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27 janvier | 16h55

Mathieu Raison : "Le profil student-athlete est très apprécié aux USA"

Parti aux Etats-Unis à 23 ans dans le cadre du programme FFFUSA, Mathieu Raison se distingue des autres étudiants-footballeurs en plusieurs points : au-delà du fait qu’il n’a pu suivre que deux années du cursus, il a été contraint de revenir en France au terme de celles-ci. Pour Actufoot, il raconte son expérience.

FFFUSA Mathieu Raison

Mathieu, quel a été le parcours quel a été ton parcours et comment en es-tu arrivé à jouer aux Etats-Unis ?

D’un point de vue footballistique, j’ai joué aux Chamois Niortais jusqu’à mes 18 ans. J’ai fait toutes les catégories jeunes, à savoir U14 fédéraux, U17 Nat, U19 Nat, et quand j’ai passé mon baccalauréat, j’ai eu une proposition de contrat de stagiaire pro sur deux ans, qui m’intéressait bien évidemment. Le problème, c’est que je n’ai pas réussi à trouver d’accord avec le club pour poursuivre mes études en parallèle. A ce moment, j’ai fait le choix de me concentrer davantage sur les études, en mettant le foot de haut niveau de côté. J’ai fait une classe préparatoire, tout en continuant à jouer au niveau régional. Après quoi, j’ai intégré l’EDHEC, une école de commerce. Et c’est en entrant dans cette école que j’ai eu l’envie de rejouer à un bon niveau et de mettre à profit mon expérience préalable. Dans le même temps, j’ai entendu parler du programme FFFUSA.

Comment s’est déroulée la suite ?

J’ai contacté un ancien joueur des Chamois Niortais qui connaissait Jérôme Méary étant donné qu’il était parti lui-même aux Etats-Unis dans le cadre du partenariat. On a commencé à échanger avec Jérôme sur les possibilités avec FFFUSA, et j’ai ensuite trouvé un accord avec eux et mon école pour partir pendant deux ans, afin de concilier les deux projets. Résultat : je suis parti pendant deux ans à côté d’Orlando en Floride où j’ai suivi un Master en business administration dans ma fac, la Rollins College, et où j’ai joué en NCAA pendant deux ans.

Après ces deux ans, tu as été contraint de revenir en France du fait de ton engagement avec ton école…

Si j’étais parti 4 ans et que je n’avais eu que le parcours scolaire américain, j’y serais resté. Parce que même la dernière année, quand j’étudiais là-bas, j’ai dû travailler à temps partiel dans une entreprise. Eux étaient intéressés de me garder et moi je m’y plaisais. Donc si je n’avais pas eu l’obligation de rentrer je serais resté là-bas.

"Si c’était à refaire, je serais parti directement après le bac"

Au regard du début tardif de ton expérience, soit à 23 ans, aurais-tu souhaité partir plus tôt si tu en avais eu l’occasion ?

Hasard des choses justement, un ami d’un ami m’a contacté dimanche, car il est intéressé par le projet. Il passe cette année son bac et il voulait avoir des infos. Et justement, c’est ce que je lui ai dit : si c’était à refaire, je serais parti directement après le bac. Sauf que je n’avais pas connaissance de ces possibilités-là et que j’étais un peu lancé dans mes études. Donc je ne regrette pas de l’avoir fait si tard, mais si c’était à refaire je serais parti plus tôt, oui, pour pouvoir faire quatre ans sur place.

Quels autres conseils pourrais-tu donner à des personnes qui seraient potentiellement intéressées par le projet ?

Déjà, le premier, c’est de se renseigner le plus tôt possible. Idéalement durant l’année du bac à minima pour pouvoir envisager ce projet-là, d’autant que les démarches administratives prennent quand même un petit peu de temps. Ensuite, travailler son niveau d’anglais et passer les examens d’anglais comme le TOEFL, car c’est ce qui va permettre d’intégrer une université intéressante sur le plan scolaire. Plus on a un dossier solide, et plus l’agence fera le nécessaire pour proposer diverses options. Donc ce qu’il faut bien garder en tête, c’est que ce n’est pas un projet qui s’organise à la dernière minute. Et après, d’une manière générale, je ne peux que recommander l’aventure. C’était une expérience incroyable pour moi. Sincèrement, je ne vois pas vraiment de point négatif.

