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5 mai | 16h03

Maël Haise : "Sur le piston, personne ne peut rien me dire"

Au lendemain de l'annonce de son départ du Racing qu'il va quitter, selon ses propos, "en très bons termes", Maël Haise a accepté de revenir sur son parcours lensois dans les colonnes d'Actufoot. Le défenseur de 20 ans nous en dit également plus sur son avenir qui devrait s'écrire aux Etats-Unis...

RC LENS RC Lens N2 INTERVIEW Maël Haise

Maël, tu as pris la décision d'annoncer sur les réseaux sociaux, jeudi, ton départ à venir du Racing. Peux-tu nous expliquer ce qui a motivé ta démarche ?

On arrive à la fin de saison, les noms des joueurs qui restent ou ne sont pas conservés dans les clubs sortent sur les réseaux sociaux et moi, par rapport à la fin de mon contrat, j'ai reçu pas mal de messages auxquels je n'ai pas répondu. Je me suis dit qu'hier, c'était le bon moment pour l'annoncer.

Dans quel contexte cette collaboration est sur le point de s'achever ?

En très, très bons termes. J'ai toujours eu une bonne relation avec le directeur sportif Flo (Florent) Ghisolfi, il a toujours été là pour moi. C'est une relation très saine que j'ai avec le club aujourd'hui.

As-tu échangé avec les dirigeants au cours de la saison par rapport à ton avenir ?

On n'a pas eu besoin d'en parler. C'est quelque chose qui se sentait. J'arrivais en fin de contrat et le fait que mon père soit l'entraîneur, c'est ce qui met peut-être plus vite un terme à notre collaboration aujourd'hui. Mais je n'ai pas de regrets, c'est la vie.

C'est-à-dire ?

Il y a trois ans, je m'entraînais avec les pros quand c'était le coach Montanier. A partir du moment où mon père a pris l'équipe première, j'ai décidé de partir en prêt. Sinon, je pense que ma carrière aurait pu être tout autre.

Pourquoi être parti en prêt, alors ?

C'était la première pour mon père en tant qu'entraîneur de Ligue 1. Moi, je faisais mes débuts dans le monde professionnel. On avait décidé que je parte pour un an en prêt et comme tout le sait, le Covid est arrivé. Me concernant, il a été préjudiciable. Je dirais même qu'il m'a un peu tué.

Les gens peuvent penser que j'étais à Lens parce qu'il y avait mon père mais j'ai aussi montré mon caractère en me disant : "Attendez, je peux aussi me faire ma place ailleurs."

Cette saison n'a pas non plus évidente avec ce prêt écourté à Boulogne (N1), notamment.

Exactement, je n'ai pas eu le temps de jeu que je pensais à Boulogne. J'ai eu des blessures et il ne faut pas se leurrer, j'ai peut-être aussi baissé un petit peu les bras à un moment donné. En décembre, il y a eu le changement de coach mais je sentais que ça allait être très difficile pour moi de jouer alors j'ai décidé de revenir à Lens pour m'entraîner et être proche de ma famille. Si on ne joue pas, autant être proche des siens.

Que retiendras-tu de ton passage au RC Lens ?

C'était une expérience incroyable, j'ai vécu des moments de fou. Je souhaite à chaque joueur de vivre ce que j'ai vécu à Lens car il y a énormément de choses positives ici.

Dans un tweet que tu as repartagé, tu tenais à démontrer que le terme "piston", souvent associé au milieu du football, ne pouvait être utilisé te concernant.

Les gens ont pu penser que j'étais à Lens parce qu'il y avait mon père mais moi, j'ai montré mon caractère en me disant : "Attendez, je peux aussi me faire ma place ailleurs." Je suis parti à Rouen en N2 et j'ai joué mais au bout de 7 matches, le Covid a stoppé la saison. Derrière, retour à Lens pour s'entraîner, seul, avec le préparateur physique pendant six mois. Et c'est long, très long. Quand tu ne joues pas et que tu vois tes potes jouer chaque week-end, ce n'est pas évident. Sur le piston, personne ne peut rien me dire et si des personnes le pensent encore, qu'elles viennent me le dire en face ! J'ai fait tout ce qui était dans mes moyens pour prouver le contraire.

Comment ton papa, Franck, perçoit-il ton envol à venir ?

Ma destination devrait être les Etats-Unis donc on part sur une autre dimension d'envol (sourires). Si j'ai un problème avec une fuite d'eau, je ne pourrai pas appeler mon père ou ma mère (sourires). Il faudra se débrouiller tout seul.

Pourquoi les Etats-Unis ? Quel est le projet ?

Vu que je n'ai jamais joué en pro, je suis obligé, et ce jusqu'à mes 24 ans, de partir dans ce qu'ils appellent les championnats universitaires. Je voulais connaître autre chose que la France et après avoir échangé longuement avec un ami qui évolue dans ce contexte aux Etats-Unis, j'ai été séduit par la possibilité de vivre le même type d'expérience. J'ai donc pris part au programme FFFusa, avec l'agence Elite Athletes. Mon départ n'est pas encore acté, il me manque l'anglais, mais c'est pour bientôt, "Stay tuned" !


Recueillis par Thomas Gucciardi

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