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8 décembre | 14h00
Mahamet Touré : « la Gambardella c’est le summum »
Après plus d'une décennie passée à Evry, où il a côtoyé Moussa Marega et Yacine Bammou, Mahamet Touré a terminé sa carrière de joueur au CO Vincennes, avant de s'y muer en éducateur. Désormais en charge de l'équipe R3 U18, qui joue ce dimanche un 64e de finale de Gambardella, Touré raconte sa méthode de coaching en mêlant son passé au présent.
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Bonjour Mahamet, tu disputes ce dimanche un 64e de finale de Coupe Gambardella avec ton équipe (U18 R3). Tu peux nous décrire le style que tu essaies de mettre en place avec tes jeunes ?
J’essaie de leur apporter ce que j’étais moi sur le terrain, à savoir un joueur dur. Bien sûr, à ce niveau ce qui compte c’est le plaisir, mais je veux également leur transmettre l’envie d’aller au bout de soi-même, de rester combattif quoi qu’il arrive, de ne rien négliger. Je veux des joueurs avec du caractère, tout simplement. Le coach est là pour mettre un cadre de travail, mais c’est à eux de prendre leurs responsabilités sur le terrain pour ne pas avoir de regrets ensuite.
Ça te venait d’où, toi, ce caractère ?
J’ai grandi dans un quartier dans le 18e, à Barbès, où il fallait avoir du caractère pour s’imposer, pour vivre, pour avoir des copains… Ça fait partie de mon enfance, ça fait partie de moi. Je me suis forgé avec ça. C’est ensuite quelque chose que j’ai retrouvé à Evry, où l’on avait une équipe de guerriers. On a d’ailleurs fait plusieurs tours de Coupe de France comme ça, dont des 32es… Ce n’est pas pour rien. On savait pourquoi on était là et d’où on venait. On était tous déterminé pour montrer à l’adversaire qu’on n’allait rien lâcher. J’essaie de transmettre ça à mes joueurs, et je pense que ça marche par moment, notamment en Gambardella et j’en suis très fier.
Durant la décennie que tu as passée à Evry, tu as notamment croisé Moussa Marega et Yacine Bammou…
Oui, Moussa (Marega) jouait en U19 quand j’étais en senior. Leurs matches étaient avant les nôtres, donc on pouvait y assister régulièrement. Et rapidement, on a vu qu’il était au-dessus du lot… Alors une fois, avec un petit groupe on est allé parler au coach. On demande : « Lui, il ne peut pas jouer avec nous ? » Mais le coach nous dit qu’il est jeune etc, alors on insiste : « On sait, on sait qu’il est jeune, mais on va le surveiller. On pense vraiment qu’il a le niveau pour jouer en senior. » Le coach l’a alors pris un entraînement, puis en match et c’est parti comme ça… Pour Yacine (Bammou), c’est différent. Il nous a rejoint quand on est monté de DH à CFA et il est arrivé sur la pointe des pieds, avec son ami Ahmed Mogni (aujourd’hui à Annecy, NDLR). Un jour, alors que je suis suspendu et que j’assiste au match de notre équipe depuis le bord du terrain, un monsieur arrive et me dit : « Vous connaissez un peu l’équipe ? » Je lui réponds que oui, que j’en fait même partie, mais que je suis suspendu. Il rebondit : « Ah d’accord ! Je suis venu voir un joueur qui s’appelle Ahmed Mogni, mais il y en a un autre qui m’a tapé dans l’œil. C’est l’attaquant là-bas ! » Finalement, ils ont pris Yacine…
En Gambardella, vous tombez sur une autre R1 après avoir réussi le petit exploit de sortir la Jeunesse d’Aubervilliers (R1). Vous l’abordez comment ce match ?
C’est un contexte complétement différent : on joue à l’extérieur. Il y a un déplacement, on dort sur place, etc C’est bien, c’est excitant, c’est même une expérience extraordinaire pour moi et les joueurs, et puis ça va surement renforcer la cohésion d’équipe, mais en même temps il y a un match à jouer. Une place en 32e de finale à gagner. Ça demande beaucoup de caractère et une bonne gestion des émotions, de l’environnement, du contexte…
De manière générale, qu’est-ce que cette compétition représente pour ce groupe ?
Ce que j’ai dit aux joueurs, c’est que j’ai connu deux 32es de finale et que si on en arrive à ce stade de la compétition, cela va créer de l’engouement, on va s’intéresser à nous, on sera dans la lumière et cela deviendra un moment dont ils se souviendront toute leur vie. Moi, je me rappelle de chaque détail. L’avant-match, l’après, … Ce sont des moments uniques qu’on vit dans une jeune carrière d’amateur. C’est le summum.
Augustin Delaporte
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