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4 février | 0h00
Que devient Bruno N'Gotty (ex-OL, PSG, AC Milan) ?
Son coup-franc décisif avec le PSG en finale de Coupe des Coupes 1996 reste un moment culte du football français des années 90.
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Stade du Roi Baudoin, Bruxelles, 8 mai 1996. Le Paris Saint-Germain tient enfin sa finale de coupe d’Europe après trois échecs consécutifs en demi-finales (ndlr : en C3 1993 face à la Juve ; en C2 1994 face à Arsenal et en C1 1995 face au Milan AC). Opposés au Rapid de Vienne, les hommes de Luis Fernandez comptent bien devenir le second club français à soulever un trophée européen, trois ans après le rival honnis de l’époque : l’Olympique de Marseille, même s’il ne s’agit « que » de la Coupe des Vainqueurs de Coupes (C2), compétition disparue aujourd’hui. A la 28ème minute de jeu, Youri Djorkaeff est stoppé irrégulièrement à une trentaine de mètres de la cage adverse. Bruno N’Gotty, recruté à l’OL un an plus tôt et associé à Paul Le Guen en charnière centrale ce soir-là, place son ballon pour tirer le coup-franc. La course d’élan est droite, comme la frappe qui s’ensuit : une patate qui vient se loger dans le petit filet du gardien autrichien, Michael Konsel. 1-0 pour le PSG, score final.
Aujourd’hui, que devient le héros de cette nuit bruxelloise, dont le coup-franc salvateur restera à jamais gravé dans la mémoire des supporters parisiens ? La réponse est à trouver du côté du football amateur :« Un passage obligatoire avant de viser un peu plus haut et d’espérer, pourquoi pas, retrouver le monde professionnel » nous confie-t-il.
Une reconversion réussie sur les bancs régionaux
Le natif de Lyon a mis un terme à sa carrière de footballeur pro en juillet 2009 après une dernière pige en Angleterre, pays où il venait de passer huit saisons, naviguant entre les trois premières divisions nationales avec Bolton, Birmingham, Leicester et le Hereford United. En 2013, après plusieurs licences amateurs dans l’Hérault, à Lattes, Mauguio et Pérols, il retourne dans son département natal, du côté de l’UF Belleville Saint-Jean d’Ardières et son équipe-fanion entraînée à l’époque par Pierre Chavrondier, son ex-coéquipier à l’OL : « Pierre m’a proposé de me rapprocher du club, j’ai d’abord parrainé les stages pour les jeunes, avant de passer adjoint en parallèle de mes diplômes. Puis, quand il a été sollicité par l’OL (ndlr : pour entraîner au centre de formation), c’est tout naturellement que je suis passé numéro 1″. Au sein du club regroupant trois communes situées en plein cœur du Beaujolais, il occupera presque toutes les fonctions « un bon tremplin » avant de partir relever un nouveau défi en Haute-Savoie.
A l’orée de l’exercice 2017-2018, Bruno N’Gotty s’installe sur le banc du FC Cruseilles, descendu en Régional 3 à l’issue de la saison précédente, l’aventure durera deux saisons. En 2019, il accepte la proposition de l’AS Chapelloise, au sud de Macon (Saône-et-Loire) : « Le club se structurait autour d’un projet ambitieux. J’en avais déjà entendu parler quand j’étais à Belleville, je savais où je mettais les pieds » . Il s’installe sur le banc de l’équipe-fanion, reléguée en R2, qu’il fait remonter dès sa première saison « Avec des joueurs revanchards, un changement de dispositif et en panachant l’effectif entre anciens et nouveaux », Et si les championnats régionaux sont à l’arrêt actuellement, le coach ne reste pas inactif pour autant puisqu’il encadre régulièrement les stages de jeunes organisés par le club lors des vacances scolaires : « Un rituel pour faire rentrer un peu d’argent dans les caisses du club et avoir un suivi sur les jeunes talents du coin que nous pourrions recruter à l’avenir. » Une aventure sur un banc de N2 ou N3 sera-t-elle la prochaine étape dans la carrière d’entraîneur de l’ancien défenseur ? « Je reste à l’écoute de toutes les propositions. Pour l’instant, ce n’est pas d’actualité, mais si l’opportunité de prendre en main un projet davantage basé sur le professionnalisme se présentait, j’y réfléchirai, évidemment. »
Grand artisan de la renaissance lyonnaise au début des années 90
Quand il s’agit d’évoquer la formation lyonnaise, on se souvient davantage des quinze dernières saisons qui ont vu éclore un nombre considérable de jeunes talents sortis tout droit de la pépinière Tola Vologe : Karim Benzema, Alexandre Lacazette, Nabil Fékir, Corentin Tolisso, Alexandre Lacazette, Samuel Umtiti ou Anthony Martial pour ne pas les citer. Avant eux, il y a eu Bruno N’Gotty. Entré à l’OL à l’âge de 13 ans, il gravit les catégories jeunes pour intégrer le groupe pro à 17 ans lors de la saison 1987-1988 avec un certain Raymond Domenech sur le banc, une rareté à cette époque : « J’étais l’un des seuls joueurs formés au club à disputer la quasi-totalité des matches ». Il participe à la montée en D1 d’un OL fraîchement racheté par Jean-Michel Aulas, jeune entrepreneur qui ne manque pas d’ambitions. Huit ans plus tard, l’OL finit la saison 1994-1995 vice-champion de France et N’Gotty, désormais international avec les Bleus (ndlr : il connaît sa première sélection en équipe de France à l’été 1994 contre la République tchèque, en même temps que Lilian Thuram et Zinédine Zidane) fait le choix de rejoindre le Paris Saint-Germain, champion de France en titre.
Une C2 avec le PSG, un Scudetto avec le Milan AC
Racheté par Canal + quatre ans avant, le club de la capitale a déjà construit une équipe ultra compétitive pour se hisser parmi les cadors sur la scène européenne. Les qualités de stoppeur de Bruno N’Gotty donnent de la solidité à une formation parisienne qui comptait déjà dans ses rangs une bonne demi-douzaine d’internationaux français : Bernard Lama, Alain Roche, Paul Le Guen, Daniel Bravo ou Youri Djorkaeff. Comme avec l’OL, il termine vice-champion de France en 1996 : « On avait une très belle équipe, sans doute la meilleure dans laquelle j’ai joué. On aurait du gagner le championnat, à la mi-saison on avait neuf points d’avance sur le second. Mais dans la deuxième moitié, on s’écroule de façon inexplicable. La Coupe d’Europe sauve notre saison. »
Rebelote en 1997 avec une nouvelle place de dauphin derrière l’AS Monaco et une nouvelle finale de Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupes, perdue cette fois-ci face au Barça du jeune Ronaldo, unique buteur du match sur un penalty concédé par N’Gotty, héros parisien un an plus tôt. Avec deux coupes nationales, une C2 en poche et un statut de colosse défensif acquis en club comme en sélection (6 capes), il quitte la France pour rejoindre le grand Milan AC, où il remportera un Scudetto en 1999. A 28 ans, le stoppeur repositionné au milieu devant la légende Paolo Maldini « Un monsieur. Quelqu’un qui ne se la pétait jamais. Aussi abordable que reconnu » vit l’apogée de sa carrière de joueur :« Le Calcio était le meilleur championnat d’Europe à l’époque et nous avions une immense équipe. » S’ensuivront un prêt à Venise et un retour en France sous le maillot de l’OM lors de la saison 2001-2002, avant une fin de carrière outre-Manche dans un championnat à son image : solide.
Photo : Icon Sport
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