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18 décembre | 13h43
S.Camara : « C’est tout un club qui est en marche »
Ancien recruteur de l’AS Monaco et aujourd’hui manager général de l’association du Red Star, Souleymane Camara évoque le match de Coupe de France qui va opposer son club à l’AS Monaco ce dimanche. L’occasion également de faire le point sur le projet et les ambitions du Red Star. Entretien.
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Souleymane, tu as passé un certain nombre d’années à l’AS Monaco dans le rôle de recruteur pour le centre de formation, qu’as-tu ressenti lors du tirage au sort de ce 32e de finale ?
Beaucoup d’excitation, parce que recevoir un club comme l’AS Monaco à Bauer c’est forcément un évènement. Nous sommes plusieurs au club à avoir connu l’AS Monaco, donc c’est forcément particulier pour nous. D’ailleurs pas mal de joueurs et de dirigeants ont par le passé connu les deux clubs. On parle d’institutions historiques du football français, ça donne forcément une belle affiche.
Souleymane Camara durant son époque monégasque, ici avec les U17 rouge et blanc en 2014 avec un joueur désormais bien connu à sa gauche...
Au-delà de ce match qui peut mettre un bon coup de projecteur sur le club, d’un point de vue global où en est le Red Star aujourd’hui ?
Ce qui est intéressant, c’est le projet du club, avec la rénovation du stade, la construction du centre d’entraînement à Marville, la création de notre académie… Aujourd’hui c’est tout un club qui est en marche après la dizaine d’années de présence de notre président. Nous sommes en plein dans sa feuille de route et les résultats doivent nous amener à remplir celle-ci avec l’objectif d’atteindre l’élite à l’horizon 2024. Et dans ce cadre, pouvoir se frotter à ce qui se fait de mieux dans le football professionnel, comme nous l’avons fait la saison dernière en affrontant le RC Lens ou l’OL, c’est quelque chose de magnifique pour nous.
Il faut quand même signaler qu’il s’agit du deuxième plus vieux club de France derrière Le Havre AC. Un club qui a d’ailleurs remporté cinq fois la Coupe de France, comme l’AS Monaco.
Quand tu parles d’élite, tu parles de football professionnel au sens large ou vraiment d’une présence du Red Star en Ligue 1 ?
La feuille de route du président c’est la Ligue 1. Quoi qu’il arrive, l’objectif d’un club comme le Red Star, avec son bassin de population qui est très important, c’est d’aller chercher le très haut niveau et de le faire aussi par la formation des jeunes, en gardant à l’esprit que l’Île de France est la deuxième région au monde en terme de production de joueurs de football. Ce qu’il faut mettre en avant, c’est le fait qu’avec le soutien de ses partenaires, de la région et du département, le Red Star soit un acteur majeur de son territoire, la Seine-Saint-Denis, le 93. L’idée c’est de l’être sportivement, mais aussi socialement et culturellement, ce qui donne tout son sens au Red Star Lab, un projet majeur pour le club, qui emmène les jeunes vers la découverte des arts et de la culture. Car c’est aussi comme cela que nous pensons les faire progresser. La formation de l’AS Monaco, à laquelle j’ai pu participer, a largement contribué à faire du club ce qu’il est aujourd’hui. Le Red Star aussi doit s’appuyer sur cette force pour incarner son statut de club historique du football français. Il faut quand même signaler qu’il s’agit du deuxième plus vieux club de France derrière Le Havre AC. Un club qui a d’ailleurs remporté cinq fois la Coupe de France, comme l’AS Monaco.
Autour de vous, on ressent aussi un élan de structuration du football amateur, notamment avec l’éclosion récente du FC 93. Quel regard vous portez sur cette tendance ?
C’est une très bonne dynamique et de notre côté il y a une belle synergie avec le monde amateur. On noue des partenariats avec les clubs de la région et du département, comme la Courneuve, l’île Saint-Denis, Paris International situé à Marville, Garges, Asnières et dernièrement le FO Plaisir, un club du 78.
Actuellement en cours de rénovation, voici à quoi ressemblera le Stade Bauer dans quelques mois.
On parle souvent de ce fameux deuxième club parisien en mettant notamment en concurrence le Paris FC et le Red Star, quel regard portes-tu sur cela ?
