Des dix-huit joueurs français présents en Major League Soccer pour cette saison 2021, ils n’étaient plus que cinq fin novembre au moment de prendre part aux demi-finales de conférences (lire notre article du 26 novembre ici) . Deux semaines plus tard, ils ne sont plus que deux en course pour le titre suprême. Et ce soir aux alentours de 23 heures (heure française), un seul aura le bonheur de soulever le trophée et de succéder à Chris Mavinga, dernier vainqueur français de la ligue américaine sous les couleurs de Toronto en 2017.

Côte Ouest Vs côte Est

Il sera 12h00 à Portland, 21h00 en France, quand le coup d’envoi de la finale de la MLS sera donné au Providence Park, devant près de 25 000 spectateurs, dont certains n’ont pas hésité à dormir devant le stade pour assister à ce dernier match de la saison américaine. À domicile, les Timbers de Portland partiront favoris face à New-York City dans une finale qui ne pouvait pas opposer deux équipes plus éloignées géographiquement. En effet, près de 4000 kilomètres séparent les deux villes.

Situé dans l’Oregon, sur la côte Ouest des États-Unis, Portland et ses 645 000 habitants ne pèsent pas bien lourd face à la « Grande Pomme » qui en compte plus de 8 millions. Mais en soccer, la donne est bien différente. Pour New-York City FC, il s’agira de la toute première finale de MLS, tandis que les Timbers ont soulevé le trophée en 2015 et atteint la finale en 2018. Malgré tout les deux franchises ont des points communs cette année.

De quatrièmes à finalistes !

Comme celui d’avoir achevé la saison régulière à la quatrième place, Portland à l’Ouest et NYCFC à l’Est, puis d’en éliminer en demi-finale de conférence les deux leaders qu’étaient les Colorado Rapids à l’Ouest et les New England Revolutions à l’Est. Les Timbers comme les Blues ont su déjouer les pronostics en coiffant les grands favoris sur leur pelouse et offrir aux fans américains de soccer une finale inédite après avoir également passé le cap des finales de conférences le week-end dernier.

Portland a ainsi dominé Real Salt Lake (2-0) au Providence Park, tandis que New-York City s’est imposé sur la pelouse de Philadelphie Union (1-2). Pour y parvenir, les deux équipes ont pu s’appuyer sur un leader français en défense, Larrys Mabiala chez les Timbers et Maxime Chanot chez les Blues. Ce soir les deux trentenaires, Mabiala est né le 8 octobre 1987 et Chanot le 21 novembre 1989, auront l’occasion de connaître le « climax » de leur carrière au palmarès quasiment vierge.

Formé au PSG, Larrys Mabiala a été champion de France U18 en 2006 et a participé à la victoire du club parisien en coupe de la Ligue en 2008, sans toutefois apparaître sur la feuille de match lors de la finale. Quant à lui, formé à Nancy, sa ville natale, puis au Stade de Reims, Maxime Chanot n’a jamais connu l’ivresse de remporter une compétition d’importance. Et si Mabiala compte un peu plus de 50 matchs de Ligue 1 à son actif sous les couleurs du PSG et de l’OGC Nice, Chanot n’a jamais eu la chance de goûter à l’élite française.

Chanot king of New-York ?

Après des passages infructueux, en Angleterre à Sheffield et Mansfield Town entre 2007 et 2009, puis une saison avec la réserve du Mans (2009-2010), Maxime Chanot a disputé une saison en National avec le FC Gueugnon (2010-2011), avant de tenter sa chance en Belgique après la liquidation judiciaire du club forgeron au printemps 2011. C’est finalement dans le plat pays qu’il a pu enfin exprimer ses qualités, au RWS Bruxelles puis au Beerschot en deuxième division, avant de faire le jump au sein de l’élite belge du côté de Courtrai en 2013.

Titulaire dans une défense qui fut deux fois la meilleure de Jupiler League, il a aussi répondu à l’appel de la sélection luxembourgeoise en 2013 et compte aujourd’hui 41 sélections. En 2016, les Queens Park Rangers et le Chievo Vérone étaient prêts à l’accueillir dans leurs rangs, mais c’est un tout autre choix qu’a fait Maxime Chanot. Accompagné par l’agence française Elite Athlete, spécialiste de la MLS et du soccer universitaire américain, il a décidé de traverser l’Atlantique pour poser ses valises à New-York et rejoindre le NYCFC alors dirigé par Patrick Vieira. Cinq ans et 124 matchs plus tard, il en est devenu un cadre incontournable.

Mabiala veut oublier 2018

Le franco-congolais, Larrys Mabiala a su en faire de même chez les Timbers, qu’il a rejoint en 2017 après six saisons en Turquie, de 2011 à 2017, à Karabükspor et Kayserispor. Finaliste malheureux de la MLS en 2018, il a grandement participé au surprenant parcours de son équipe lors des ces play-offs. Buteur en quart de finale de la Conférence Ouest face à Minnesota, il a récidivé en demi-finale en marquant l’unique but du match face aux Rapids en demi-finale. Et s’il n’a pas récidivé en finale de conférence contre Salt Lake, sa solidité a permis à sa franchise de s’imposer 2-0 pour rejoindre la grande finale nationale de la MLS.

Qui de Mabiala ou Chanot parviendra à soulever le trophée ce soir ? Si l’on regarde les dix dernières finales de la Major League Soccer, l’équipe recevante s’est imposée à huit reprises, comme ce fut le cas des quatre derniers lauréats… Une victoire new-yorkaise serait donc un véritable exploit, mais les Blues ont démontré qu’ils pouvaient le faire en remportant leur demi-finale et leur finale de conférence sur le terrain de leurs adversaires. Soutenus par près de 2000 supporters que la distance n’a pas découragé, ils vendront chèrement leur peau quoi qu’il arrive.