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Interviews

14 septembre | 18h34

Vizcarrondo : « Nantes ne m'a rien proposé de concret »

L'ancien défenseur du FC Nantes est aujourd'hui l'entraîneur adjoint d'Eddy Capron sur le banc de l'AS Sautron en National 3 Pays de la Loire. Après une carrière riche, qui l'aura vu fouler les pelouses du monde professionnel pendant plus de quinze ans, Oswaldo Vizcarrondo a accepté d'évoquer sa reconversion et ses débuts sur le banc !

AS SAUTRON AS SAUTRON N3 Oswaldo Vizcarrondo

Oswaldo, comment se passe la reprise à l'AS Sautron ?

Elle se passe bien. On est très content de retrouver la compétition. On avait hâte de reprendre une nouvelle saison et faire nos preuves dans un championnat où nous n'avions disputé que six matches à cause de la pandémie de Covid-19 jusqu'à la reprise en août dernier.

Vous venez d’obtenir votre BEF. Est-ce le début d’une reconversion ?

Elle n'est pas simple pour les footballeurs. On se retrouve un peu dans l’inconnu et on doit essayer de trouver notre chemin rapidement après une longue carrière sur les terrains. Une fois que j’ai décidé de m’arrêter, j’ai tourné la page et je me suis inscris à deux formations (Entraineur de football et Management Sportif) avec l'objectif de pouvoir prendre du plaisir dans des domaines liés au football. Mais aussi pour me permettre d'acquérir plus de compétences pour l'avenir.

C’est aussi l’occasion de se confronter à différents publics, et notamment les jeunes…

Même si dans le cadre de mon BEF, j’avais mis en place des spécifiques défenseurs sur la période de formation, c’est un public (les jeunes) que j'apprends encore à bien connaître. J’avoue qu'il y a beaucoup de choses intéressantes à proposer à ce niveau-là et la marge de progression est énorme !

Est-ce important (pour vous) de transmettre votre expérience ?

Enfaite, c’est un des motifs pour lesquels j’ai voulu rester dans le monde du football. Je dois encore contribuer à mon pays et cela passe par une progression au niveau de mes compétences footballistiques. Je veux partager ces connaissances mais aussi continuer d'en acquérir afin de continuer à grandir.

Avez-vous déjà imaginé devenir entraîneur auparavant ?

En tant que footballeur, beaucoup de gens me disaient que j’avais des facilités pour comprendre et analyser le jeu sur le terrain. Mais ce n'est pas pour autant que je me focalisais sur le fait de devenir entraîneur à cette époque. Il faut savoir que la carrière de footballeur passe très vite, surtout pour les joueurs internationaux, et nous n'avons pas beaucoup de temps pour réfléchir à une possible reconversion.

"Ce n’est pas facile la reconversion pour les footballeurs"

Oswaldo Vizcarrondo

Quelle relation avez-vous avec Eddy Capron, ancien défenseur du FC Nantes, dont vous êtes aujourd’hui l’adjoint ?

On a pleins de choses en commun, que ce soit sur l’aspect professionnel et humain. On a aussi joué tous les deux au FC Nantes, au même poste en défense centrale au cours de notre carrière. Après en tant qu’homme, c'est quelqu’un de humble, qui aime bien aider les personnes dans le besoin. D'ailleurs, c’est mon cas depuis le premier jour de notre rencontre.

Pourquoi avoir accepté sa proposition il y a deux ans ?

C’était moi qui suis venu me proposer à l’AS Sautron. Quand je me suis renseigné auprès de la Ligue pour effectuer ma formation BEF, ils m’ont dit qu’il fallait être licencié dans un club agrée à la Fédération Française de football. Ils m’ont alors conseillé d'aller vers Eddy, un entraîneur qui allait comprendre ma situation. L'AS Sautron, c'est aussi là ou j'habite, du coup, après notre prise de contact, c'est tout naturellement qu'il a accepté que je rejoigne son staff en tant qu'adjoint.

Aviez-vous d’autres opportunités, un poste d'éducateur au FC Nantes par exemple ?

Il y a à peu près quatre mois, nous nous étions mis en contact avec le FC Nantes jusqu'à organiser une rencontre à la Jonelière. Un moment qui n'a par ailleurs abouti à rien de concret car ils ne m’ont pas proposé un projet au sein du club. Parce qu’apparemment tous les entraîneurs pour la saison en cours étaient déjà en place. Le FCN reste ma priorité parce que j'y suis attaché mais je ne vais pas rester toute ma vie à attendre une proposition de leur part. La vie suit son cours !

"Je ne vais pas rester toute ma vie à attendre une proposition de leur part"

Oswaldo Vizcarrondo

Quel regard portez-vous sur la formation nantaise ?

Je ne suis pas bien placé pour répondre à cette question je pense mais lors de mon passage en tant que joueur, nous avions peu de contact avec la structure liée à la formation. C’est un peu bizarre ce club vu de l'extérieur. Il y a peu d’anciens nantais dans l'organigramme sportif alors qu'on a encore pleins de choses à lui apporter.

En tant que jeune entraîneur, quelle vision avez-vous du coach nantais, Antoine Kombouaré ?

Je trouve que pour la période que le FC Nantes traverse, c’est lui l’entraîneur idéal. Avec du caractère, il arrive à bien gérer son vestiaire et son expérience lui permet de bien maîtriser son effectif sur le plan tactique.

Quelles spécificités comporte le poste d’adjoint ?

Je pense qu'il y en a plusieurs. Il s'agit notamment de soulager l’entraîneur, être proactif, se nourrir des expériences, gagner la confiance de tout l’effectif au quotidien et maintenir la communication au quotidien, partager son expérience sur le terrain ou dans le vestiaire mais aussi manipuler les opposants.

La N3 est-elle un bon championnat ?

Je suis vraiment surpris du niveau. Il y a beaucoup de qualité technique même si on met moins de rigueur sur l'aspect tactique. La concentration sur les 90 minutes est un facteur à améliorer pour la majorité des équipes tout comme le repli et le temps de réaction à la perte du ballon. Des aspects qui font notamment la différence sur le score en fin de match...

Pour conclure, faut-il avoir un passé de joueur pour devenir un bon coach selon vous ?

Pour moi, un entraîneur qui a joué au football a un coup d’avance par rapport à ceux qui ne l'ont pas été. Surtout dans la gestion d'un groupe, dans la communication en interne. Le fait d'avoir un passé en professionnel crédibilise le discours qu'on tente de faire passer aux joueurs. Après, je le certifie, ce sont deux métiers complètement différents. Un joueur qui a eu une brillante carrière ne sera peut-être pas un grand entraîneur. Les compteurs sont remis à zéro quand on bascule sur le banc. D'ailleurs, on le voit aujourd'hui, de nombreux jeunes entraîneurs réussissent sans forcément avoir joué au foot. Il n’y a pas de règles.

Crédit photo : AS Sautron

Propos recueillis par Joel Penet

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