8 mars | 0h00
Roger Ricort (avant Nice-Monaco) : "Je me souviens de la tête dépitée de Deschamps"
Formé à l'AS Monaco avec qui il a commencé sa carrière en professionnel puis passé par Nice en tant que joueur et DS, Roger Ricort s'est exprimé.
Roger, parlez-nous de votre actualité.
Ça fait désormais un moment que j’ai pris ma retraite sportive dans tous les domaines. À part ça, j’ai attrapé ce foutu virus il y a dix jours et je me suis enfin remis. J’ai eu un peu peur mais tout va bien désormais.
L’OGC Nice et l’AS Monaco vivent deux saisons totalement différentes. Que pensez-vous de la situation des deux clubs ?
Si on compare les deux saisons, il n’y a pas photo, mais là, en Coupe de France, ce n’est pas la même chose. Nice reste sur deux bons résultats malgré une année compliquée. Mais je pense que parfois il faut toucher un peu le fond pour faire réagir tout le monde. Le football n’est pas une équation. Certes INEOS est arrivé mais ce n’est pas pour autant que tout doit être parfait dès la première année. Monaco est une belle machine, bien huilée et ça s’est ressenti sur les résultats.
Deux situations différentes et deux nouveaux projets. Quel est votre avis sur INEOS et l’arrivée de Paul Mitchell sur le Rocher ?
Les clubs sont aujourd’hui amenés à être de plus en plus pointus. Et c’est ce que font Nice et Monaco, qui ont la chance d’avoir des budgets conséquents. Je pense notamment à Nice avec l’investissement d’INEOS. Si cet investissement dure et que les personnes au club qui ont prouvé qu’elles étaient performantes continuent, le projet ira loin. De toute façon, ce sont les hommes qui font un projet et pas une équipe. Après dans sa globalité, ces deux projets ont de très bonnes perspectives. Monaco a revu un peu sa politique après avoir perdu énormément de joueurs dans l’achat revente. Là, il mise plus sur un mélange d’expérience et de jeunesse et ça marche très bien.
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Vous avez été directeur du centre de formation niçois. Quel regard portez-vous sur le développement des jeunes au sein des deux clubs ?
Monaco est actuellement au top depuis quelques années et Nice a mis un peu de temps à grandir, faute d’installations à l’époque. Depuis l’arrivée du nouveau centre, le Gym est beaucoup mieux et la structuration est impressionnante. Le problème de Nice va être de former d’autres joueurs. Des jeunes capables dès qu’ils sortent du centre de jouer au plus haut niveau. Comme on le voit à Lyon, à Paris ou à l’étranger. Gouiri est l’exemple parfait. Après, il ne faut surtout pas que l’identité des deux clubs ne soient supprimées et que les joueurs continuent d’avoir l’amour du maillot.
Depuis quelques années, trouvez-vous qu’il y a moins cette « rivalité derby » ?
L’absence des supporters y est pour beaucoup. Si le stade pouvait être rempli ce soir, l’ambiance ferait la rivalité. Après, je suis d’accord sur le fait que les joueurs de maintenant ont moins cet attachement au combat et au derby dans toute sa splendeur. Comme à l’époque de Cyril Rool et José Cobos, par exemple. C’est vrai que dans les années 2000, ce n’était pas la même. Tous les supporters notaient le jour du derby dans son calendrier. En plus, on venait de monter tandis que Monaco était à son meilleur niveau, donc il y avait aussi cet écart qui faisait que les joueurs se transcendaient. Quand on allait gagner au Louis II, on avait presque gagner notre saison.
Vous avez joué sous les couleurs des deux équipes. Avez-vous une anecdote à raconter d’un match ?
Oui, lors d’un match de Coupe de France en plus de ça. À l’époque, la Coupe se jouait en aller-retour et on avait fait 1-1 au Louis II. Au match retour, on les a baladés au Ray et on s’est qualifié. Sur le terrain, mes anciens coéquipiers monégasques n’avaient pas l’habitude de se faire marcher dessus et ils ont pété les plombs. Le match est parti en vrille. Des tacles assassins, des échauffourées, des cartons. C’était vraiment « le derby » dans toute sa splendeur.
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En 2004, l’OGC Nice réalise l’un des plus grands exploit du foot français lors du 4-3. Parlez-nous de ce match.
En réalité, c’est un miracle et c’est tellement irrationnel… On perdait 3-0 et j’espérais sur mon siège qu’on n’en prenne pas d’autres. Et d’un coup Agali, nous a fait vibrer. Après, je pense qu’il faut se mettre dans la peau des Monégasques à ce moment-là. Je me souviens de la tête de Deschamps, dépité. C’est vraiment un souvenir inoubliable et l’un des plus beaux matchs que j’ai vécus.
Il y a quelques semaines, on aurait pu dire que Monaco jouait le titre et Nice le maintien. Avec les derniers résultats, on s’en éloigne ?
Je suis tout à fait d’accord. Monaco réalisait une saison vraiment exceptionnelle et je pensais qu’il pouvait y aller. Il reste Lyon, Paris et Lille dans la course, et ça va être compliqué. Après, je pense que Kovac souhaite au moins se qualifier en Ligue des Champions et j’espère qu’ils réussiront. Le titre est encore à leur portée, mais bon je reste sur mes gardes. Quant à Nice, ils ont obtenu deux bons résultats face à Rennes et Nîmes donc je pense qu’ils vont pouvoir respirer et terminer la saison sur de bonnes bases. On voit que certains joueurs sont en train de passer un cap et la saison prochaine sera vraiment charnière dans le projet INEOS.
Un résultat pour le match de ce soir ?
Je vois un match équilibré et je pense que c’est du 50/50 d’autant plus en coupe. Je n’ai pas vu les compositions des équipes. Est-ce que les coachs vont faire tourner ? Je ne sais pas donc on va dire que les deux équipes peuvent gagner. La Coupe peut être un bon atout pour l’OGC Nice alors que Monaco est plus concentré sur le championnat.
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