16 mars | 15h55
L'interview décalée de... Steven Paulle (AS Cannes)
Après une carrière professionnelle effectuée principalement au DFCO, Steven Paulle est revenu dans sa région d’origine pour prendre en charge les U20 de l’AS Cannes. Il se livre pour ce nouvel épisode de l’interview décalée ! (Crédit photo : Kevin Mesa).
L’entraîneur qui vous inspire ?
Je n’ai pas d'entraîneur favori, j’aime bien m’inspirer de tous, que ce soient des coaches du club, d’autres que je croise sur les terrains, mais aussi ceux que j’ai eu durant ma carrière. J’essaye de tirer d’eux des qualités qui peuvent m’être utiles en lien avec ma philosophie.
Quel « crack » que vous avez eu sous vos ordres ou affronté vous a le plus impressionné ?
En tant que coach, j’ai des très bons joueurs dans mon groupe qui je l’espère peuvent aller plus haut. En tant que joueur, j’ai affronté Olivier Giroud qui m’avait fait passer un sale moment, il m'est rentré dedans tout le match. J’avais aussi joué pendant une saison avec Gaël Kakuta, il m’avait aussi impressionné techniquement.
Un rituel avant chaque match ?
À l’époque j’étais très superstitieux, ça allait du slip jusqu’à ce que je mangeais mais depuis que je suis coach, j’ai arrêté.
Votre expression favorite sur le banc ?
« Bien joué », je le dis assez souvent. Ils ne m’ont pas fait souvent crier, ça tombe bien, je n’aime pas.
Quelle est la plus grosse difficulté quand on entraîne une équipe de jeunes ?
Il y a les attitudes des joueurs à gérer, on n'est pas seulement entraîneur ou éducateurs, parfois, on est policier ou encore maître d'école. Il faut savoir faire respecter l’ordre. Ils sont dans un âge où les premiers vices arrivent, les sorties, les soirées ou encore la mauvaise alimentation… C’est l’année où ils se posent le plus de questions. Je leur conseille d’aller au bout d’eux même, je trouve que ce sont aussi les meilleures années avant d’avoir encore plus de responsabilités.
En tant qu’ancien professionnel, quels sont les conseils que vous donnez à vos jeunes ?
Je ne parle pas de l’extra-sportif avec les joueurs, je ne leur donne pas de conseil là-dessus. Pour moi à 18 ans, ils doivent être capables de savoir eux-mêmes qu’on ne sort pas la veille de match, qu’il faut bien manger et bien dormir. C’est surtout sur le terrain que j’interviens pour les aider, c'est pour moi déjà des hommes. Ils doivent comprendre les choses d’eux-mêmes, savoir ce qu’ils veulent dans la vie, ils sont maîtres de leurs actes et de leurs mots.
Je veux continuer à apprendre et à me former, mais je ne sais pas encore où ça me mènera.
Steven Paulle
Quel est votre plus gros regret ou déception en tant que joueur ou entraîneur ?
En tant que joueur, c’est d’avoir quitté l’Indonésie, mais avec le Covid, je n’ai pas eu le choix.
Vous êtes quel type de manager ?
J’ai un groupe qui peut varier d’un week-end à l’autre, j’essaye d’être dans la pédagogie. Il faut s’adapter à chacun, ils n’ont pas tous le même profil. Globalement, je ne suis pas directif, j’aime qu’ils comprennent les choses un peu d’eux même parfois. Je ne me trouve pas assez exigeant parfois avec certains et je vais l’être si je veux qu’ils passent encore un palier pour aller plus loin.
Quelles sont vos ambitions dans le coaching ?
Je souhaite continuer à avancer, je n’ai que deux ans d’expérience dans le coaching derrière moi. Je veux continuer à apprendre et à me former, mais je ne sais pas encore où ça me mènera.
Est-ce que le jeu Football manager a eu un rôle dans votre choix de devenir entraîneur ?
Franchement, pas du tout ! J’y ai joué lorsque j’étais joueur, on avait beaucoup de temps libre donc ça aidait. Mais je fais surtout cela suite à mon parcours et aux coaches que j’ai pu rencontrer, je voulais transmettre aux jeunes, ce qu’on a pu me transmettre à moi. C’est surtout ça qui m’a donné envie de devenir entraîneur.
1-0, 85e minute. Quelle tactique adoptez-vous ? Vous mettez le bus où vous laissez votre équipe sans modification ?
Ça dépend de l’enjeu, des objectifs, du scénario du match. Il y a beaucoup d’éléments à prendre en compte. Si c’est une finale et qu’on est en difficulté, je pourrais mettre le bus durant les cinq dernières minutes, mais ce n’est pas vraiment ce que j’aime.
Quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent devenir footballeur professionnel ?
Le travail tout simplement, je pense que c’est le plus important. Je leur ai déjà expliqué mon cas, je n’ai jamais été le meilleur, je n’ai jamais été le titulaire indiscutable, mais j’ai beaucoup travaillé. Je n’ai jamais lâché et finalement, j’ai été récompensé, c’est le travail avant tout.
Qu’avez-vous à dire aux parents qui voient leur enfant comme le prochain Mbappé ?
J’ai aussi les U6 à l’AS Cannes, tout se passe bien, j’ai de très bons parents. Mais parfois quand on se balade aux bords des stades, certains parents peuvent être pris par le match et s’enflammer. Il faut qu’ils se disent qu’il y a du temps, leur enfant est encore jeune. Un joueur qui est fait pour ça et qui a quelque chose en plus sortira toujours du lot, qu’il soit en district ou en centre de formation, s’il a du talent, il sera repéré. Il faut laisser le temps faire les choses et laisser l’enfant se construire, ça viendra tout seul.
Complétez la phrase. Cette interview…
Était intéressante à faire.
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