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21 octobre | 14h22

Q. Barcelo (SGS Foot) : « Dans le foot, il n’y a pas de vérité »

Leader du classement des étoiles Actufoot pour le championnat de National 2, l’attaquant et capitaine de Sainte-Geneviève, Quentin Barcelo, s’est confié à Actufoot. L’occasion pour lui de revenir sur son bon début de saison qui contraste avec celui plus délicat de son club de cœur. 

NATIONAL 2 N2 B Sainte-Geneviève Sports N2 Quentin Barcelo

Ce samedi, le SGS Foot reçoit les Lusitanos de Saint-Maur et malheureusement pour les aficionados du Parc des Sports Léo-Lagrange, on ne retrouvera pas la grande silhouette (1.93m) du capitaine Quentin Barcelo sur le front de l’attaque. La faute à une vilaine déchirure qui le laisse de côté depuis trois semaines maintenant. Un gros manque tant on connaît l’importance de celui qui effectue sa septième saison dans le club de l’Essonne.

A 32 ans, Quentin Barcelo (141 matches, 42 buts en championnat) est devenu un véritable pilier de « Sainte-Gen » et cette saison il effectue un très gros début de saison. Auteur de deux buts, on retient encore plus son importance dans le jeu. D’ailleurs, les entraîneurs adverses ne s’y trompent pas et ce n’est pas moins que 5 étoiles Actufoot en 7 rencontres qu’il reçoit. Un pourcentage impressionnant. Dans une équipe qui se retrouve dans la zone rouge à un point du premier non relégable, et qui n’est pas habituée à ça depuis son accession en N2 en 2017-18, pour preuve ses différents classements en fin de saison (3eme, 5eme, 5eme, 4eme). Le guerrier Quentin Barcelo sera sans conteste l’une de ses meilleures armes pour se sauver. Entretien avec un joueur qui se veut toujours positif.

Quentin, comment expliques-tu ce début de saison plus que mitigé de ton club ?

Cela ne reste que mon opinion mais j’ai deux idées à ce sujet. La première c’est le renouvellement de l’effectif durant le mercato d’été, il y a 90% de l’équipe qui a changé par rapport aux années précédentes et je pense que ça joue dans les résultats. Il y a également une spirale négative qui fait que dans des moments comme ça, cela nous réussit beaucoup moins que d’habitude. Je prends l’exemple du match face à Lens dans lequel on a un penalty sifflé pour nous à deux minutes de la fin, qui au final sera annulé à cause de l’arbitre de touche qui se trouvait à 60 mètres de là. On peut aussi parler du but face à Fleury qui n’est en aucun cas hors-jeu … Mais cela va tourner.

Depuis la montée à ce niveau en 2017-18, le SGS a toujours joué le haut de tableau, ce déficit d’expérience à jouer le maintien ne va t-il pas être un frein au long de la saison ?

Oui et non, car les joueurs qui ont connu cette situation dans les années précédentes ne sont pas forcément encore là. Cette année, ce sont des nouveaux joueurs qui n’ont pas connu ce que nous avons connu. Alors, peut-être oui, l’inexpérience de certains joueurs va jouer, mais honnêtement, je pense que ça va le faire, il n’y a aucune raison que cela ne se fasse pas.

De par quoi va venir le salut ?

En premier lieu, il ne faut pas que les joueurs lâchent, en tout cas, moi en tant que capitaine je ne lâcherais pas et je ne pense pas que le staff le fasse aussi. Mais encore une fois, je pense que la roue va tourner car on joue bien dans le contenu. Il nous manque un peu d'agressivité, de caractères mais quand tout va être mis en place, cela va bien se passer. Il y aura le retour de certains joueurs blessés qui va faire du bien. On est qu’au mois d’octobre, si on commence à être négatif on ne s’en sort pas, il faut rester positif.

Actufoot • Quentin Barcelo 2

Quentin Barcelo, attaquant de Sainte-Geneviève Sports

Personnellement, tu réussis un très bon début de saison, deux buts, leader du classement des étoiles Actufoot, comment analyses-tu ton début de championnat ?

Je me sens très bien, comme j’ai pu le dire au coach. Cela faisait pas mal d’années où j’avais toujours un petit problème en début de saison ou à la préparation, au tendon d’achille ou autre, mais cette année cela n’était pas le cas, et forcément sur le terrain cela s’est ressenti. De plus, en tant que capitaine et avec une nouvelle équipe, je n’ai pas le droit d’être moins bien que les autres. J’ai aussi peut-être élevé inconsciemment mon niveau mais tant mieux, même si c’est dommage que l’équipe n’en profite pas au vu du classement.

Cela fait sept saisons que tu es à Sainte-Geneviève, j’imagine que tu as une place particulière dans le groupe ?

Je suis quelqu’un qui prend ses responsabilités, j’assume et en tant que capitaine je suis le relais du coach. Si on rencontre des soucis, je dois les régler, cela ne me dérange pas d’occuper cette place.

Avec Emmanuel Dorado, on a une relation de confiance et je pense que c’est important

Quentin Barcelo, capitaine du SGS Foot

Comment le décrirais-tu ce groupe du SGS Foot, version 2021-22 ?

Il a beaucoup de talents et de qualités techniques, même si je pense qu’il nous manque peut-être un peu de caractère et d’expérience sur certains joueurs.

Peux-tu nous parler de ton coach Emmanuel Dorado et de la relation que tu entretiens avec lui ?

