27 mai | 19h15
RCG/USPG, un divorce avant le mariage ?
Annoncée le 13 avril dernier la création du RC Pays de Grasse est effective depuis ce mercredi 25 mai après le vote favorable de l'AG du RC Grasse. Il se pourrait en revanche que le projet se fasse sans l'US Plan de Grasse qui a fait part de ses désaccords sur les modalités d'une fusion avec le Racing. Actufoot a essayé de comprendre la situation.
Dans la Cité des Parfums, le mariage annoncé entre le Racing Club de Grasse et l’Union Sportive Planoise pourrait se transformer en divorce avant même d’avoir été acté. Les fiançailles avait été annoncées le mercredi 13 avril dernier lors d’une réunion des parties prenantes à l’hôtel de ville en présence du maire, Jérôme Viaud, de son adjoint délégué aux sports, mais également au hameau du Plan, Gilles Rondoni, et du directeur du service des sports, Olivier Brero. Des représentants d’Actufoot.com et Nice-Matin avaient été conviés pour relayer l’union des deux clubs de football de la Cité des Parfums. Au terme de cette réunion, une photo souvenir avait même été réalisée dans le bureau du maire, afin d’immortaliser ce moment historique du sport grassois.
Des fiançailles prématurées ?
Un cliché qui laissait augurer les difficultés à venir dans ce dossier. Les président du RC Grasse, Frédéric Guastalli pour l’association et Jean-Philippe Cheton pour la SAS, esquissaient de timides sourires, de même que Jérôme Viaud et Gilles Rondoni. Et s’il en était de même pour le co-président de l’USPG, Gérard Bedino, son acolyte, Rachid Redjaimia, affichait une mine des mauvais jours. Resté silencieux durant toute la réunion qui avait précédée cette photo, ce dernier ne cachait pas ses doutes, voire sa colère, quant à la tournure des évènements pour son club. Cette rencontre solennelle du 13 avril faisait office de publication des bans pour un mariage qui restait à officialiser à l’occasion des assemblées générales des deux clubs, programmées ce mercredi 25 mai pour le RC Grasse et le samedi 4 juin pour l’US Plannoise, en marge des célébrations du centenaire du club omnisports créé en 1922 dans le hameau du Plan de Grasse. Au préalable, des réunions de travail des deux associations étaient programmées afin de dessiner les contours de leur fusion prochaine. Mais au fil des jours les relations entre-elles se sont dégradées et l’esprit constructif des échanges, pourtant loué le 13 avril par les représentants municipaux, a fait place aux oppositions et aux incompréhensions de part et d’autre.
Le projet proposé, bien que pertinent à tous niveaux pour l'avenir du football Grassois, nous est défavorable et notre aval résonne comme un ultimatum.
Rachid Redjaimia, co-président du RC Grasse
Dès le 22 avril, c’est sur compte Facebook que Rachid Redjaimia rendait publics les désaccords entre les deux parties via un long message s’adressant aux licenciés de l’USPG. S’il soulignait la pertinence sur le fond de ce projet de fusion souhaité par la municipalité, son maire, Jérôme Viaud, en tête, le co-président plannois en dénonçait la forme : "Le projet proposé, bien que pertinent à tous niveaux pour l'avenir du football Grassois, nous est défavorable et notre aval résonne comme un ultimatum. En effet la proposition telle qui nous l'a été faite est une "fusion absorption" ce qui signifierait une dissolution de notre association mais pas celle du RCG. Bien évidemment, nous sommes totalement en désaccord avec cette proposition." Partagé sur le groupe public du club sur Facebook, ce message avait provoqué de nombreux commentaires "anti-fusion" de la communauté planoise, dont certains dans un langage « fleuri ». Il a depuis été retiré par les administrateurs de ce groupe.
Constatant que le chemin menant à la fusion se transformait progressivement en impasse, le directeur du service des sports de la mairie de Grasse, Olivier Brero, s’adressait par email aux co-président de l’USPG le 12 mai dernier pour leur confirmer la volonté municipale de faire naître le projet pour la prochaine saison sportive 2022-2023. Ce message précisait avec fermeté que "seul le Racing Club du Pays de Grasse, rassemblement de l’USPG et du RCG, bénéficiera des installations sportives et des créneaux de ces deux clubs, ainsi que des subventions respectives. Les dirigeants des deux associations, comme cela a été indiqué dès la première réunion du 30 mars, sont appelés s’investir dans ce projet afin d’auditionner les forces et les compétences de chacun pour devenir le plus grand club de l’Ouest du Département, voire du Département dans son entier."
