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Interviews

22 juillet | 17h43

P. Bovis : « Facile d’arriver en tête mais difficile d’y rester »

Actufoot a rencontré Pascal Bovis, président du FC Fleury 91, le premier club de l'Essonne en termes de licenciés lors de la saison 2020-2021. Il nous parle de son club, de son développement et des ambitions malgré la crise sanitaire qui a perturbé ces deux dernières saisons.

Licences LICENCIÉS Essonne

Avec 1064 licenciés, vous êtes le club de l’Essonne qui compte le plus de licenciés, comment analysez-vous cette bonne dynamique ?

Je dirais que nous faisons notre travail. Je pense que malheureusement beaucoup de clubs ne peuvent pas faire ce que l’on fait par faute de structures, de moyens ou d’encadrements. Vous savez, le football a perdu 600 000 licenciés masculins entre 2006 et 2021 et 4000 clubs, c’est un vrai problème de fond pour le football amateur caché par les résultats de l’équipe de France. Nous avons un vrai souci dans le football amateur avec la perte des licenciés en raison des absences de bénévoles et de déstructurations des clubs.

Pour revenir au club de Fleury, on a un bon dynamisme parce que nous avons de bons résultats. Chaque année, on a des joueurs qui partent dans des clubs professionnels et ça attire les enfants. Il y a un vrai bon travail chez les jeunes fait par les éducateurs et ça paye. On est parfois même forcé de refuser des enfants parce qu’en jeune, on a énormément de demandes.

Aujourd’hui, on peut dire que le FC Fleury est un club incontournable en Essonne et en Ile de France. Comment avez-vous fait pour gravir les échelons ?

On a gravi les échelons petit à petit. Je suis au club depuis 34 ans et nous n’avons connu que des montées. Par année, nous faisions 6 à 7 montées. Aujourd’hui, nous sommes au plus haut presque partout. Je ne dis pas que nous avons atteint notre plafond de verre mais nous avons encore beaucoup de choses à faire. Après nous en sommes là parce que nous avons travaillé. C’est du dynamisme, c’est du travail de toutes les équipes et du club. Comme je dis, c’est facile d’arriver en tête du peloton mais c’est difficile d’y rester.

31 jeunes ont rejoint des clubs professionnels lors des 3 dernières années, quelle est la clé de la réussite de vos jeunes ?

C’est le bon travail des entraîneurs. Nous avons créé une académie au club avec des cours supplémentaires le dimanche matin et plus les joueurs vont s'entraîner plus ils vont progresser. Nous essayons de leur inculquer la discipline, le travail et l’humilité. Il faut savoir que se faire repérer par un club pro est un début et sûrement pas une fin parce que le taux d’échecs en jeunes est de 99%. Il faut s’interroger sur ce taux d’échecs parce que ceux qui ne réussissent pas sont en échec sportif, scolaire parce qu’ils ne se sont pas occupés de leurs études et humain. A l’arrivée, ça va être difficile de se redresser pour eux car pour certains, ils vont tutoyer le haut niveau et d’un coup ça sera la chute libre. Moralement, c’est très dur pour eux.

"Le football est un sport universel qui casse l’isolement et il faut que ça reste comme ceci"

Pascal Bovis, président du FC Fleury 91

Votre équipe féminine est en D1 Arkema, comment expliquez-vous cette réussite du côté des féminines ?

Les éducateurs ont bien géré ça. Aujourd’hui, nous souhaitons vraiment nous installer dans le top 5 des formations au niveau de la D1. La professionnalisation du football féminin ne passe pas forcément que par les clubs professionnels et ça serait une erreur de le croire. Il faut que le football féminin ait sa propre structuration au niveau de la DTN, de la ligue pro féminine, et si ce n’est pas le cas, je pense que nous allons passer à côté et rater le virage de la coupe du monde.

Le Covid-19 a fait perdre une centaine de licenciés au FC Fleury. Comment avez-vous géré cette situation ?

Sur la prochaine saison, nous allons faire des approches pour garder et faire revenir nos licenciés parce que certains ont trouvé d’autres activités. Nous allons essayer soit par des équipements supplémentaires ou autres mais forcement, il va y avoir un coup pour le club a ce niveau-là, c’est une certitude.

Au vu de la situation sanitaire actuelle, avez-vous mis en place des choses pour vos licenciés ?

Je remercie la communication et les éducateurs. Pendant le confinement, ils ont fait des quizz, des jeux pour garder le lien. Les parents ne devaient sûrement pas être trop contents des jonglages dans les chambres ou salons (sourires). Vous savez, le football est un sport universel qui casse l’isolement et il faut que ça reste comme ceci.

Comment le club attire les licenciés au club ?

Beaucoup d’enfants du club partent en club professionnel. Dans l’équipe de France U16, 3 jeunes viennent du club de Fleury. Énormément veulent les suivre donc c’est pour ça que le club reçoit de nombreuses demandes.

Quels sont les objectifs pour la saison prochaine ?

Par expérience, les montées sont le résultat d’un travail, nous ne montons pas par hasard. Une montée ça se construit, c’est comme une maison. Si nous montons le toit avant les fondations, ça va s’effondrer. Une montée est le résultat d’un bon travail en amont dans la structuration, dans l’effectif, dans la cohésion de groupe. Ce que je souhaite c’est que nous travaillions bien, que nous ayons une super cohésion dans les équipes. J’espère que nous allons faire une bonne saison et surtout, qu’elle arrive à son terme.

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