Pourriez-vous vous présenter ?

Je m'appelle Marc Michout, j'ai 33 ans, je suis éducateur sportif au sein d'une collectivité. En parallèle, je suis arbitre depuis 2005 environ et fédéral depuis le 1er juillet 2015.

Pourquoi avoir décidé de devenir arbitre ?

Au départ, j'étais également joueur et je donnais un « coup » de main à mon club pour arbitrer les petits. Puis je me suis pris au jeu. Ayant eu la chance de gravir quelques échelons, j'ai continué.

Arbitrer en niveau National 2, c'est plus facile qu'au niveau amateur ?

Le National 2 reste amateur, même si de nombreux contrats fédéraux sont présents. Arbitrer à ce niveau est d'un côté plus simple pour l'accueil, le côté administratif (présence d'un délégué notamment) et au niveau du football, car ça commence à bien jouer. D’un côté plus compliqué parce que les exigences sont plus élevées (disponibilité, qualités athlétiques).

Quel plaisir prenez-vous quand vous êtes sur le terrain ?

J'adore arbitrer, vraiment. Je prends du plaisir à participer pleinement à la beauté/réussite d'un match, à être un véritable acteur de la rencontre. N'oublions pas que sans arbitre, il n'a y pas de match.

Comment vous définiriez-vous comme arbitre ?

Je suis un arbitre communiquant et assez cool dans le relationnel, tout en se faisant (je pense) respecter. J'aime le jeu. Et le foot est un sport de contact, donc disons que j'arbitre « à l'anglaise », je laisse jouer au maximum tant que cela reste « dans l'esprit »

Quel a été le moment clé qui vous a poussé à devenir arbitre ?

Je pense qu'il n'y a pas de moment précis, plus un ras-le-bol de l'injustice. Puis c'est venu en aidant mon club progressivement !

Le chemin vers l’élite est-il compliqué. Si oui, pourquoi ?

Le chemin est compliqué car plus on gravit les échelons et plus les places sont réduites. C'est l'effet pyramidal donc il faut être constamment performant. Mais c'est le but de la compétition.

Un arbitre doit-il être un arbitre autoritaire ou pédagogue ?

Un arbitre doit posséder plusieurs traits de caractère. Être pédagogue, surtout en jeune, c'est la base pour faire comprendre les choses. Mais il faut se faire respecter et avoir une certaine autorité, sans néanmoins basculer dans l'autoritarisme. C'est ce qui est plaisant, jouer avec plusieurs facettes de sa personnalité selon le contexte et l'interlocuteur.

Avez-vous déjà été agressé par un joueur ou par des parents ?

Non, le seul pepin que j'ai eu c'est un envahissement de terrain sur un match en U19. Mais ce n'était pas contre moi mais plutôt deux quartiers de villes qui se retrouvaient et qui avaient trouvé comme contexte le match de foot. Après, verbalement, il y a souvent des mots qui fusent mais j'adore, ça me motive.

Marc, on va terminer par deux sujets d’actualité. La sonorisation des arbitres dans le football français professionnel est une idée qui prend de plus en plus d’ampleur sur les terrains de L1 et de L2. Seriez-vous favorable à cette idée ?

Cela se pratique dans certains sports donc c'est parfois possible. Honnêtement je n'ai pas d'avis tranché. Il faut voir l'utilisation qui sera faite des micros.

Le VAR est controversé actuellement. Le progrès c'est bien mais ce n'est pas encore gagné ?

Le VAR est une aide à l'arbitrage. Cela ne veut pas dire que 100% des erreurs seront corrigées. On ne parle que des situations qui ont montré un défaut dans cette aide. Je pense sincèrement qu'il faut du temps pour qu'un système soit efficace et nous sommes sur le bon chemin car de nombreuses erreurs ont été quand même rectifiées.

Quels conseils pourriez-vous donner à de futurs arbitres ?

Il faut être passionné pour durer. Si on le fait pour l'argent ou pour passer le temps, on ne dure pas. Il faut prendre du plaisir car si arbitrer devient une contrainte, votre arbitrage et même votre équilibre vie professionnelle, vie perso, vie passion sera menacé.

Propos recueillis par Farid Rouas