Mickael, quel sentiment prédomine une semaine après la courte défaite face au GF38 (1-2) ?

Le sentiment qui prédomine aujourd’hui c’est la déception. Parce que quand tu prends Grenoble au tirage, tu ne pars pas favori du tout. Mais à la fin du match, tu te rends compte que tu aurais pu réaliser l’exploit. Bien sûr, cela a permis de faire parler du FC Saint-Cyr. Mais quand tu es joueur et que tu passes si près de la qualif’, forcément il y a de la frustration. Samedi dernier, je pense qu’il y avait moyen de faire quelque chose de grand. Nous n’aurons peut-être plus jamais cette chance.

Quelle était la stratégie mise en place sur ce match ?

Nous savions que nous n'allions pas avoir le ballon pendant 90 minutes. Il fallait tenir le 0-0 plus longtemps possible avec un bloc compact et convertir les rares occasions qui se présentaient à nous. Finalement, nous encaissons un premier but assez tôt et nous sommes menés 2-0 au bout de 20 minutes. Face à une équipe de ce niveau, il ne faut pas partir à l'abordage sinon cela peut tourner à la correction. Nous avons décidé de faire monter le bloc en deuxième mi-temps pour les embêter et cela a porté ses fruits. Ils faisaient davantage d'erreurs techniques et ressortaient moins bien. Finalement, la différence s'est faite physiquement. Mais il ne faut pas oublier que nous nous entraînons deux fois par semaine. Cinq d'entre nous ont chopé des crampes en fin de match !

Quelle impression vous a laissé cette équipe grenobloise ?

Vu des tribunes, et peut être pour certains sur la pelouse, cela peut paraître impressionnant de jouer une Ligue 2. Pour moi qui ai connu ce niveau, cela ressemblait davantage à un gros match de National. Bien sûr, il n'y avait pas leur équipe-type sur le terrain et le synthétique nivelle, on ne va pas se le cacher. Nous étions beaucoup plus habitué à cette surface qu'eux. Mais pour revenir à la question, non je n'ai pas été impressionné. Il y avait deux ou trois bons joueurs, et j'avais déjà eu l'occasion d'en affronter certains, notamment l'attaquant (Achille Anani ndlr) qui est passé par Bourg-en-Bresse.

L'entraîneur grenoblois, Maurizio Jacobacci, n'avait pas l'air satisfait de la prestation de ses joueurs après le match...

J'ai vu ses interviews d'après-match. Il n'était pas content après ses joueurs certes, mais je trouve dommage qu'il n'ai pas eu de mots sur la prestation de l'adversaire. J'aurais trouvé sympa qu'il nous fasse un petit clin d'œil. Mais quand tu te fais bousculer dans les 20-25 dernieres minutes par une équipe qui évolue six niveaux en-dessous tu ne peux pas être content. Il s'attendait plus à gagner 6-0. Je pense qu'il a été déçu par les prestations des joueurs à qui il avait donné une chance de se faire remarquer sur ce match.

Quel était le climat entre vous et vos adversaires sur le terrain ?

La rencontre s'est déroulée dans une atmosphère saine. Pas de mots de travers, aucune arrogance, pas de mauvais coups ni de chambrage. Une équipe très professionnelle et respectueuse. Quand tu évolues six niveaux au-dessus, tu pourrais être tenté de prendre ton adversaire de haut mais ce n'était pas du tout leur cas. Comme nous avons proposé une opposition conséquente, ils n'avaient peut être pas que ça à faire non plus. A 2-1 à la 75 ème, tu restes concentré. Après, pour avoir connu cela aussi : plus tu montes de niveau, plus il y a du respect entre les joueurs.

Quel regard portez-vous sur le groupe san-cyrot ?

C’est un groupe qui reflète le coach et les valeurs du FC Saint-Cyr, qui est un club familial au sein duquel il y a des personnes extraordinaires. Clément prend des joueurs à son image. C’est un mélange entre joueurs d’expérience et jeunes prometteurs qui pourront être amené à jouer aux échelons supérieurs s’ils bossent bien.

Comment se remobilise-t-on après un moment historique comme celui-ci ?

Nous n'oublions pas que le championnat reste la priorité, avec un objectif clair : monter en R2. Dès cette saison car le club et son président se sont donnés les moyens d'avoir une équipe compétitive. Nous savons que ce sera compliqué car il y a d'autres prétendants dans la poule, des équipes comme Divonne, où nous allons ce week-end, comme Foron... Nous sommes encore engagés en coupe LAuRAFoot et en coupe du Rhône, une compétition dans laquelle notre coach a souvent atteint la finale. Plus tu enchaînes les victoires sur tous les tableaux, plus tu crées de la confiance et donc un contexte favorable pour performer en championnat.

Vous êtes arrivé cet été de provenance de Saint-Priest. Quel bilan faites-vous de ces premiers mois dans votre nouveau club ? Quels sont vos objectifs ?

J'ai signé à Saint-Cyr pour Clément, puis parce que j'ai eu tout de suite un très bon feeling avec le président. C'est un club qui me ressemble, ici on a des valeurs humaines, on ne se prend pas la tête. Honnêtement, je pense que le FC Saint-Cyr-Collonges va devenir un club phare de la région lyonnaise dans les prochaines années et je souhaite m'inscrire dans le projet lancé par le coach et le président. L'objectif à court terme est de monter en R2 avant d'aller voir encore plus haut. J'aimerais jouer en N3 avec Saint-Cyr dans 4 ou 5 ans. Le club va se donner les moyens de ses ambitions. Je suis venu ici pour apporter mon expérience du haut niveau et je compte y rester pour un petit moment.

Avez-vous parlé du projet à d'anciens coéquipiers ?

Les joueurs que j'ai côtoyé jouent encore en National ou en N2. Et ils sont plus jeunes. Quand tu as 24 ou 25 ans et qu'on te parle de R2, tu n'es pas emballé. Ce que je peux comprendre. Même si il y a un joli projet à réaliser, la différence de niveau reste importante. Après, quand tu as plus de 30 ans, comme moi, tu vois les choses différemment.

La France du football a découvert le FC Saint-Cyr Collonges lors de ce 7ème tour. Que pouvez-vous nous dire sur ce club et ses valeurs ?

Tout est mis en œuvre pour que nous réussissions sur le terrain. Quand on voit le travail que font les dirigeants, les bénévoles, on a envie de leur rendre la pareille sur le terrain. Et si nous voulons grandir, nous devons être irréprochables dans notre comportement. Quand on porte l'écusson du FC Saint-Cyr-Collonges, nous nous devons d'être respectueux partout où nous passons, être en accord avec nos valeurs. En tout cas, vous allez beaucoup entendre parler de ce club dans les prochaines années.

Recueilli par Simon Marachian