Le communiqué de la discorde
Sonnant comme un rappel à l’ordre dans les oreilles plannoises, cet email n’a semble-t-il pas eu l’effet escompté. C’est par la voix du cabinet Idéalize Avocat, et de Maître Soufiane Boubaker, que l’USPG a répondu via un communiqué publié ce lundi 23 mai. Celui-ci dénonçait un manque de concertation préalable à ce projet de fusion, une attitude cavalière des dirigeants du RCG quant au mode de fusion privilégié, et arrogante quant aux rôles proposés aux dirigeants et éducateurs plannois. Il rappelait également les demandes de l’USPG et proposait de mener une médiation afin de de parvenir à "un accord satisfaisant toutes les parties". Reprochant au RCG une "attitude hégémonique", il prévenait aussi la volonté de l’USPG de renoncer à tout rapprochement en cas d’échec de cette médiation.
Nous avons ouvert beaucoup de portes, tendu beaucoup de mains, nous avons amené des solutions aux problèmes que nous pouvions rencontrer, nous avons fait des propositions et même trouvé des points d’accord. Nous nous sommes engagés à laisser aux membres de l’USPG leur part intégrale dans ce projet...
Frédéric Guastalli, président de l'association RC Grasse
Forcément, cette dernière sortie a marqué les esprits à Grasse. Contacté par notre rédaction, le président de l’association du RC Grasse, Frédéric Guastalli, a exprimé son point de vue : "Je regrette ce choix de déplacer le dialogue et le débat de nos réunions sur les réseaux et dans la presse. Je ne peux que regretter également les accusations qui nous sont adressées dans ce communiqué et bien entendu je les conteste fermement. Nous avons réalisé un grand nombre de réunions avec les représentant de l’USPG, un club avec lequel nous entretenons par ailleurs des relations cordiales et constructives, notamment dans le cadre de l’utilisation du Stade Yvon-Chiletti dont nous partageons les créneaux. Durant ces réunions, tous les sujets relatifs au rapprochement des deux associations ont été mis sur la table. Nous avons ouvert beaucoup de portes, tendu beaucoup de mains, nous avons amené des solutions aux problèmes que nous pouvions rencontrer, nous avons fait des propositions et même trouvé des points d’accord. Nous nous sommes engagés à laisser aux membres de l’USPG leur part intégrale dans ce projet, nous étions à leur écoute. Nous sommes d’ailleurs toujours dans l’attente d’une liste de ces membres qui souhaitent s’investir dans le projet, que cela soit administrativement ou sportivement."
L'USPG valide le projet sur le fond, mais pas sur la forme
Ne souhaitant pas entrer dans « le jeu de la provocation par médias interposés », Frédéric Guastalli se dit toujours mobilisé pour que ce projet aboutisse en soulignant que celui-ci "a été lancé par la Municipalité et l’idée reste de tout mettre en oeuvre pour qu’il aboutisse et réussisse." Sur ce point, Rachid Redjaimia ne dit pas autre chose : "Sur le fond nous pensons que ce projet de fusion est une bonne chose pour le football grassois. Beaucoup de nos membres y étaient réticents, pour ne pas dire hostiles, mais nous leur avons exposé notre point de vue le 20 mai dernier au cours d’une réunion et ils ont voté en sa faveur. La forme en revanche n’est pas acceptable pour nous et le mode de fusion actuellement privilégié a été rejeté à l’unanimité de tous lors de cette même réunion." Pour le co-président de l’USPG l’accepter signifierait tout simplement la mort de son club : "Ce qui nous est proposé n’est pas la création d’un nouveau club par le rapprochement du RC Grasse et de l’US Plan, mais c’est l’absorption de notre club par le RCG, sans aucune garantie que l’identité de l’USPG puisse continuer d’exister dans les années à venir. Nous parlons d’un club centenaire et si aujourd’hui Gérard Bedino et moi-même en sommes les co-présidents, nous ne sommes que les descendants de très nombreuses personnes qui ont oeuvré avant nous pour l’existence de ce club familial, populaire et à forte vocation sociale. Tous ces anciens attendent de nous que nous préservions cet héritage, mais si nous acceptons cette fusion dans la forme proposée, nous savons bien qu’il en sera fini de l’USPG. On nous cite souvent l'exemple de la fusion entre l'US Cagnes et l'ES Cros-de-Cagnes il y a dix ans, mais ces deux clubs ont conservé leur identité dans la nouvelle entité dont le nom est aujourd'hui AS Cagnes Le Cros. Les contre-exemples existent aussi, comme l'absorption de l'AJA Le Cannet par l'ESCR dans les années 2000. Aujoud'hui qui se souvient de l'AJA à part les anciens. Et pour prendre un exemple grassois qui se souvient de l'ASPTT Grasse dont le terrain de Plascassier a été dédié au rugby il y a une quinzaine d'années ? Nous ne voulons pas subir le même sort."
