Si les derbys entre Lyon et Saint-Etienne et les "Classiques" entre l'OM et le PSG demeurent les rendez-vous les plus attendus chaque année par les fans des clubs concernés, les "Olympicos" comme les médias aiment à les appeler arrivent juste derrière sur l'échelle du kiff. Souvent disputés dans des contextes tendus qui participent aux ambiances électriques, les OL-OM sont rarement décevants. Impossible d'oublier par exemple le fameux (5-5) à Gerland en 2009, le visage ensanglanté de Memphis Depay après la victoire lyonnaise à Marseille (2-3) ou encore la célébration volée par Dimitri Payet à Diego Simeone en 2019 (2-1).

L’arrivée des Qataris à Paris éloignant sportivement Marseille de son ennemi historique couplée à la guerre ouverte et déclarée entre Jean-Michel Aulas et Vincent Labrune, au but refusé à Ocampos en 2015 ou encore à la "trahison" de Valbuena ont pimenté une rivalité qui a atteint son paroxysme en 2019 lorsque Rudi Garcia est passé en quelques semaines d'un camp à l'autre.

Les deux équipes restent sur des contre-performances

Cette saison, avec Peter Bosz et Jorge Sampaoli aux manettes, le spectacle n'est pas un espoir mais une quasi-certitude. Les deux techniciens, qui ont démontré du respect et de l'estime l'un envers l'autre par voir de presse interposée, auront la volonté de déséquilibrer leur adversaire par le jeu jeu. La bataille tactique, elle, devrait faire rage et Luan Peres en a livré un aperçu cette semaine dans l'Equipe."Là, tout est déjà prêt pour affronter Lyon. Par exemple, Sampaoli nous montre des vidéos de comment Lyon presse les sorties de balle adverses. En conséquence, on va s'entraîner avec un groupe qui va presser comme l'OL et un autre qui va devoir sortir de ce pressing. Il nous donne ensuite des instructions sur la façon dont on doit procéder. C'est très intéressant et utile."

L'OM n'a plus gagné à Lyon depuis 2007

Régulièrement moqué pour sa période de disette à Bordeaux, où il n'a plus gagné depuis 1977, l'OM entretient aussi une terrible série en terre lyonnaise commencée à Gerland et poursuivie au Groupama Stadium. Depuis 2007 et sa venue avec la bande à Mamadou Niang, le club phocéen alors entraîné par Eric Gerets ne s'est plus imposé dans le Rhône. Deschamps, Baup, Anigo, Bielsa, Passi, Michel, Garcia, Villas-Boas se sont tous cassés les dents dans l'antre des Gones et cela accentue inexorablement cette sensation d'éternité côté marseillais.

Leurs choix seront d’autant plus scrutés que les résultats négatifs d'avant-trêve, notamment pour Bosz, dont l'équipe n'a pas esquissé le moindre sentiment de révolte face au Rennes de Genesio nettement supérieur dans l'expression collective. Le Néerlandais doit se faire pardonner. "J'ai revisionné le match contre Rennes, j'ai eu mal a la tête. On est tombé très bas sur ce match. Je n'ai pas reconnu mon équipe. J'en ai paré au groupe ce matin même si le match était il y a longtemps. On a pris le temps d'en parlé" a révélé le coach lyonnais en conférence de presse, avant de prévenir : "J'attend une réaction de mon équipe. Marseille a des bons joueurs et un bon entraîneur. Il change de système souvent il peut le faire en plein match aussi." A dix contre onze pendant une demi-heure, l'OM, moins fringant qu’en début de championnat, n'a pas non plus réussi à se défaire du 20e de Ligue 1, Metz.

Certes, les Olympiens ne sont pas toujours rentrés bredouilles non plus de la capitale des Gaules (4 nuls depuis 2010) mais leur bilan reste peu reluisant, y compris au Vélodrome où ils se sont imposés seulement deux fois en Ligue 1 au cours de la dernière décennie. Lors de l'exercice 2019/2020 écourté avant la fin à cause du Covid, les deux Olympiques ne s'étaient rencontrés qu'une fois et il avait fallu un Dimitri Payet surmotivé lors de ses retrouvailles avec Rudi Garcia pour que l'OM stoppe une période de cinq ans sans victoire contre l'OL sur la Canebière.

Des statistiques anormalement équilibrées pour une affiche entre deux cylindrées globalement proches l'une de l'autre. "On a du mal à s'imposer là-bas. Il faut qu'on prenne des points à l'extérieur. Ils ont de très bons joueurs. On reste sur un match référence contre eux à domicile. Paris et Lyon, ce sont les quatre matchs peut-être les rendez-vous les plus importants de la saison" a confirmé Dimitri Payet en conférence de presse ce vendredi.

Le duel Paqueta/Payet comme attraction principale

Après s'être neutralisés à deux reprises sur le même score l'an passé (1-1), Lyonnais et Marseillais se retrouvent pour la première fois cette saison et certains duels s'annoncent alléchant. Le match dans le match entre les gardiens de but Lopes/Lopez, la bataille du milieu entre les duos Caqueret/Guimaraes et Guendouzi/Kamara ou encore le duel d'artistes Paqueta/Payet, assurément tous deux parmi les meilleurs joueurs de cette première partie de saison en Ligue 1. Interrogé à ce sujet, Dimitri Payet appelle à la vigilance : "Paqueta et moi, c'est vrai, on est peut-être ceux qui vont parler, mais il y aura d'autres matchs dans le match, Guendouzi-Caqueret par exemple. Paqueta a des facilités très rares dans ce championnat. Il ne cesse de progresser. Il fait partie des joueurs beaux à regarder, mais on va faire en sorte de ne pas trop le regarder et de contrer son influence" a déclaré le capitaine marseillais en conférence de presse. Son coach Jorge Sampaoli abonde dans le même sens au sujet du Brésilien, récemment élu joueur du mois en Ligue 1 : "Il est très complet. Il s'est beaucoup amélioré. Il est beaucoup plus important et dangereux. Il a réussi à passer un moment de crise, ça en fait un joueur top. Il va continuer à s'améliorer. C'est un joueur différent, très difficile à contrôler car il a beaucoup de volume offensif." A match différent, joueurs différents.