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Interviews

9 mars | 15h30

L'interview décalée de... Sami Ben Houidheg (US Cap d'Ail)

Visage emblématique bien connu dans le microcosme du football azuréen, Sami Ben Houidheg est le coach des U20 R de l’US Cap d'Ail. Il s’est livré pour cette interview décalée !

CAP D'AIL Sami Ben Houidheg INTERVIEW DÉCALÉE

L’entraîneur qui vous inspire ?

Dans les grands noms, j’aime beaucoup de coaches, que ce soit Pep Guardiola, Carlo Ancelotti, Jurgen Klopp ou encore José Mourinho. Celui qui m’a le plus marqué, c’est Carlo Ancelotti lors de son passage au Milan AC. Que ce soit dans son style de manager ou son style de jeu, il m’a beaucoup inspiré, cette équipe me faisait rêver.

Quel « crack » que vous avez eu sous vos ordres ou affronté vous a le plus impressionné ?

Je dirais Kelly Lefranc, c’est la première joueuse que j’ai eue sous mes ordres qui m’a autant impressionné techniquement. Je l’ai eu de 2003 à 2009 et elle m’a permis de remporter des titres, je suis obligé de la mentionner. Elle faisait la différence toute seule, elle aurait pu avoir une belle carrière.

Un rituel avant chaque match ?

J’aime préparer ma causerie, à domicile, j’aime bien faire des PowerPoint. Je note évidemment ce que j’attends d’eux et des consignes tactiques, mais j’aime y rajouter une touche d’humour parfois et des statistiques.

Votre expression favorite sur le banc ?

En ce moment, on a une expression au sein du groupe qui est « le jus ». Ça veut tout et rien dire, mais c’est leur expression du moment.

Quelle est la plus grosse difficulté quand on entraîne une équipe de jeunes ?

C’est un problème sociétal, j’ai l’impression que les jeunes ont moins d’autonomie, il y a beaucoup d’assistanat. Ce côté où il faut leur tenir la main (rires). Je suis dans l’animation de base donc dans l’accompagnement, c’est un peu ce côté-là qui est redondant, des fois il faut tout leur dire. La deuxième chose qui m’a rendu fou, c’est leur attitude sur le terrain, on est capable d’être au top un week-end et le week-end d’après on est 0, ils n’ont pas cet esprit de vainqueur et de vouloir gagner chaque week-end, je suis obligé de leur répéter à chaque fois.

Quel est votre plus gros regret ou déception en tant que joueur ou entraîneur ?

C’est une finale de Coupe Méditerranée avec les féminines du Cap d’Ail. J’avais 20 ans à peine à l’époque, c’était ma 3e finale de suite, avec l’expérience, aujourd’hui, je ne la perds jamais je pense. C’était notre 3e finale de suite, on était déjà champion, je pense avoir eu un excès de confiance et d’arrogance, c’est un gros regret sportif, clairement, j’ai été con !

J’ai pris la décision de me lancer pleinement dans le métier d'entraîneur. J’ai voulu valoriser mes compétences avec des diplômes, dans ma tête, je sais que je veux en faire mon métier.

Sami Ben Houidheg

Vous êtes quel type de manager ?

Je suis beaucoup dans la communication avec tous mes joueurs, certains pourront dire même que je parle trop. Je n’aime pas les non-dits ou qu’un joueur pense que je ne suis pas sensible à sa situation, je suis constamment en train de me dire qu’il faut que je pense à tout le monde. Je leur explique pourquoi ils jouent et pourquoi ils ne jouent pas, la communication est pour moi la clef de la réussite d’un groupe.

Quelles sont vos ambitions dans le coaching ?

J’ai une réflexion qui s’est faite pendant le covid. J’étais dans l’animation et je pense avoir fait le tour. J’ai pris la décision de me lancer pleinement dans le métier d'entraîneur. J’ai voulu valoriser mes compétences avec des diplômes, dans ma tête, je sais que je veux en faire mon métier. Je ne veux pas que ça paraisse prétentieux, mais c’est ce dont j’ai envie de faire et je verrais où l’avenir me mènera.

Est-ce que le jeu Football manager a eu un rôle dans votre choix de devenir entraîneur ?

Je suis le joueur le plus nul dans tous les jeux vidéos. Déjà, je n’ai jamais été intéressé par le fictif, mais pour le peu que j’ai joué avec les amis ou la famille à FIFA ou Mario Kart, j’ai toujours été nul (rires).

1-0, 85e minute. Quelle tactique adoptez-vous ? Vous mettez le bus où vous laissez votre équipe sans modification ?

Il y a plein d'éléments à prendre en compte, changer de système ce n’est pas forcément la bonne chose, disons que j’ai déjà changé de système de jeu, mais ce n’est pas systématique. J’ai un souvenir l’année passée en Gambardella, on menait au score et en fin de match, je suis passé d’un 3-5-2 à un 5-3-2, il fallait tenir. Avant, j’aurais systématiquement bétonné, maintenant, je sais que ce n’est pas l’unique solution.

Je préfère un parent qui crie comme un idiot derrière la barrière qu’un parent qui ne vient pas au stade

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent devenir footballeur professionnel ?

Je ne vais pas conseiller sur l’aspect technique ou physique, mais plutôt sur l’aspect mental. Beaucoup ont tendance à arrêter d’y croire et ne se donnent pas pleinement les moyens d’accomplir leur rêve. De plus en plus de jeunes prennent le risque de partir avec un sac à dos à l’étranger pour tenter leur chance et je suis sûr que plein de joueurs même en régional auraient leur chance dans des championnats professionnels à l’étranger. S’ils souhaitent vivre de football, il doivent prendre des risques et tout donner. Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre ailleurs.

Qu’avez-vous à dire aux parents qui voient leur enfant comme le prochain Mbappé ?

Tous les parents veulent le meilleur pour leur enfant, je pense que certains parents peuvent aussi parfois être maladroits. Je préfère un parent qui crie comme un idiot derrière la barrière qu’un parent qui ne vient pas au stade. C’est au président ou au directeur sportif de gérer la situation et d’expliquer les choses aux parents parfois. Pour leur faire prendre conscience à quel point ça peut peser sur l’esprit d’un jeune ou d’un coach d’avoir des parents trop venimeux autour du terrain, je les invite à venir à notre place. Il faudrait les faire intégrer le club en tant que bénévole, juge de touche ou encore éducateur, je pense que cela leur ferait prendre conscience lorsqu’ils seraient à notre place. S’ils ont autant d’énergie à donner alors qu’ils viennent nous aider et ils verraient à quel point cela peut peser sur un match de football.

Complétez la phrase. Cette interview…

C’est du jus ! (déf : l’interview était plaisante à réaliser.)

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