C’est une décision politique forte et courageuse assumée par notre maire, Jérôme Viaud, pour le bien des Grassois et surtout de la jeunesse grassoise.
Gilles Rondoni, adjoint aux sports de la Ville de Grasse
Cette fonction sociale de l’US Plan de Grasse dans son quartier, et plus largement au sein de la commune, n’est pas remise en cause par Frédéric Guastalli. Cependant, le président de l’association du RC Grasse conteste l’idée que son club ne serait voué qu’au football d’élite : "L’USPG n’a pas le monopole du social. Au RC Grasse aussi, et depuis la création du club en 1959, il y a une forte vocation sociale. Le Racing accueille des licenciés venus de tous horizons. Il serait absurde et mensonger d’affirmer le contraire." Aujourd’hui, la route menant à la fusion est donc à la fois sinueuse et en pente raide. Elle est aussi jonchée de deux obstacles majeurs côté planois : la mise en sommeil de l’USPG pour intégrer une association du RCG qui ne modifierait que sa dénomination sociale, comme cela a d’ailleurs été voté par l’AG de ce mercredi 25 mai, mais aussi le manque d’équité dans la répartition des rôles au sein du RC Pays-de-Grasse. "Dans cette vision des choses, explique Rachid Redjaimia, nous sommes les seuls à faire des concessions. Nous mettons notre club en sommeil, nous abandonnons notre nom et nos couleurs. Il n’en est rien pour le RCG. Nous avons proposé que "Racing Club" soir remplacé par "Football Club" dans la dénomination du club. Mais comme beaucoup d’autres choses que nous avons demandées cela nous a été refusé."
Un mode de fusion assumé par la municipalité
Pour les dirigeants planois si fusion il doit y avoir cela ne peut être qu’une "fusion création", avec la mise en sommeil des deux clubs existants et non d’un seul, pour la création d’une nouvelle entité. Or la date limite pour proposer ce type de fusion pour le prochain exercice est aujourd’hui dépassée, puisqu’elle était fixée au 11 mai. Cette solution ne pourrait donc correspondre au souhait de la mairie de faire débuter le projet pour la saison 2022-2023. "C’est un projet important qui aurait dû être abordé plus en amont de la saison actuelle", affirme Maître Soufiane Boubaker, que nous avons joint pour évoquer le communiqué du 23 mai. D’autres personnes proches des deux clubs regrettent que le sujet n’ait pas été évoqué un an plus tôt, quand l’ancien président de l’USPG, Gilles Salinx, venait d’officialiser son départ après quinze ans de présidence. Mais du côté de la mairie, qui nous a répondu par la voix des son adjoint aux sports, Gilles Rondoni, le timing est assumé : "Nous nous sommes accordés un temps de réflexion sur l’avenir du football dans la commune. Cette idée d’unir les forces n’est pas nouvelle, mais nous pensons que c’est le moment de la concrétiser, le moment de faire preuve d’ambition pour le football grassois. L’équipe fanion du RC Grasse côtoie les sommets du National 2 depuis trois saisons maintenant, c’est une vraie locomotive pour le sport grassois. L’élan qu’elle suscite aujourd’hui est très positif et la municipalité se doit de l’accompagner pour que cela rejaillisse sur l’ensemble du mouvement sportif de la commune, le football en particulier. Cet élan n’était pas le même il y a un avec le contexte particulier de la crise sanitaire, qui avait grandement bouleversé le monde sportif. Contrairement à aujourd'hui, ce n’était tout simplement pas le bon moment pour lancer un tel projet. Nous comprenons totalement ce que cela implique. Il n’est pas facile pour les membres historiques des deux clubs d’accepter cette évolution, un changement de nom et de fonctionnement pour les uns, une mise en sommeil pour les autres, qui plus est l’année du centenaire de l’USPG. Mais c’est une décision politique forte et courageuse assumée par notre maire, Jérôme Viaud, pour le bien des Grassois et surtout de la jeunesse grassoise."
