Quantcast
Interviews

6 juillet | 17h00

Rayan Philippe : "Quand je suis devant le but, c'est comme si j'étais dans mon jardin"

Présent à la reprise professionnelle du DFCO où il est sous contrat jusqu'en 2022, Rayan Philippe (19 ans) s'est confié dans un entretien exclusif.

2 min.
DFCO ASRCM CAVIGAL

Présent à la reprise professionnelle du DFCO où il est sous contrat jusqu'en 2022, Rayan Philippe (19 ans) sort d'un exercice 2019-2020 auréolé de ses premières minutes de jeu en Ligue 1 et un prêt écourté à Toulon (N1) à cause de l'épidémie de coronavirus. Désireux de prouver qu'il peut taper plus régulièrement à la porte de l'équipe de Stéphane Jobard, l'attaquant international U20, né à Nice, affiche sa détermination dans un entretien exclusif accordé à Actufoot.

Comment se déroule la reprise après quelques mois passés à Toulon puis chez vous, sur la Côte d'Azur ?

Tout se passe bien. On a repris tranquillement les entraînements en essayant d'augmenter l'intensité chaque jour. On touche aussi beaucoup le ballon donc ce n'est que du plaisir de retrouver le terrain.

Dans quel état d'esprit êtes-vous depuis votre retour ?

Je suis déterminé comme chaque reprise. Je veux essayer d'apporter ma touche et montrer au coach que je peux être utile à l'équipe. Le but est de tout faire pour grappiller le plus de temps de jeu possible sur la saison prochaine. On attend qu'une chose, c'est que les matches arrivent pour pouvoir se montrer.

Comment le jeune joueur que vous êtes a t-il géré cette longue période éloigné des terrains ?

C'était dur parce que j'adore le foot, c'est ma vie ! J'ai pu rentrer chez moi et être proche de ma famille mais cette période sans ballon a vraiment été compliquée à vivre.

Avant le coup de sifflet final de la saison, vous étiez en train d'enchaîner les matches en National avec Toulon. Comment analysez-vous ce prêt finalement écourté ?

Malheureusement, comme vous le dites, c'était court. Mais j'ai pu découvrir de nouvelles idées, un nouveau club et un nouveau championnat. D'un point de vue football, les entraînements étaient forcément un petit peu moins intenses qu'à Dijon mais c'était à moi de m'adapter. Je me suis d'ailleurs très vite mélangé avec le groupe qui était super. Cette expérience à Toulon était importante puisque je suis arrivé en tant que titulaire avec l'objectif d'amener un plus à l'équipe. J'y ai grandi en tant que joueur mais aussi en tant qu'homme.

Quel effet le but inscrit contre Villefranche-sur-Saône lors de l'unique victoire du Sporting en N1 (3-0) a-t-il eu sur vous ?

Il m'a conforté dans l'idée que je peux marquer à n'importe quel niveau. Le penser et le prouver étaient deux choses différentes. Il m'a libéré quelque peu mentalement même si le championnat n'a pas pu se terminer.

Vous voilà de retour à Dijon où votre contrat court jusqu'en 2022. C'est quoi vos objectifs pour la saison prochaine ?

Comme je l'ai dit plus tôt, je veux montrer à tout le staff que j'ai le niveau pour prétendre à jouer en Ligue 1. Je ne fais pas les choix mais je veux montrer que je peux taper à la porte de l'équipe et que si le coach doit faire appel à moi, je peux répondre présent.

Dans le cas où la concurrence serait trop dense sur le front de l'attaque, un nouveau prêt peut-il être à l'étude ?

Il n'y a jamais rien qui est acté en football donc on ne sait jamais. Mais mon objectif personnel est de m'imposer à Dijon, mon club formateur. Ce serait une fierté de pouvoir grappiller un maximum de temps de jeu et de gagner ma place ici. Après, si je ne peux malheureusement pas avoir assez de temps de jeu, on sera obligés d'aller chercher un prêt. Le club est dans la même optique.

Dans quel schéma de jeu êtes-vous le plus à l'aise ?

J'aime bien jouer à deux devant avec un attaquant dans le rôle de pivot et moi qui tourne autour. Je suis aussi capable de jouer tout seul en pointe et de dépanner sur le côté.

