Pourquoi as-tu eu envie d’écrire ce livre ?

À la base, je me suis rendu compte que les gens avaient tendance à retenir la saison 2010/2011 du LOSC uniquement qu’à travers la finale de la coupe de France puis du titre décroché au Parc des Princes. En fait, lorsque l’on fait un zoom, on s’aperçoit qu’il s’est passé beaucoup de choses. Il y a eu de bons moments et des périodes plus délicates même s’il n’y a pas eu de crise. Je voulais vraiment un livre sur la saison dans son ensemble. Je suis revenu sur des points précis car avec le temps qui passe, nous avons plutôt tendance à avoir des souvenirs qui s’érodent un peu surtout 10 ans après. Le but c’était aussi de marquer le coup de cet anniversaire.

Quelle est la trame de cet ouvrage ?

Au départ de la saison, personne n’envisage le titre, à commencer par les joueurs. Il faut savoir qu’à la fin de l’exercice 2009/2010, Lille perd la qualification pour la ligue des champions lors de l’ultime journée à Lorient, synonyme de défaite. Nous passons alors de la 2^e à la 4^e place. À ce moment-là, l’objectif principal du club a donc été de se qualifier pour la plus prestigieuse des coupes européennes. Ensuite, tout se goupille bien. Aucune équipe ne se détache. Marseille, champion de France en titre, n’a pas un rythme de fou à l’instar de l’Olympique Lyonnais. Du côté nordiste, après un début qui se traduit par 4 nuls de rang, on reste malgré tout au contact de la première partie de tableau. Après, tout s’accélère jusqu’au sprint final.

Quelle est la particularité du livre ?

J’ai souhaité raconter cette épopée à travers ceux qui l’ont écrite. Il y a donc les joueurs mais aussi le président, les supporters, le staff, les salariés du LOSC, les journalistes qui ont couvert la saison à l’époque où c’était encore Anne-Sophie Roquette, l’ancienne speakerine. J’ai fractionné par chapitre où chaque acteur donne son avis sur un fait précis. Cela peut être un match comme la première manche du derby gagné 4-1 à Lens. C’était aussi le premier succès de la saison acquis après 5 journées. Pierre-Alain Frau avait réalisé un doublé. De ce fait, il ne parle que de cela. Autre exemple, Eden Hazard se consacre à la victoire obtenue à Marseille lors du 26^e acte. Une partie notamment marquée par une frappe sublime de l’international belge.

Même si tu as pu vivre cette saison de l’intérieur, as-tu découvert certaines choses à travers des témoignages ?

Pour préparer ce livre, j’ai énormément travaillé en relisant la presse de l’époque car avec le temps, les gens interrogés ne se souvenaient pas forcément de tous les éléments. J’en ai retenu quelques anecdotes. Je pense en particulier à Tulio de Melo. Il m’a appris qu’il avait une arythmie cardiaque. Il a dû se faire opérer. Il ne savait pas s’il allait pouvoir reprendre le football. Le club était bien sûr au courant mais cela n’avait pas été médiatisé. 10 ans après, il s’est confié sur cette information. Le livre s’appuie sur des contextes comme la façon dont ont été vécus par les joueurs dans les vestiaires tels ou tels moments.

Quelle différence fais-tu entre le doublé 2011 et le titre de champion de France 2021 ?

Déjà, j’aime autant ces deux épopées même si elles ont été très différentes. La principale différence, c’est la Covid-19 car le titre 2021, le Losc ne l’a gagné quasiment qu’à huis-clos. Cela change tout, pour les joueurs, pour les supporters, pour tout le monde en fait. On a quand même pu faire une grande fête dans Lille avec le bus à impériale. Cela a généré une grosse frustration de la part de nos partisans qui ont suivi les rencontres de chez eux. Les effectifs n’étaient pas bâtis de la même façon. En 2011, il y avait quelques joueurs formés ou post-formés au club depuis longtemps, comme Adil Rami ou encore Aurélien Chedjou. Ils ont appris à évoluer ensemble. En 2021, certains membres du groupe n’étaient à Lille que depuis deux ans. L’approche était donc différente. Les systèmes de jeu ont aussi changé. Le 4-3-3 était prôné en 2011 contre un 4-4-2 en 2021. Malgré tout, les émotions sont identiques. À chaque chapitre, je fais justement un parallèle entre ces deux périodes. J’ai trouvé des points communs. Le plus étonnant, c’est qu’à chaque fois, nous avons commencé à Rennes avec à la clé, un match nul. Le plus fort aussi, selon moi, c’est que nous avons été éliminés en 16e de finale en Ligue Europa par des équipes néerlandaises. En 2011, c’était contre le PSV Eindhoven puis par l’Ajax Amsterdam en 2021. En 2001, le LOSC avait découvert la ligue des champions. On peut se dire que tous les 10 ans, dans les années se terminant en 1, il se passe quelque chose de majeur pour Lille.

« LOSC 2011, ils racontent le doublé » par Maxime Pousset. Les Lumières de Lille éditions

Crédit photos : LOSC