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7 avril | 13h33

Mondy Prunier : "Je dors avec mon ballon..."

Serial buteur en Guadeloupe, Mondy Prunier (22 ans) a posé ses valises depuis quelques mois au FC Rouen qui a rapidement cru en son potentiel. Les 6 buts qu'il a inscrit en 14 matches et son acclimatation express prouvent que le club normand ne s'est pas trompé en enrôlant l'Haïtien, qui s'est confié en exclusivité dans les colonnes d'Actufoot.

FC Rouen FC ROUEN N2 Mondy Prunier

Mondy, le FC Rouen va jouer son premier match à Diochon depuis le décès tragique du président Maximilien de Wailly. Dans quel état d'esprit êtes-vous ainsi que le groupe ?

J'ai été et je suis encore très touché par le décès brutal de mon président. J'ai eu la chance de lui rendre hommage en marquant un doublé lors du dernier match à Vitré puis à l'église lors de ses obsèques. Le groupe a été aussi très touché mais nous allons rebondir.

Quelle a été son importance dans votre venue ? Quelle était votre relation avec lui ?

Chronologiquement, il a été le maillon fort de ma venue au FC Rouen. Dès mars 2021, mon agent (Christian Payan, ndlr) avait présenté mon profil à Mr Arnaud Margueritte qui avait fait de moi une priorité. Puis, le Président Maximilien De Wailly avait personnellement suivi le dossier jusqu'à mon arrivée à Diochon. Lors de l'été 2021 pendant lequel il y a eu tous les retards administratifs liés au covid, l'assassinat du président et le tremblement de terre en Haïti, j'ai noué un contact privilégié avec le président. Ensuite, nous sommes restés proches ainsi qu'avec sa conjointe, Sandrine. Mr De Wailly était toujours en questionnement de savoir si j'allais bien. En Guadeloupe, j'avais eu un président peu scrupuleux par rapport à mon quotidien de vie précaire alors que Maximilien De Wailly m'avait déjà conquis bien avant d'arriver à Rouen.

Malgré ce drame, des sourires reviennent-ils depuis quelques jours à l'entraînement ?

Oui les sourires reviennent, mais de mon côté, cette perte brutale a ravivé chez moi des épisodes douloureux. C'est dans la prière, auprès de Jésus, que je retrouve la paix. Je me dis que mon président a rejoint ma maman là-haut.

La réception du leader, Versailles, ce week-end, représente un bon moyen de rendre hommage au président ?

Effectivement, il faut à tout prix que l'on donne le maximum pour faire vibrer Diochon. Ce sera le meilleur hommage à notre président défunt.

J'ai été bien accueilli par les supporters. Pour moi, c'était important car ils m'avaient attendu durant deux mois et craignaient que je n'arrive jamais à Rouen

Parlons de votre arrivée en métropole. Comment jugez-vous votre acclimatation ? Qu'est-ce qui a été simple et plus difficile à gérer ?

Je n'ai pas été surpris, car j'ai passé déjà plusieurs saisons en Guadeloupe, et c'est la France. Le climat est différent, il a fallu aussi que je m'adapte par exemple aux obligations de changer assez souvent de type de crampons. Sinon, j'ai été bien accueilli par les supporters. Pour moi, c'était important car ils m'avaient attendu durant deux mois et craignaient que je n'arrive jamais à Rouen.

Quelles sont les personnes qui vous ont particulièrement aidé à vous intégrer ?

J'ai eu mon agent (Mr Payan) et son préposé (Alexandre) qui m'ont énormément assisté et encore aujourd'hui. Au club il y a eu Sandro (Chauvet) qui est toujours à l'écoute pour les affaires quotidiennes, car ce n'est pas toujours facile pour moi sur le plan administratif. Quelques joueurs m'ont aidé aussi pour mes déplacements et pour l'installation dans mon appartement. Je les remercie encore.

En termes de football, quelles différences notez-vous entre le championnat haïtien auquel vous étiez habitué et celui de N2 que vous avez découvert ?

Les championnats en Haïti sont plus denses sur le plan physique par rapport au N2. Mon passage en Guadeloupe, aussi, m'a beaucoup aidé car j'ai pu y découvrir la culture du football français. En Haïti, nous avons une excellente formation chez les jeunes avec des championnats dès le plus jeune âge. J'ai donc bénéficié d'une excellente pré-formation et formation sur les plans tactique, physique et technique.

Je dors avec mon ballon et je ne vis que pour le football

Après quelques mois en France, vous êtes le co-meilleur buteur du FC Rouen avec Abdeljalil Sahnoune (6 buts). Etes-vous satisfait de vos performances malgré les résultats mitigés de l'équipe et un changement d'entraîneur jamais simple à appréhender en cours de saison ?

Oui, je suis satisfait. Il faut tenir compte aussi que je ne suis arrivé à Rouen qu'en septembre, après avoir manqué de nombreux matchs. Je compte bien ne pas en rester là.

Le doublé inscrit à Caen dès votre deuxième match a-t-il été fondateur pour la suite ?

En quelque sorte, oui. Cela m'a permis de démontrer rapidement qu'un joueur venant de Guadeloupe et Haïti était capable de marquer dans n'importe quelle position ici.

En Haïti, on parle déjà beaucoup de vous comme une future star. Est-ce que vous ressentez moins cette pression depuis que vous êtes ici ?

Je suis connu en Haïti mais mon coéquipier au FC Rouen, Gamaël Dorvil, l'est encore plus (sourires). Le public haïtien m'a réellement découvert lors de mes 37 buts en Guadeloupe. Maintenant, je suis sur la pré-liste de la sélection A de mon pays alors oui, j'ai désormais un autre objectif qui est de servir et marquer des buts pour le pays où je suis né.

Vous avez signé un contrat de 2 ans en arrivant à Rouen. Serez-vous encore rouennais la saison prochaine ?

Je suis sous contrat jusqu'en 2023. Mais en football, rien n'est figé et c'est mon agent qui suit le dossier en fonction aussi des résultats et de la situation du FC Rouen. Depuis mon arrivée, j'ai déjà connu plusieurs entraîneurs et un président disparu. Avec mon agent, on attend surtout de voir comment les choses vont se dérouler au club. En attendant, je travaille et tente de marquer des buts. C'est pour cela que Mr De Wailly m'avait offert un contrat de 2 ans.

Quels sont vos rêves ?

Comme n'importe quel joueur, c'est de gravir les divisions et surtout jouer. Si c'est pour signer en Ligue 1 ou en Ligue 2 mais ne pas jouer, cela ne m'intéresse pas. Je dors avec mon ballon et je ne vis que pour le football. Je fais également du travail supplémentaire dans mon temps libre, je n'ai aucun autre passe-temps. Ma passion, c'est de jouer et marquer des buts pour les clubs et les supporters des clubs qui me font confiance.


Propos recueillis par Thomas Gucciardi

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