Namori Keita, dans deux jours, le Stade Boutroux fera une nouvelle fois l'événement, avec la rencontre entre le Paris 13 Atletico et le Stade Rennais en 1/8e de Finale de la Coupe Gambardella. Que représente ce match pour vous ?

Avant toute chose, selon moi cette rencontre représente et met en avant le travail de l’ensemble des éducateurs du club, car les garçons qui composent ce groupe U18 sont des garçons qui sont passés pour la grande majorité, dans toutes les catégories d’âges. Alors même s'il ne faut pas voir cela comme une consécration, c’est quand même une belle récompense pour la formation et la préformation, quelque chose dont l’on peut être fier.

Les tours précédents ont montré l’engouement du public pour cette épopée des Vert et Noir. Y a t-il quelque chose de prévu en marge de la rencontre ?

Le stade sera accessible une heure avant le coup d’envoi, à partir de 13h30 donc, mais malheureusement à cause du Covid, les animations seront un peu limitées. On espère qu’il y aura beaucoup de monde, comme face à l’ASPTT Marseille en 1/16e de finale. Le fait d’avoir un public, ce n’est pas nouveau. Aujourd’hui, nous sommes un club d’arrondissement, non pas de quartier. Les jeunes d’ici s’identifient complètement au club, l’attention est aujourd’hui portée sur ce parcours en Gambardella et l’ensemble de nos supporters est là pour ce rendez-vous. On espère en tout cas qu’on pourra passer une bonne journée avec nos amis rennais. Pour le reste, pourquoi pas … le terrain nous le dira.

Cette saison, l’équipe fanion en N2 réalise un parcours impressionnant et est en passe de monter en N1 (leader de sa poule avec 8 points d’avance à 12 journées de la fin, NDLR). Cette réussite en senior a-t-elle un impact sur le projet de formation du club ?

Non, ce sont deux choses complètement indépendantes. Il faut savoir que le club va des U6 aux +55 ans, ce qui représente une cinquantaine d'équipes et plus d’une centaine de bénévoles. Après, c’est vrai qu’il y a la locomotive de l’équipe fanion, notre tête de gondole qui voyage pour l’instant sur un quart de la France et qui sera peut être sur toute la France l’année prochaine si on a la chance de vivre de belles choses en fin de saison. Mais son parcours ne doit pas influencer le reste du club et la formation, qui a ses propres objectifs.

Quels sont-ils justement ?

L’objectif pour l’école de foot et les catégories en formation c’est de pouvoir mêler un football de masse, car nous sommes le premier club en termes de licenciés, mais aussi de trouver dans cela un football d’élite. On souhaiterait comme en U17, aller le plus haut possible. On réalise d ‘ailleurs un très beau championnat à ce niveau là (5ème de la poule B du championnat U17N, NDLR). Alors c’est clair qu’à long terme, on aimerait suivre le même chemin pour la catégorie du dessus, mais il faut savoir que les objectifs cela se construit. Pour rester et durer, c’est indispensable de construire, d’y aller étape par étape, sans les brûler. A court terme donc, il faut aller en R1 et puis sur une ou deux saisons, viser plus haut bien entendu.

Avec toute cette masse (1514 licenciés au dernier recensement, NDLR), pouvez-vous nous expliquer un peu le fonctionnement d’une telle structure et son principal but ?

On est vraiment sur une structure globale avec des équipes A/B/C/D dans chaque catégorie. En école de football, on travaille en priorité sur le développement individuel du joueur via le développement collectif. Et de là on en vient par la suite et en toute logique aux résultats. Ce développement du jeune joueur est vraiment le plus important et malheureusement on voit encore trop souvent aujourd’hui des entraîneurs omnibulé par le résultat et qui oublient ces principes. En U14/U15, avoir ceux qui cours le plus vite, qui sont les plus grands, cela ne fonctionne pas ou ne fonctionne plus. Plus on monte de niveau, plus il faut avoir une intelligence collective.

C’est par ce développement qui commence avec les plus petits qu’on peut construire de belles choses. Chez nous, le garçon en école de foot peut se retrouver en U17N par ce principe et c’est d’ailleurs ce qui arrive car on a plus de 50% de nos U17N qui viennent de l’école de foot. Cette réussite attire même au-delà du club car même si on accueille tous les enfants du 13ème arrondissement, on n’hésite pas à accueillir des jeunes qui ne sont pas forcément du 13ème.

Quels sont les prochains axes de travail du Paris 13 Atletico en termes de formation ?

On a déjà entamé plusieurs chantiers liés à la structuration, donc actuellement on peut dire qu’on pérennise des actions menées de longue haleine. Par exemple, on a aujourd’hui entamé un chantier sur la formation des éducateurs, car pour pouvoir bien encadrer les joueurs, il faut avant tout savoir former et accompagner les éducateurs. On a donc mis en place un plan de formation dans lequel on les accompagne à ce niveau, ce qui nous permet de progresser et de faire progresser nos adhérents. C’est vraiment cela le plus important à mes yeux, au lieu de parler de résultats, il faut parler de progression. On a des responsables par catégorie d’âge qui peuvent se concentrer grâce à ce plan de formation à la gestion d’une ou deux catégories maximum, ce qui est un réel plus.

Et on retrouve dans ces éducateurs, de nombreux joueurs ou anciens joueurs du club, à commencer par Idy Anne, le coach des U18 qui réalise avec son groupe cette magnifique épopée en Gambardella …

Oui, cela est un autre principe chez nous. On a beaucoup d’éducateurs, surtout chez les jeunes, qui ont d’abord été joueurs chez nous. D’ailleurs, dans le cadre de cette formation, on ne parle pas uniquement de football, on parle de BPJEPS, de contrat d’apprentissage … C’est quelque chose qui nous tient vraiment à cœur et tout ça on le développe de plus en plus et de mieux en mieux pour accompagner les jeunes vers de l’emploi car cela fait partie de notre casquette sociale, un point clé auquel le club est très attaché.

On a l’impression que tout se passe pour le mieux au Paris 13 Atletico en ce moment ?

Pour cela, il faut avant tout remercier l’ensemble des membres du club, les bénévoles mais aussi la mairie du 13ème arrondissement qui nous accompagne. Car je peux vous assurer d’une chose, sans tout ce monde, on n’arriverait en aucun cas à gérer une structure aussi importante.

Propos recueillis par Reynald Trunsard