Gilles Rondoni assume aussi le mode de fusion privilégié, et dénoncé par l’USPG : "Le RC Grasse dispose d’une structure qui a fait ses preuves et qui lui a permis de devenir le club le plus performant de l’Ouest des Alpes-Maritimes, devant des villes comme Antibes ou Cannes, qui comptent 75 000 habitants quand Grasse n’en compte que 50 000. C’est une chance de succès supplémentaire pour ce projet de pouvoir s’appuyer sur cette association qui a très largement fait ses preuves et dont le travail a été souligné par l’obtention de plusieurs labels fédéraux". Sur ce point précis, Frédéric Guastalli précise : "Nous avons des dossiers en cours pour le renouvellement de ces labels auprès de la FFF, mais également pour l’obtention de nouveaux labels qui viendront valider toutes les actions mises en place depuis plusieurs années. Si nous partions sur l’option d’une fusion création, avec mise en sommeil de notre club, nous devrions repartir à zéro dans ce domaine et tout le travail réalisé pour atteindre ce niveau serait vain." Le président du Racing souligne aussi que la convention liant son association à la SAS, à qui est déléguée la gestion de l’équipe fanion, devrait être revue, ce qui repousserait le projet dans le temps.
L’USPG, consciente de la performance sportive et de la légitimité du RCG, n’a jamais souhaité une représentativité égalitaire dans le projet. L’USPG sollicite une représentativité équitable dans la structure du Racing Club du Pays de Grasse
Maître Soufiane Boubaker, avocat mandaté par l'USPG pour mener une médiation entre les parties
L'USPG réclame plus d'équité
Pour Gilles Rondoni cette démarche de création absorption est également une aubaine pour le football planois : "La première condition que nous avons imposée à ce projet est que chacun y trouve sa place et nous veillerons à ce que les dirigeants, éducateurs et licenciés de l’USPG en soient absolument partie prenante. Il s’agit aussi pour nous de garantir le maintien de la pratique du football au Stade Yvon-Chiletti, en plein coeur du hameau du Plan de Grasse, sur un site pouvant faire l’objet d’autres sollicitations, notamment immobilières. Sur ce point, notre vision est très claire. Elle l’est autant sur le fait que l’US Planoise est une association historique de la ville et nous pensons aujourd’hui que ce projet de fusion est la bonne solution pour que l’esprit et les valeurs de l’USPG continuent de vivre pour les décennies à venir. On parle d’un club omnisports qui est malheureusement en perte de vitesse depuis que la pelote basque, sa discipline originelle, est partie, de même que les sections pétanque, cyclisme et twirling bâton. Il ne reste plus que le football aujourd’hui au Plan et nous pensons que le meilleur moyen de pérenniser le magnifique travail de dirigeants bénévoles historiques comme Yvon Chiletti, Georges Cavallo ou plus récemment Gilles Salinx, mais aussi celui de Gérard Bedino et Rachid Redjaimia, les actuels co-présidents dont nous saluons l’action depuis un an."

Photo souvenir réalisée le 13 avril dernier dans le bureau du Maire de Grasse, Jérôme Viaud, pour immortaliser l'élancement du projet "RC Pays de Grasse".