C’est mon deuxième père dans le foot. Il m’a toujours fait confiance, rarement mis sur le banc et j’essaye toujours de le lui rendre comme je peux. Il a une façon de voir les choses et d’être dans son caractère qui me ressemble et au final cela se complète bien et on s’entend bien par rapport à ça. Même en dehors du foot, on s’appelle souvent, on a une relation de confiance et je pense que c’est important.

On parle souvent de ton côté guerrier, de ta grande taille, comment analyse-tu le joueur Quentin Barcelo ?

Moi je prends toujours exemple, et le coach aussi d’ailleurs, sur un joueur comme Cavani. Il n’est par forcément le plus technique ou le plus spectaculaire à voir, mais il ne lâche rien et essaye toujours de motiver tout le monde à cavaler. Je suis vraiment plus dans ce style-là de joueur et ce depuis toujours.

Peux-tu revenir justement sur ta carrière, des hommes ont-ils compté plus que d’autres dans ton parcours ?

Quand j’ai commencé à Evry en DH, j’avais comme coach Bernard Touret et il avait cette façon de transmettre aux joueurs l’envie et c’est à ce moment-là que j’ai d’ailleurs commencé à jouer à un certain niveau. Après, il y a bien entendu Manu (Emmanuel Dorado, NDLR) avec qui cela a tout de suite bien collé aussi. Ce sont ces entraîneurs qui ont fait le joueur que je suis maintenant.

Je suis focalisé sur Sainte-Geneviève et sur le fait que mon futur se fasse ici

Quentin Barcelo, leader du classement des Etoiles Actufoot

Si il y avait quelque chose à refaire dans ta carrière, que changerais-tu ?

Il y a deux regrets … même si, regret est un mot un peu fort. Le premier serait quand je suis allé à Amiens, pour y jouer avec la réserve. J’ai fait la préparation avec l’équipe B et dès mi-août j’ai intégré les pro, sans pour autant avoir le temps de jeu nécessaire au sein d’une équipe qui voulait remonter en Ligue 2. Je me dis qu’en arrivant l’année suivante ou celle d’avant, j’aurais peut-être plus eu ma chance, car j’ai pas mal d’amis restés là-bas qui me le disent. Le second intervient juste après mon départ de Quevilly, j’avais quelques opportunités, notamment à l’étranger et je ne les ai pas saisi car j’avais d’autres projet et au final je me dis que j’aurais du essayer peut-être une année ou deux de plus mais c’est comme ça.

Et ton futur, l’envisages-tu à Sainte-Geneviève ou as-tu toujours l’ambition de monter d’une division ?

En ce qui concerne l’étranger c’est non. Il faut savoir que je n’ai plus 20 ans non plus … Après si demain un gros club vient et m’offre une opportunité de jouer au dessus, pourquoi pas mais honnêtement ce n’est vraiment pas l’objectif. Je suis focalisé sur Sainte-Geneviève et sur le fait que mon futur se fasse ici, en N2 bien entendu.

On parle souvent d’un championnat de N2 à deux vitesses, entre des réserves, des clubs quasi-pro et d’autres en grande partie ou complètement amateur. Cette particularité est-elle difficile à appréhender ?

Il n’y pas trop de vérité par rapport à ça et on en est le meilleur exemple car cela faisait 3-4 ans qu’on terminait dans le haut de tableau, sachant que l’on est le club avec le moins de moyens et d'entraînement. La mentalité des joueurs du groupe est extrêmement importante à notre niveau et fait qu’il y a de bons résultats ou pas. Après s’entraîner plusieurs fois, comme Fleury ou les clubs pro, donnent sûrement un avantage technique, mais ce qui est bien dans le foot c’est qu’il n’y a pas de vérité.

Travailles-tu à côté ?

Oui je suis directeur de centre de loisir à Evry. C’est un travail qui me permet de mixer la vie professionnelle avec le football. C’est d’ailleurs un peu pour ça que j’ai choisi ce métier il y a quelques années.

Actufoot • Quentin Barcelo 3

Quentin Barcelo, attaquant de Sainte-Geneviève

Aurais-tu un conseil pour un jeune joueur qui débute à ce niveau ?

Il faut avant tout être patient. On peut tomber sur une année compliquée, par rapport à un coach ou autre, et l’année d’après tout change et on ne sait même pas pourquoi. Il ne faut pas lâcher mais aussi respecter les anciens, les écouter. Attention à ne pas vouloir faire les choses trop vite.

Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ?

Mes plus belles années sont à Sainte-Geneviève, on a vécu de grandes choses. Par exemple dans les voyages, comme le premier qu’on a fait il y a 3-4 ans à la Réunion dans le cadre de la Coupe de France. Cela a soudé le groupe et nous a donné une force mentale. C’était une belle expérience, gagner là-bas et ensuite faire un 1/32e de finale contre Caen, c’était vraiment pas mal.

Ce week-end, c’est un affrontement face à l’US Lusitanos qui est au programme. Comment imagines-tu ce match ?

Malheureusement je ne serais pas présent, à cause de ma déchirure, mais le groupe va faire un bon match et on doit se rattraper de notre performance en Coupe de France, qui n’était pas au niveau dans l’envie. Je pense que la mentalité sera là et on fera un bon match samedi.

Connais-tu déjà la date de ton retour sur les terrains ?

Je pense que je vais reprendre la course en fin de semaine et d’ici 10-15 jours, je serais apte. Je l’espère pour le match à Metz (06/11, NDLR).

Je te laisse le mot de la fin …

Cela va être très simple. J’espère juste qu’on va bientôt apparaître de nouveau sous notre meilleur visage avec Sainte-Geneviève.

Propos recueillis par Reynald Trunsard

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