Comment avez-vous apprécié cet exercice de style qu’est de rejouer deux fois le même match en peu de temps ?

Au-delà du mécontentement de devoir disputer de nouveau ce 32^e de finale, ce que je crains avant tout c’est le peu de temps de préparation que l’on va avoir cette semaine avant notre prochain match de championnat face au Havre ce week-end. Cela reste notre priorité. D’ici là, nous aurons donc eu la rencontre de ce dimanche face à Beauvais puis celle de ce mercredi à Issy. Je redoute les blessures. Face aux Beauvaisiennes, j’ai fait tourner mon effectif. J’ai du choix. Tout le monde arrive à se fondre dans le projet de jeu et dans les intentions des consignes mises en place. C’est un élément important.

Que pensez-vous de votre prochain adversaire en coupe de France, autrement dit le GPSO 92 Issy ?

Même si cette équipe est dernière en D1, elle arrive à accrocher des adversaires. En championnat, les Isséennes restent sur une courte défaite, 1 à 0, à Fleury, quatrième de D1. Concernant notre objectif de rejoindre l’élite française, cela permet aux Lilloises de se situer individuellement mais aussi au groupe, de savoir où il en est collectivement par rapport à tout ce que l’on met en place depuis quelques années. Nous avons préparé cette rencontre en disputant un match amical également contre Fleury (défaite 2 à 0). C’est une belle vitrine pour les joueuses parce qu’elles savent aussi qu’il va certainement y avoir du monde à Issy-les-Moulineaux à partir de 18h30. C’est l’occasion aussi de se mettre en valeur. Cela me permet de bien gérer l’effectif et de donner du temps de jeu à tout le monde. La coupe de France, ce n’est que du plus ! Nous l’avons vécue il y a 3 ans. Cela nous permet d’avoir des belles oppositions mais sans pression, et d’avoir des images pour des joueuses qui auront connu d’autres oppositions et d’autres difficultés que face à des clubs de D2.

Quel est votre regard sur votre première partie de championnat ?

Je dispose d’un groupe disposant d’une grosse force collective. Il y règne une très belle cohésion que l’on a mise en avant dans le bilan que l’on a fait. L’effectif est étoffé. Nous avons utilisé 19 joueuses toutes compétitions officielles confondues. Cela s’avère utile pour pallier les absences. Nous ne sommes pas amoindries lorsqu’une ou deux joueuses sont manquantes. Nous sommes actuellement deuxièmes ex-æquo avec le FC Metz mais avec un moins bon goal-average et ce après 10 journées disputées. Nous disposons de la deuxième attaque et nous sommes aussi la deuxième défense. Ces statistiques sont donc intéressantes. Nous avons 9 buteuses et 9 passeuses décisives différentes. Cela démontre notre variété offensive. Parfois, on ne joue que 50% du temps. Nous avons des difficultés à maintenir une intensité durant tout un match. Il faut que l’on arrive à vite corriger cela. Lorsque l’on mène, on a tendance à se relâcher dans les dernières minutes. En revanche, sur d’autres parties, on a du mal à rentrer dans le match mais nous sommes décisives dans le temps additionnel. Le LOSC est donc capable de se sortir de n’importe quel scénario.

Souhaitez-vous des recrues durant la période du mercato d’hiver ?

Comme tout coach, j’aimerais en avoir plus. Notre effectif est composé de 25 joueuses. Onze d’entre elles ont été formées à Lille. De ce fait, nous avons la moyenne d’âge la plus jeune du groupe A (21,29). Notre groupe vit bien. J’ai envie d’aller au bout avec lui. Cela fait deux ans que nous sommes arrêtées à cause de la Covid-19. Les championnats ont été stoppés. Cela n’a pas empêché des joueuses de vouloir rester. Personnellement, j’aimerais grimper avec ce groupe. Il faut que l’on arrive à le mettre en éveil si l’on veut aller jusqu’au bout.

Cette semaine avec 3 rencontres au programme peut-elle être significative ?

C’est certain. Elle est chargée. Il y a 2 matches de coupe et donc, comme je l’ai dit, c’est sans réelle pression que nous les abordons. C’est important quand même car nous allons être évaluées en fonction du résultat face à Issy, une équipe de D1. Le plus important, cela reste donc le Havre, dimanche prochain en championnat. Maintenant, quel que soit le résultat face aux Normandes, le championnat va être encore long, sans compter son lot de petites surprises. 3 victoires de rang pour débuter l’année, ce serait quand même le scénario parfait. Je dispose d’un effectif pour le moment à l’abri d’absences dues à des contaminations. Il me manque une joueuse blessée, en l’occurrence Agathe Ollivier en défense.

Comment vivez-vous cette expérience en tant que coach ?

Cela fait sept ans que je suis au LOSC dont 6 en tant que coordinatrice. Je rentre dans 4^e année en tant que coach de l’équipe première. J’aime le relationnel avec les joueuses. J’apprécie travailler tout ce qui est lien avec le contenu terrain. Cela me plait vraiment. J’aime l’ordre technique, les analyses autant de l’adversaire que de mes joueuses. Le management d’un groupe sénior de haut-niveau c’est bien parce que l’on peut tout se dire. Il n’y a pas de tabou. Un groupe féminin sait être à l’écoute.