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5 janvier | 17h04

Philippe Clement : "Je veux avoir une équipe dominante"

Nommé officiellement entraîneur de l'AS Monaco lundi après avoir assisté à la qualification en 8e de Coupe de France la veille, Philippe Clement a été présenté à la presse ce mercredi. A l'image de son prédécesseur croate, l'ex-technicien de Bruges arrive avec des préceptes forts et dit vouloir une équipe "dominante" peu importe l'adversaire.

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Avant de répondre aux questions des journalistes conviés au centre de performance de l'AS Monaco, Philippe Clement a livré son sentiment en tant que nouvel entraîneur du club princier. "Je suis très content d'être ici dans un projet vraiment ambitieux avec beaucoup de jeunes. Il y a un bon équilibre avec des joueurs d'expérience dans le noyau", a noté le triple champion de Jupiler Pro League avec Genk puis Bruges (deux fois). J'ai eu des projets intéressants en Belgique comme assistant et entraîneur et c'est un honneur d'être dans un des cinq plus grands championnats du monde. On veut montrer qu'on peut faire des choses identiques que celles réalisées en Belgique." Le ton est donné.

Niko Kovac a été écarté alors qu'il était 6e de Ligue 1. Ca veut dire que vous n'aurez pas non plus droit à l'erreur ?

Je ne pense jamais à ça, je pense toujours au prochain match à gagner. On veut une bonne atmosphère dans le vestiaire, avec des joueurs ambitieux, travailleurs et qui n'ont pas peur de perdre.

Avez-vous eu le le temps d'analyser l'équipe ? Qu'est-ce que vous voulez changer ?

Naturellement, je n'ai pas eu beaucoup de temps ces derniers jours. C'était surtout des réunions techniques à partir du moment où nous avons commencé à parler ensemble. A côté, nous avons commencé à regarder beaucoup de matches. J'avais aussi déjà des impressions car il y a un de nos anciens joueurs ici, Krépin Diatta (actuellement blessé, ndlr) dont j'ai déjà regardé des matches. On a toujours besoin d'un temps d'adaptation pour connaître les joueurs. On va commencer à partir d'aujourd'hui (il a dirigé sa première séance dans la foulée de sa présentation, ndlr) même si avec les cas de covid, ce n'est pas simple de connaître tout le monde. Mais c'est la vie de tout le monde et de tous les entraîneurs.

Que connaissez-vous de la Ligue 1 qui n'a pas été diffusée à la télévision en Belgique pendant plusieurs années ?

Nous avons joué deux matches de Ligue des champions contre le PSG. En tant qu'entraîneur, j'ai aussi eu beaucoup d'échanges à Bruges avec la "Scouting Team" car il y a beaucoup de joueurs intéressants dans ce pays. Les années passées, j'ai suivi beaucoup de matches du championnat français. Il est très physique et demande un certain engagement. Le niveau est plus élevé qu'en Belgique mais il n'y a pas énormément d'aspects différents au niveau du style.

Le timing de votre départ de Bruges est un peu particulier. Vous estimiez que c'était le moment idéal pour un nouveau challenge ?

J'avais toujours cette idée en tête depuis quelques années. Quand tu es joueur ou entraîneur, tu as une route tracée mais ce n'est jamais sur celle-là que tu roules. Je ne pensais pas quitter Bruges maintenant mais il y a toujours des circonstances, un projet qui vient. J'ai lu dans les journaux belges que ça faisait 30 ans qu'un entraîneur belge n'était pas directement arrivé en France en provenance de Belgique (Raymond Goethals, d'Anderlecht à Bordeaux, ndlr). Quand le train passe, tu dois le prendre.

Comment décririez-vous votre style de jeu ?

Tu dois l'adapter aux qualités des joueurs. C'est ma philosophie mais je veux toujours avoir une équipe dominante, qui montre beaucoup d'engagement et d'envie. J'ai joué avec des différents systèmes mais toujours avec la volonté d'être dominant même si l'adversaire est plus fort.

Beaucoup de joueurs du Club Bruges vous ont rendu hommage après votre départ. Le management, c'est un aspect important dans la réussite d'une équipe ?