Outre leur désaccord sur le mode de fusion qu’ils jugent imposé, ces derniers dénoncent la faiblesse des propositions qui leur sont faites par les dirigeants du Racing pour intégrer la nouvelle organisation. Sur ce sujet, Maître Boubaker précise : "L’USPG, consciente de la performance sportive et de la légitimité du RCG, n’a jamais souhaité une représentativité égalitaire dans le projet. L’USPG sollicite une représentativité équitable dans la structure du Racing Club du Pays de Grasse, et qui prend en compte son histoire dans le territoire du Pays de Grasse." Or pour les dirigeants planois, dont il se fait aujourd’hui la voix après qu’ils l’aient mandaté pour mener une médiation sur ce dossier : "Les promesses exprimées publiquement par les représentants du RCG n’ont pas été respectées. Les propositions effectuées lors des dernières réunions de négociation sont insuffisantes, voire pour certaines d’entre-elles, humiliantes. À titre d’exemple, il a été proposé à l’entraîneur général de l’USPG d’être reclassé entraîneur de la dernière équipe de la catégorie sénior qui a vocation à évoluer en Division 5. Un des deux présidents de l’USPG s’est vu proposer un poste au sein d’une commission ad hoc sans pouvoir décisionnel. Sur un plan humain, la direction du RCG n’a même pas eu la délicatesse de reclasser à un poste équivalent la secrétaire générale de l’USPG, dame particulièrement méritante, dévouée et appréciée par les licenciés." Pour illustrer son propos, Maître Boubaker souligne par ailleurs l’absence d’invitation des dirigeants grassois pour leurs homologues planois afin d'assister à l’AG du mercredi 25 mai, visant à valider par les dirigeants du RCG la nouvelle dénomination de RC Pays-de-Grasse. "C’est un peu comme si on célébrait le mariage sans inviter la mariée", image-t-il.
Nous souhaitons avec Jérôme Viaud que ceux qui ont la passion chevillée au corps puissent porter ce projet. Un projet est positif, constructif et ambitieux. Nous avons le droit d’avoir de l’ambition pour notre commune !
Gilles Rondoni
Des engagements écrits exigés
Du côté du Racing, comme l’a exprimé Frédéric Guastalli, on se défend catégoriquement de ne pas offrir à l’USPG la place qu’elle mérite au sein du RCPG. Lamunicipalitépartage d'ailleurs cet avis : "Je trouve un peu surprenant que l’on jette la pierre sur les dirigeants du Racing, confie Gilles Rondoni. Tout au long de ces moments d’échanges, Frédéric Guastalli, Michel Cavigliasso pour l'association, ou encore Romain Henry et Thomas Dersy pour la SAS, ont fait preuve d’un état d’esprit remarquable et d’une réelle envie d’accueillir les dirigeants et membres du bureau de l’USPG au sein du RC Pays de Grasse". Et l’adjoint au sports d’ajouter : "J’espère qu’au final ceux qui ont envie d’adhérer au projet le feront et je trouve dommage que des dirigeants planois aient déjà affiché leur envie d’ailleurs. Nous souhaitons avec Jérôme Viaud que ceux qui ont la passion chevillée au corps puissent porter ce projet. Un projet est positif, constructif et ambitieux. Nous avons le droit d’avoir de l’ambition pour notre commune !"
Un projet de fusion qui n’en est pas un aux yeux des dirigeants planois, comme l’exprime Maître Boubaker dans une tentative de synthèse : "Le projet présenté lors de l’officialisation publique du rapprochement le 13 avril 2022 était la création d’une entité nouvelle reposant sur la performance sportive du RCG et le reclassement des membres de l’USPG à des postes sérieux. Or, le projet final ne se traduit pas par la création d’une entité nouvelle. Le RCG a simplement modifié sa dénomination sociale pour donner la façade d’un rapprochement avec l’USPG. Or, le changement d’une dénomination sociale sur un plan strictement juridique n’emporte pas création d’une entité nouvelle. Le projet final est en réalité la continuité du RCG sous une nouvelle dénomination "Racing Club du Pays de Grasse" et la disparition de l’USPG… D’autre part, les représentants du RCG n’ont pas souhaité, en dépit de cette opération importante, prendre des engagements écrits."
