur enfant comme le prochain Mbappé ?
Qu’il n'y a qu’un seul Mbappé. On est tous unanimes pour dire qu’il y a un gros problème à ce niveau-là. Ce problème doit être retourné en avantage pour l’enfant, car il a besoin de toutes les composantes pour s’épanouir. En effet, il faut associer les parents au projet sportif du joueur pour lui permettre de s’épanouir. Nous sommes là en tant qu’éducateurs avec le même objectif que les parents quand ils mettent leur enfant au foot. Nous avons les mêmes intentions, il suffit maintenant de les coordonner. Chaque composante doit avoir un rôle bien précis et connu de tous pour éviter toutes les formes de conflits.
Complétez la phrase. Cette interview…
Est une bonne initiative et novatrice. Elle pourrait être sous la même forme avec des parents justement… Dans un deuxième temps, elle me permet également de remercier le FC Mougins, pour l’accueil qu’ils m’ont offert depuis que je suis au club ainsi que la confiance qu’ils m’ont accordée.
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