La qualité des infrastructures et du suivi sont souvent mis en avant. Qu’as-tu apprécié de ce programme, de ton côté ?

Les infrastructures en règle générale sont d’un niveau professionnel et même parfois meilleures qu’en France. A titre de comparaison, que ce soit au niveau des salles de sport, des vestiaires, des terrains, c’est irréprochable. C’est digne de clubs pros. Concernant toute la logistique également, c’est carré. Pour les déplacements par exemple, on est un peu “chouchoutés”, et on a la chance que tout soit pris en charge par la fac. Donc de notre côté, on ne s’occupe de rien, hormis de nos études et de l’aspect purement sportif, ce qui est très agréable. Et puis il y a aussi un suivi médical qui est grandiose, avec des kinés, des coaches, des médecins qui sont là au quotidien. Donc les infrastructures sont démentielles par rapport à ce qu’on connaît en France, mais ce n’est pas tout. Je connaissais un petit peu ce type de grande fac à l'anglo saxonne de par mes études et un voyage que j’avais à Dublin en Irlande, mais aux Etats-Unis c’est encore autre chose.

Durant deux saisons, à la Rollins College, Mathieu Raison a foulé les terrains de NCAA.

Quel regard portes-tu sur l’accompagnement par l’agence Elite Athletes ?

Tout s’est très bien passé. J’avais un dossier un peu particulier étant donné que je partais un peu plus tard que la majorité des étudiants. Donc les démarches ont pris un peu de temps, mais au-delà de ça il y avait un super suivi. Ils sont revenus vers mois tout au long de l’expérience pour savoir comment ça se passait. Ils échangeaient beaucoup avec le coach sur place aussi, ce qui leur permettait d’avoir un réel suivi. Même le coach me disait qu’ils avaient des échanges fréquents pour savoir comment se passaient la saison et l’intégration. Et je les remercie encore pour ça.

En revenant en France, considères-tu avoir autant de débouchés ?

Je dirais même plus, sans trop de doute. Déjà parce qu’on a l’avantage de parler anglais couramment en revenant. Et même, c’est une ouverture d’esprit incroyable. Tu rencontres beaucoup de gens là-bas, tu rencontres plusieurs Européens dans les clubs et avec qui tu peux potentiellement être susceptible de travailler plus tard si tu es ouvert à ça. Tu crées une relation tellement forte qu’après c’est super facile d’avoir des contacts à divers endroits. Sur le plan pro, ce n’est que du positif.

"Le profil de student-athlete est une vraie plus-value sur le marché du travail, qui s’ajoute au fait que l’on devient quasi bilingue"

Et pour ceux qui décident de rester sur le continent américain ?

Si l’étudiant qui suit ce cursus souhaite rester sur place, je pense que c’est relativement accessible aussi de trouver un travail. Le fait d’avoir le profil student-athlete, c’est très apprécié dans les entreprises aux Etats-Unis. Je l’ai ressenti et c’est une vraie plus-value sur le marché du travail, qui s’ajoute au fait que l’on devient quasi bilingue. Même si le joueur n’a pas la possibilité ou la volonté de percer là-bas, s’il souhaite plutôt travailler en entreprise, je pense que ça peut se faire sans trop de problème et avec des possibilités intéressantes.

Aujourd’hui, où en es-tu dans ton parcours footballistique ?

Je travaille dans un cabinet d’audit financier depuis un an et demi. Je continue le foot un peu pour m’entretenir, mais j’ai un peu mis la compétition de côté. Je joue essentiellement en futsal, car autrement, avec mes horaires de travail, c’est un peu compliqué de concilier le boulot avec les entraînements à un niveau fédéral ou régional.

As-tu gardé des contacts de l’autre côté de l’Atlantique ?

Un peu oui, notamment avec les étudiants de ma classe et mes coéquipiers. Je suis toujours en relation directe avec eux. Je me suis fait des amis que je garderais, je pense, très longtemps. J’ai également gardé contact avec l’entreprise de conseil financier dans laquelle je bossais, et notamment avec le CEO. Donc il se peut qu’à l’avenir il y ait des opportunités qui se présentent à moi du fait du travail que j’ai exercé aux Etats-Unis.

Propos recueillis par Harry Hozé

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