13 octobre | 10h27
B. Camara : « On disait à ma mère : ton fils, il a mis un but de fou »
L'an passé, Bilal Camara s’est distingué par un but stratosphérique inscrit avec la réserve du Paris FC à l’issue d’un rush solitaire époustouflant. Finalement pas conservé par le PFC, l’ailier a rebondi à Saint-Maur cet été, où il continue de casser des reins en National 2, tout en visant les sommets. (Crédit photo : US Lusitanos de Saint-Maur)
Salut Bilal, cet été tu as quitté le Paris FC où tu as évolué un an avec la réserve (N3), pour l’US Lusitanos de Saint-Maur. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Quand j’ai quitté Laval (à l’été 2020, NDLR), plusieurs options se sont présentées à moi. L’une d’elle menait à Saint-Maur. Le coach de l’US Lusitanos, Adérito (Moreira), me voulait et il en avait fait part à mes agents. Mais j’ai fait le choix à ce moment-là d’aller au Paris FC. Sauf qu’au bout d’un an au PFC, on ne m’a rien proposé de concret. J’avais une convention payée (car trop âgé pour être stagiaire, NDLR), et je m’entrainais souvent avec le groupe professionnel. J’étais d’ailleurs censé reprendre cette saison avec les professionnels, comme trois autres jeunes de la réserve. Tout se passait bien, mais avec le changement de staff (nomination de Thierry Laurey comme entraîneur principal de l’équipe première, NDLR) les plans de la direction ont changé. Ils n’avaient besoin plus que d’un joueur sur trois, j’ai donc décidé de partir. Comme Thomas Nemouthe, qui vient de signer à Créteil. Il avait notamment joué titulaire en Coupe de France contre Lorient. Il avait fait des groupes, des entrées… Et au final, lui non plus ils ne l’ont même pas pris dans le groupe pour la reprise alors que ça aurait été logique, je pense. On n’a pas trop compris. Surtout qu’on a appris ça en fin de saison. J’aurais pu ne pas trouver de club si le coach de Saint-Maur n’avait pas été là. Ils nous ont dit ça vraiment au dernier moment... Heureusement, Adérito est revenu vers moi et ça m’a décidé. Ça faisait deux ans qu’il me pistait !
Au Paris FC tu as travaillé avec Mathieu Lacan, qui marque souvent les jeunes par son approche. Comment était votre relation ?
C’est vrai que c’est un coach spécial… (rires) Il est strict, sur le terrain il est carré, mais il sait vraiment faire la part des choses. J’ai plein d'anecdotes… Pas forcément sur moi, mais sur tout le monde ! Déjà, si tu arrives dans le vestiaire avec un maillot d’une autre équipe, il te le prend et tu finis rapidement torse nu ! Et puis face au but il vaut mieux éviter les feintes de frappe… (sourire) Par contre en dehors du terrain, il rit avec nous, et il fait tout pour que les jeunes montent en professionnel. C’est vraiment lui qui nous met en avant, qui nous pousse.
Pour ton premier match avec le PFC, tu inscrits un but ébouriffant à l’issue d’une action où tu élimines une bonne partie de l’équipe adverse. On t’en reparle souvent de celui-là ?
Souvent, oui. Même parfois, quand ma mère allait au travail après ça, on lui disait : ton fils, il a mis un but de fou ! (rires) C’était mon premier match, donc je jouais l'esprit totalement libre. Un peu plus que d’habitude, même si j’ai continué à le faire après.
La pépite de Bilal Camara, joueur de N3, face au @racing_cff le week-end dernier #TeamPFC pic.twitter.com/YkvhKfCc7J
— Paris FC (@ParisFC) September 1, 2020
Le dribble, c’est inné chez toi ou tu le travailles ?
Non, ce n’est pas quelque chose que je travaille particulièrement. J’ai appris à dribbler sans le vouloir, petit. Quand je jouais en bas de chez moi, dans les city (stade). Je descendais avec un voisin qui a trois ans de plus que moi et il m’apprenait à faire le tour du monde, des double-contacts, à jongler, … Quand je suis arrivé en débutant, je dribblais déjà.
Tu t’es ensuite senti bridé à ce niveau-là ?
Clairement. Beaucoup de coaches te demandent de ne pas dribbler : « tu pousses, tu centres » ou « tu pousses, tu tires ». Ou ils te demandent de jouer simple parce qu’ils ont peur de la fougue des jeunes, peur que l’on s’emballe. Cela pousse certains joueurs à faire des passes simples alors qu’il pourrait éliminer plusieurs joueurs…

Bilal Camara provoque balle au pied (Crédit photo : US Lusitanos de Saint-Maur)
C’est vrai que t’es fan de Tottenham ?
Les Spurs, c’est mon club ! C’est le cas depuis tout petit. J’ai un oncle dans ma famille qui les supporte. Et je regardais leurs matchs, très jeune. Il m’a transmis ça.
Cette saison avec Saint-Maur tu n’as pas encore marqué, par contre tu délivres des caviars à la pelle avec déjà 5 passes décisives en 7 matches, dont 3 contre Metz (l’interview a été réalisée avant la rencontre face à Belfort).
Globalement je me sens bien dans cette équipe. Je m’entends vraiment bien avec tout le monde. Et ça depuis mon arrivée. Ça donne de la confiance. Et la connexion avec mon latéral est très bonne. Avec mon milieu de côté, aussi. Tout est parfait. Du coup ça joue bien, ça tourne bien. Et puis j’ai toujours été plus passeur que buteur. Dans toutes les catégories, je terminais la saison avec beaucoup de passes décisives. Mais parfois, on me le reproche un peu. On me dit que pour passer un cap, il faut que je marque plus.
Cette année, l’équipe tourne bien. Vous n’avez perdu qu’une fois (contre le leader, Fleury) et vous êtes bien placés. L’objectif c’est la montée ?
Ah oui clairement. C’est l’objectif. Il faut régler quelques petites choses, mais je pense vraiment qu’on peut monter.
Et à titre individuel, l’objectif c’est quoi ?
Je dois avoir plus le sens du but. Et par moment, essayer de me lâcher davantage. Parfois, au lieu de faire une remise simple, je sais que j’ai les capacités de me retourner et d’aller fixer. Il faut que j’ai davantage de fougue, que je me montre plus. Je veux jouer au plus haut niveau possible, le plus rapidement possible. Et même si je prends les choses au jour le jour, je m’entraîne pour atteindre le plus haut niveau.
Augustin Delaporte
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