Il se dit que vous êtes un très bon finisseur...

Ma grosse force, c'est face aux cages où j'ai un sang-froid assez naturel. Quand je suis devant le but, c'est comme si j'étais dans mon jardin. Je ne mets pas de pression et j'arrive toujours à la mettre là où il faut. Je vais aussi assez vite et c'est important pour un attaquant.

Que devez-vous améliorer ?

Mon jeu dos au but et tout ce qui concerne les replis et efforts défensifs.

Quel attaquant vous inspire au haut niveau ?

Karim Benzema. C'est l'un des attaquants les plus complet au monde. Il est capable de donner un bon ballon, de marquer, de le garder, de percuter. Il a la panoplie presque parfaite d'un attaquant. Si je dois m'inspirer des qualités d'un grand joueur à mon poste, c'est bien de lui.

Votre père (Alistair Philippe) est un ancien attaquant habitué aux joutes du CFA. Le football a dû vous lier de façon très fusionnelle...

Il a côtoyé de très bons joueurs et par rapport à son vécu, il sait ce qu'il faut pour qu'un attaquant devienne très bon. Avant même que j'arrive au centre de formation, il me prodiguait beaucoup de conseils et me poussait à en vouloir toujours plus. Il est peut-être même encore plus déterminé que moi (sourire). C'est ce qui m'aide à aller chercher plus loin tous les jours. Dès que j'ai un petit coup de moins de bien, il est là pour me rebooster.

Se revoit-il lorsqu'il vous regarde évoluer ?

Il sait que mon rêve, depuis que je suis petit, est de devenir footballeur professionnel. Il veut que je réussisse parce que j'ai envie d'y arriver et non pas pour lui.

Et en termes de registre ?

On a deux styles différents. Il était plus dans le registre d'un attaquant en pivot puisqu'il est grand et costaud. C'était vraiment un joueur d'appui même s'il allait quand même vite lorsqu'il était jeune (sourire).

Il a d'ailleurs basculé de l'autre côté de la barrière à l'AS Roquebrune Cap-Martin, club amateur au sein duquel vous évoluiez avant de rejoindre le DFCO. L'ASRCM, le ROS Menton, des clubs qui sont restés importants à vos yeux ?

Ce n'est parce que je suis passé du côté professionnel qu'il faut oublier toute mon enfance là-bas ! C'est aussi grâce à eux si j'ai pu m'entraîner tous les jours sur des terrains et pratiquer ma passion. J'en garde d'excellents souvenirs et je passe les voir dès que j'en ai l'occasion. J'ai toujours le droit à des félicitations de leur part, ça fait plaisir !

685 kilomètres séparent Dijon et Roquebrune. Comment le DFCO vous a-t-il repéré dans un secteur où Nice, Monaco voire l'OM ont davantage de visibilité sur les jeunes de la région ?

J'avais fait un match de détection à Marseille grâce à un ami de mon père qui conseillait des jeunes joueurs. Il m'avait vu jouer deux, trois fois à Roquebrune et s'était dit que je n'avais, entre guillemets, rien n'a y faire. Le jour du test, j'ai marqué trois buts et il y avait les recruteurs de Dijon. Le club m'a demandé de faire une semaine d'essai qui s'est avérée concluante.

Et depuis 2015, vous empilez les buts au centre de formation...

Je vis une première année compliquée en 17 nationaux. On joue le maintien et je ne joue pas trop. Je fais une grosse deuxième saison avec 27 buts et on atteint les play-off, chose qui n'était jamais arrivée au club. Idem pour première année U19 qui n'est pas top et la suivante où on fait des ravages en terminant premier du championnat et premier de National 3. J'inscris 29 buts pour 14 passes décisives cette saison là.

Votre discours est celui d'un jeune joueur très déterminé. Que peut-on vous souhaiter pour cette préparation estivale avant le retour de la compétition ?

De m'éclater le plus possible car le football reste un plaisir avant tout. Et bien sûr d'obtenir un maximum de temps de jeu pour pouvoir faire mes preuves !

Propos recueillis par Thomas Gucciardi.

Restez informé !

Inscrivez-vous à notre newsletter :