Nous ne sommes pas dans une concurrence pour être le deuxième club parisien. Nous sommes dans notre projet, avec l’idée de faire en sorte que des jeunes du territoire évoluent en équipe première au Red Star. Je prends l’exemple de Younes Ghabaoui qui a fait toute ses classes au Red Star, où est il est entré à l’âge de 7 ans. Aujourd'hui il en a 24 et a signé son premier contrat pro avec le club la saison dernière. Nous sommes fiers d’avoir de la compétence et du talent. Il y en a dans tous les clubs que j’ai cité précédemment, comme il y en a au PFC. Si au-delà de s’affronter sportivement on peut s’entraider pour tirer tout le monde vers le haut c’est avec plaisir.
Notre volonté est de faire rayonner le Red Star sur ce territoire qui en a besoin et cela passe aussi par la diversification de la pratique.
Parlons un peu de ton rôle au club. Après une belle carrière de recruteur, tu es aujourd’hui manager général du Red Star, peux-tu nous en dire plus ?
Je suis manager général de l’association, je gère donc toute la partie foot masculin et féminin jusqu’à la réserve. L’idée c’est d’organiser l’association sur le plan administratif et sportif, de la développer, de créer les bases du futur centre de formation, de créer les bases d’une pratique féminine de haut niveau… On a lancé des seniors féminines il y a trois ans, aujourd’hui on est en tête du championnat de district, on a 130 filles des U6 aux seniors, c’est une vraie satisfaction. L’idée c’est de développer la pratique du sport chez les femmes sur ce territoire et après c’est d’atteindre l’élite et de le faire par la structuration. J’en profite d’ailleurs pour saluer le superbe travail réalisé par Ali Taleb et son équipe qui font un super boulot avec la section féminine.
À travers cet exemple du foot féminin peut-on dire qu’au Red Star le haut niveau passe avant tout par un travail sur la base ?
Notre volonté est de faire rayonner le Red Star sur ce territoire qui en a besoin et cela passe aussi par la diversification de la pratique. Nous avons par exemple créé une équipe de futsal, lancé une section « baby soccer » où les enfants peuvent commencer dès l’âge de quatre ans, ce qui nous permet aujourd’hui d’être présents des plus jeunes jusqu’aux vétérans. Mon travail c’est de structurer, d’organiser, de développer l’association avec le football pour tous, une pratique populaire, puis le football élite avec la création du centre de formation et l’implantation du Red Star Lab. Pour nous c’est très important car ça suscite la curiosité des joueurs. Et ce qu’on ressent c’est que pour qu’un joueur soit créatif sur le terrain, il faut le stimuler. Dernièrement on a fait un atelier « street danse » et on a vu à quel point cela pouvait révéler la créativité gestuelle des joueurs.
Au Red Star le développement des joueurs passe aussi par l'accès à l'art et à la culture via le Red Star Lab.
De l’extérieur on ressent une belle mobilisation générale de tous les acteurs du Red Star pour apporter un supplément d’âme à ce club, tu confirmes ?
Oui et il faut le souligner. On parle d’un club de très haut niveau, mais pas que sur le plan sportif. Tous les acteurs du club effectuent un travail gigantesque pour que le Red Star puisse se tourner vers l’avenir avec ambition. Nous partons de loin par rapport aux installations et aux difficultés d’infrastructures inhérentes à la région parisienne, mais nous avons un très haut niveau de compétence en interne et une excellente organisation, ce qui me permet de dire qu’il faudra compter sur le Red Star dans les années à venir.
L’objectif c’est vraiment la feuille de route et le fait que nous soyons dans les temps de passage fixés par notre président, qui s’investit énormément sur le plan financier et met toute son énergie dans le projet.
On imagine que c’est une superbe publicité pour le Red Star que de pouvoir se frotter à l’AS Monaco du coup…
C’est surtout une belle fête car nous allons pouvoir la partager avec nos supporters et licenciés, ce qui n’avait pas pu être le cas la saison dernière en raison du contexte covid et des matchs à huis clos. Recevoir l’AS Monaco dans un Bauer en rénovation, mais doté d’une superbe pelouse, et avec nos supporters dans les tribunes c’est un moment privilégié.
Malgré tout il y a le quotidien et celui du Red Star est aujourd’hui motivé par le maintien en National, voire plus si affinité ?
L’objectif c’est vraiment la feuille de route et le fait que nous soyons dans les temps de passage fixés par notre président, qui s’investit énormément sur le plan financier et met toute son énergie dans le projet. L’objectif c’est bien entendu la montée en puissance de notre équipe fanion, mais c’est aussi que nos U16 soient premiers au classement et visent la montée en U17 Nationaux. Ce serait la première équipe de jeunes au niveau national dans le projet actuel et cela viendrait récompenser le staff qui fait un travail énorme. Cela permettrait de gagner du temps, de renforcer la création de cette académie qui est un axe majeur pour nous, et de continuer à performer à tous les étages du club.
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