Nos deux équipes seniors à 11 évoluent cette saison en D1 et D4. Et même si notre équipe va fanion devrait être reléguée en D2 la saison prochaine, on ne peut proposer aux joueurs de repartir au plus bas niveau du football en D5, ce n’est pas sérieux
Rachid Redjaimia
Tout le monde est sur la défensive
Selon nos informations, le représentant du cabinet Idéalize Avocat aurait obtenu l’accord des dirigeants de la municipalité et du RC Grasse pour que la médiation souhaitée soit menée, bien que les termes employés dans son communiqué n’aient pas été de nature à faire baisser la tension entre les parties. Si Maître Boubaker concède son caractère offensif, dans le but de créer un électrochoc, il a pour les membres du RCG eu un caractère offensant. Aujourd’hui tout le monde est sur la défensive. Rachid Redjaimia, qui occupe également la fonction d’entraîneur de l’équipe fanion de l’USPG, regrette par exemple l’absence de vision concernant les 65 licenciés seniors de son club : "Nos deux équipes seniors à 11 évoluent cette saison en D1 et D4. Et même si notre équipe va fanion devrait être reléguée en D2 la saison prochaine, on ne peut proposer aux joueurs de repartir au plus bas niveau du football en D5, ce n’est pas sérieux et c’est mépriser des dizaines de jeunes."
"Des jeunes qui pour un nombre important ne sont pas grassois, dont certains ont eu un comportement loin d’être irréprochable ces derniers mois, répond Gilles Rondoni. Quand par exemple deux joueurs d’une même équipe se battent et que l’un occasionne dix jours d’ITT à l’autre, on ne peut pas dire que cela donne une bonne image d’un club et de sa ville, le tout en sachant que plus de 50% de la subvention qui lui est allouée est dédiée aux seniors, et que cette même subvention fait de l’USPG le troisième club sportif le mieux doté de la commune, à hauteur de 45 000 € par saison. Cela ne remet aucunement en cause l’investissement et le travail des dirigeants actuels qui ne sont surtout responsables de cette situation et sont même les premiers à y être confrontés. Mais cela donne à réfléchir, car toutes proportions gardées, penser ce projet c’est en quelque sorte établir les états généraux du football à Grasse." S'il ne conteste pas certains soucis et affirme les regretter, Rachid Redjaimia souhaite "que l'on n'oublie pas que c'est grâce à un comportement impeccable et un bilan très positif au Plan Anti-violence que l'équipe fanion du Plan est montée en D1 en 2020."
La mairie ne vacillera pas sur ce dossier. Notre volonté n’est pas de gagner un bras de fer, mais de de dire et convaincre que c’est un bon projet.
Gilles Rondoni
Un projet dans l'impasse ?
Une fois toutes les positions entendues, on peut se demander si une issue pourra être trouvée en faveur de l’union du RC Grasse et de l’US Planoise, d’autant plus avant la fin de l’exercice 2021-2022 fixée au 30 juin prochain. "À ce stade et compte tenu des liens très anciens entre la Ville et l’USPG, les licenciés de l’USPG n’envisagent pas que la Municipalité puisse priver l’USPG de son droit à la subvention et de son droit à l’occupation des installations sportives, sauf à porter atteinte à la liberté d’association reconnue comme liberté fondamentale par les plus hautes juridictions et au principe d’égalité des usagers dans l’occupation du domaine public communal", explique Maître Boubaker, notamment en réponse à l’email reçu par les dirigeants de l’USPG le 12 mai. En l’état actuel des débats et si leur demandes n’étaient pas entendues avant le 4 juin, date de l’assemblée générale extraordinaire devant valider ou non le projet côté planois, les dirigeants de l’USPG inscriront leurs équipes pour les compétitions officielles de la saison 2022-2023.
"Ce n’est pas envisageable, répond Gilles Rondoni à l’évocation de cette possibilité. L’USPG évolue dans un ERP qui appartient à la mairie, avec des fluides payés par la mairie, un gardien faisant partie du personnel municipal au sein du service des sports, et bien entendu aussi des subventions municipales. Notre volonté est de rassembler et obtenir l’adhésion d’un maximum de personnes à ce projet. La mairie ne vacillera pas sur ce dossier. Notre volonté n’est pas de gagner un bras de fer, mais de de dire et convaincre que c’est un bon projet, que nous sommes dans ses ajustements, ses aménagements, avec l’envie de se parler et d’avancer. Un projet que l’on l’accompagnera de plus près encore si besoin." Si quoiqu’il advienne désormais le RC Pays de Grasse va voir le jour, les contours de son organisation restent flous aujourd’hui et suspendus aux discussions venir. Permettront-elles de trouver un terrain d’entente ?
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