Julien, comment te-sens tu quelques jours après la défaite contre Sète synonyme relégation du club en National 2 ?

La défaite a fait mal. Mais comme on se l'est dit dans le groupe, on revenait de très loin, peut-être de trop loin. On a fait une super deuxième partie de saison qui n'a pas suffi mais on a déjà eu la chance d'avoir cette finale à jouer. Si on remonte six mois en arrière, on aurait signé pour ça. On a essayé de la préparer de la meilleure des façons, parce qu'on savait que c'était difficile de remonter trois buts d'écart, et très honnêtement, on y croyait. D'où la déception du groupe.

Après le but de Bassouamina à la 16e minute, l'équipe a-t-elle cru encore davantage à l'exploit ?

On ne pouvait pas rêver meilleur début. On marque tôt, on a mis une grosse pression sur Sète mais ils ont bien défendu et on a eu du mal à marquer ce second but qui nous aurait fait du bien. L'équipe a quand même poussé quitte à se désorganiser et à la fin, ça nous a coûtés deux buts. Le match aurait été différent si on avait réussi à marquer une deuxième. On est tombé sur un bon gardien en face, aussi.

Qu'est-ce qu'il a manqué au FCBB pour réussir cette remontada ?

On a péché dans le dernier geste et dans la dernière passe. En première mi-temps, on marque vite puis on a quelques situations que l'on ne gère pas très bien comme les centres devant le but. On savait aussi que cela allait dépendre de la gestion des émotions en sachant qu'on courait derrière le score. Il y a eu des situations qu'on aurait pu mieux négocier avec moins de précipitation et c'est forcément dommage. Mais c'est le football malheureusement.

Le président Antoine Emmanuelli disait que cette 15e place peut être importante en cas de repêchage. Cela s'est en effet déjà vu...

A quatre journées de la fin, on était avant-dernier à sept points du premier non-relégable donc on se disait qu'il fallait gagner tous les matches et qu'on ferait les comptes à la fin. Je dois dire qu'on a eu un groupe incroyable car il n'a jamais lâché. On a toujours essayé de rester serein même dans les moments difficiles. On avançait pas très vite, mais on avançait tout le temps. Il n'y a jamais eu un moment où on s'est dit : "Allez, on lâche". Le président nous avait dit d'essayer de finir au moins 15e et, bien sûr, que le maintien serait un exploit. Notre bonne série en fin de championnat nous a permis de terminer à cette 15e place et on verra si le club peut avoir une bonne nouvelle dans les prochaines semaines.

Les 13 étoiles Actufoot que tu as obtenues démontrent ta faculté à tirer ton épingle du jeu sur le plan individuel. Est-ce une satisfaction malgré la descente ?

J'étais très satisfait et flatté de cette reconnaissance des entraîneurs. Ca fait toujours plaisir de voir qu'on a tapé dans l'oeil des coaches adverses. Moi, je me suis senti directement bien au FCBB où on m'a bien accueilli et où j'ai eu des responsabilités. Il fallait que je réponde présent et ça m'a donné beaucoup de confiance à titre personnel et dans mon jeu. Sur cette deuxième partie de saison, il me manquait un but pour récompenser mes bons matches et celui que je marque face au Red Star (4 mars, 24e journée) m'a fait du bien. Derrière, je termine à 4 buts, 3 passes décisives et 2 pénaltys obtenus en 32 matches joués, donc une saison pleine, je pense. Je suis content d'avoir pu confirmer la bonne saison que j'ai réalisée avec Avranches l'an passé.

Certains des entraîneurs qui t'ont décerné ces distinctions ont-ils pris contact avec toi en vue de la saison prochaine ?

J'ai des touches, quelques appels mais je pense que c'est un peu tôt encore. On sait comment est le mercato, il n'est même pas encore ouvert d'ailleurs. Quelques clubs sont intéressés mais il n'y a rien de concret pour le moment. Je vais en profiter pour me reposer avant de repartir sur une préparation individuelle. J'essaierai de choisir le meilleur projet pour moi.

Cinq après ta découverte du monde pro avec le Gazélec Ajaccio, est-ce que la Ligue 2 représente une option ?

J'ai découvert la Ligue 2 à 17 ans, peut-être un peu trop tôt dans le sens où j'arrivais directement dans le monde professionnel sans expérience. Je n'étais pas armé comme je le suis maintenant. D'un point de vue personnel, je sens que j'ai passé un cap et je sais que je peux évoluer plus haut. Mais ce n'est pas une obsession de jouer au-dessus, le plus important pour moi, à 22 ans, c'est d'aller chercher le meilleur projet personnel pour poursuivre ma progression.

L'ACA, ton club formateur, vient de décrocher sa montée en Ligue 1. Un retour est-il envisageable ?

Déjà, ils ne m'ont pas appelé (sourires). Ils ont réalisé une saison incroyable et forcément, pour moi, être dans un groupe de Ligue 1 qui plus est dans le club de ma ville serait merveilleux. Après, on verra bien car il est tôt encore pour se prononcer...

Propos recueillis par Thomas Gucciardi