Depuis son retour au club en 2008, Pierre-Emmanuel Bourdeau a tout découvert ou presque concernant l’Académie rennaise. Après avoir commencé auprès des U15, il a gravi les échelons, pris en main d’autres catégories, jusqu’à diriger, depuis le début de cet exercice, l’équipe réserve de N3. Et si son équipe pointe aujourd’hui au deuxième rang du championnat, l’éducateur de 46 ans admet que les débuts n’ont pas forcément été annonciateurs d’une bonne saison à venir.

“Avec le covid, c’est un groupe assez inexpérimenté. On a démarré la saison et quasiment 80% de l’effectif n’avait jamais joué en N3. On allait un petit peu dans l’inconnu. Les premiers matches amicaux nous ont donné raison sur l’idée que c’était un groupe à construire, et à faire progresser car le monde senior est un monde différent”, reconnaît Bourdeau dans un très long entretien accordé à Stade Rennais Online. En dépit de quelques de “quelques déconvenues, notamment le tournoi de Ploufragan (début août, ndlr)”, son groupe a néanmoins progressé, mûri, et s’est affuté.

“Des garçons assez égocentrés dans un sport collectif”

“Le rendu aujourd’hui est cohérent. Le groupe a bien progressé même s’il reste très perfectible. Il vit bien, progresse bien, est en devenir, et s’adapte progressivement au monde senior”, note l’ancien défenseur. Certains d’entre eux, comme Mathys Tel ou Matthis Abline ont même déjà intégré, à plusieurs reprises, l’équipe une. Pourtant, avec eux comme avec les autres, quelles que soient leur expérience et leur exposition, il sait qu’il devra adapter son discours. Et que selon les catégories, il ne sera pas le même, bien qu’un élément restera toujours au centre des préoccupations.

“Avec les jeunes, il faut être sincère, pose Pierre-Emmanuel Bourdeau. Ils ne sont pas bêtes, ils ont une connaissance d’eux-mêmes et du jeu en général [...] et si on est sincères et justes, ils sont capables de mettre en place des choses.” Il poursuit son analyse, se basant cette fois sur l’état d’esprit général de la génération Z : “Ce sont des garçons assez égocentrés dans un sport collectif. Si tu es trop généraliste, peut-être qu’ils ne vont pas avoir la motivation. Mais intéresse-les sur leurs besoins, c’est une génération qui répond bien.” Force est de constater que depuis plusieurs semaines, c’est ce que les jeunes pousses rennaises font. Reste désormais à confirmer, et pour certains d’entre eux, à passer à l’échelon supérieur : l’équipe pro.