Pour moi, c'est très important qu'il y ait comme une famille, qu'on veuille tous les mêmes choses. Dans le monde actuel, c'est plus difficile qu'il y a dix ou vingt ans car les états d'esprits des joueurs sont devenus plus individuels. On veut chercher à connaître la mentalité des joueurs et pas seulement leurs qualités techniques, physiques et tactiques.

Quels sont les objectifs pour cette deuxième partie de saison et la prochaine ?

Les objectifs ? C'est toujours dangereux d'en parler avec des gens comme ça à côté de moi (sourires). Je suis quelqu'un qui veut tout gagner. J'ai la malchance que ça n'a pas été le cas jusqu'à présent mais tu dois faire le maximum chaque jour. Il faut qu'il y ait des gagnants dans le noyau.

Vous avez déclaré par le passé que le métier d'entraîneur est plus une passion qu'un job. Est-ce qu'à Monaco, cela devient-il tout de même davantage un métier ?

Certainement pas. Le foot reste une passion. La pression, je l'ai connue avec Bruges après avoir gagné le championnat à Genk. Il fallait être champion et on l'a fait deux fois de manière consécutive alors que ça n'était jamais arrivé en 130 ans dans l'histoire du club. J'aime cette pression car elle n'est pas négative mais positive. C'est une pression avec des ambitions, des gens qui veulent gagner des titres.

Actufoot • Clement petrov mitchell

Philippe Clement entouré de Paul Mitchell (à gauche) et du vice-président Oleg Petrov (à droite). Crédit photo : Actufoot

Paul Mitchell (sur le départ de Niko Kovac et le choix de Philippe Clement) : "Je pense qu'il faut montrer le plus grand respect pour le travail effectué par Niko, on a construit des fondations solides avec lui. Mais les performances depuis cet été jusqu'à Noël nous ont montré qu'on n'exprimait pas tout notre potentiel. Nous considérions que nous avions une longueur d'avance par rapport à nos rivaux eu égard de la saison dernière, avec le soutien de notre actionnaire qui nous a permis de nous renforcer et nous n'avons pas figuré une seule fois dans le top 5 depuis le début de saison.

En Angleterre, il y a un dicton qui dit : "Etre le rival du favori". Je considérais que 17 points, c'est un écart trop grand avec le PSG. Pendant cette trêve, nous avons mené une longue analyse après avoir fait le point avec actionnaire. Nous nous sommes concentrés sur les performances de l'équipe et nous avons convenu qu'il fallait donner un nouveau visage à l'ASM. Nous avons évidemment analysé jusqu'au match de Rennes et nous nous sommes rendus compte que les objectifs auraient du mal à être atteints d'ici la fin de saison.

Afin d'aller encore plus loin dans notre projet, nous avons décidé de faire un changement. Mais la question était : "Qui sera le prochain ?" De par le Cercle Bruges (club satellite de l'AS Monaco en Belgique, ndlr), nous avons un oeil très attentif sur ce pays et les performances de Philippe ne nous ont pas échappées. A Bruges, il a su mettre les joueurs au coeur du projet avec cette culture de la gagne et une ambition démontrée d'obtenir des résultats tout en développant des individualités. Clairement, il nous est apparu tel un profil de "Serial Winner". C'était le bon moment de le faire venir et nous sommes très heureux de l'accueillir.

Notre ambition est intacte

Notre ambition est intacte. L'investissement de notre actionnaire est toujours présent. On le voit avec ce magnifique centre de performance, le staff mis en place et les joueurs de notre effectif. Le potentiel de ce club doit nous permettre d'être plus haut que là où nous sommes actuellement. C'est-à-dire tout en haut de la Ligue 1 et en Europe, cela en continuant à faire progresser nos joueurs. Je conçois mon rôle plus vaste que le recrutement. Je dois toujours avoir un coup d'avance car je suis le garant du temple au niveau sportif. Le mercato ? Nous sommes toujours actifs et nous regardons dans tous les coins du monde. Nous enregistrons l'arrivée de Vanderson (il sera présenté vendredi à la presse, ndlr), il va amener tout son potentiel et son jeu offensif. J'ai une grande confiance dans le groupe actuel, qui a montré beaucoup d'envie et d'abnégation dans le jeu l'an passé. Vous même les journalistes avez fait remarquer à juste titre qu'on ne reconnaissait plus vraiment l'AS Monaco. On veut redevenir cette équipe."

Recueillis par Thomas Gucciardi

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