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5 octobre | 16h11
S. Costa, un éducateur fan de Klopp au Bourget
Rencontre avec un éducateur passionné de transitions rapides et des équipes de Jürgen Klopp.
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Salut Sébastien, tu peux nous raconter comment tu es devenu éducateur ?
J’ai commencé à être éducateur très tôt à la Jeanne d'Arc de Drancy, avec des enfants qui avaient entre 5 et 6 ans. En parallèle de ça, je continuais à jouer. J’étais un joueur de niveau régional. Ensuite, à cause de deux graves blessures, j’ai dû mettre un terme à mon parcours de joueur et j’ai alors travaillé un peu hors du football. Mais ça me manquait. Je voulais en faire mon métier, à nouveau. C’est là que j’ai eu l’occasion de devenir salarié au sein de la JA Drancy. J’ai alors passé mes différents diplômes d’entraîneur, j’ai touché un peu à tout, de l’administratif à un poste de responsable de l’école de foot. J’ai également été éducateur sur les U12/U13 régionaux, puis adjoint en foot à onze, en U16 régionaux et U19. Avant d’être entraîneur principal des U19 R3 la JAD, avec qui on a été champions. J’ai passé 15 ans à la JAD…
Pourquoi cette séparation ?
J’ai eu des divergences avec le directeur technique en poste à ce moment-là. Sur la politique un peu globale du club et sur le recrutement de l’école de foot qui était à mon goût un peu trop important. Je trouvais qu’il ne faisait pas assez confiance aux enfants du club. Aussi, je souhaitais avoir une trajectoire au sein du club et lui ne voyait pas ça de la même manière. Tout ça additionné, j’ai pensé que mon temps était venu.
J’ai consacré une année à faire des analyses de matches. Certains week-ends je me déplaçais sur 10 matches différents. Des U14 jusqu’à la National 2. En essayant de comprendre ce que mettaient en place les entraîneurs, leur animation de jeu... Ça m’a permis de me faire une idée plus forte du jeu.
Sébastien Costa, éducateur U14 D2 au Bourget
Derrière, tu passes un an à t’abreuver de foot.
C’est ça. J’ai consacré une année à faire des analyses de matches. Certains week-ends je me déplaçais sur 10 matches différents. Des U14 jusqu’à la National 2. En essayant de comprendre ce que mettaient en place les entraîneurs, leur animation de jeu... Je prenais des notes sur mon petit cahier, en me plaçant proche des bancs de touche pour écouter et regarder le comportement des entraîneurs. Ça m’a permis de me faire une idée plus forte du jeu. Et de faire des rencontres en tribunes. J’ai toujours su que je voulais être entraîneur. Déjà joueur, je savais que j’allais bifurquer sur ce rôle plus tard. Même petit, devant les matches à la télévision, je cherchais à comprendre les choix de l’entraîneur, avec le ballon, ou sans. J’ai passé des heures et des heures sur Football Manager… Après cette année, j’ai intégré la Mairie de Drancy au service des Sports, où j’ai été éducateur sportif. Et depuis deux ans j’ai repris une équipe au Bourget. Je suis sur les U14 D2. J’ai eu les U16 l’année dernière. Je suis dans un cursus où j’ai envie d’évoluer, de retrouver à terme un niveau régional. Je suis un amoureux du foot. C’est en moi.
Comment tu transmets ton projet de jeu à des U14 D2 ?
Il est adapté à la catégorie et au niveau. Il faut parfois prendre du recul et se dire : « là, ce que tu proposes c’est peut-être trop exigeant. » Dans mon plan de jeu ou dans mes séances. Ils ne sont pas forcément capables de l’assimiler. Le but ce n’est pas de mettre des joueurs en situation d’échec. A l’inverse, dans ces cas-là, il faut simplifier pour mettre ses joueurs en situation de réussite.
Dans les grandes lignes, quel est votre plan de jeu au Bourget cette saison ?
On veut être très fort à la récupération du ballon pour ne pas permettre à l’adversaire de nous mettre en déséquilibre. Le tout avec des attaques rapides et proches du but adverse. Et si on ne récupère pas le cuir au bout de quelques secondes, on reforme le bloc, un bloc plutôt médian, en défendant en avançant. Surtout, toujours loin de notre but. L’idée c’est de privilégier l’efficacité à de la possession pour de la possession. J’accorde énormément d’importance aux transitions, aussi. J’adore ça. Je suis un fan de Jürgen Klopp. Exploité très vite les espaces adverses. Et à la perte, tout de suite harceler le porteur. Mais tout ça je l’adapte, au niveau et à l’âge.

Sébastien Costa met en place un circuit de passes.
Comment ?
On travaille beaucoup la réaction à la perte via des jeux avec des principes de points sur un temps de récupération. En fonction de ton efficacité derrière aussi. On met une carotte en faisant des exercices où l’on marque plus de points si le but vient après une récupération haute. On fait aussi beaucoup de circuits de passes qui vont ressembler à nos circuits préférentiels quand on aura le ballon en match, pour donner un maximum de compréhension et de coordination dans les déplacements de nos joueurs. On recherche à créer des automatismes. En ce moment par exemple, on travaille sur la relation entre le 6 et l’excentré. On va insister là-dessus, sur le cheminement souhaité sur la ressortie de balle, les déplacements avec et sans ballon, etc L’idéal c’est d’être déjà dans l’anticipation de la perte quand on a le ballon. J’ai lu quelque chose sur Pep Guardiola qui disait qu’il met un maximum de joueurs devant le ballon pour avoir des circuits de passes, mais aussi pour être dans l’anticipation de la perte de balle. Comme ça il y a déjà de la densité. Et on peut donc exercer un pressing fort. A notre niveau on essaie de mettre nos idées en place, on ne fait pas des séances pour faire des séances. J’essaie d’imposer aussi des idées. Transmettre, tout en adaptant au public.
La notion de transition, les jeunes comprennent ?
Ils comprennent. Certains plus vite que d’autres. Même si on est dans une génération qui ne regarde plus beaucoup les matches à la télévision. Mais quand on leur parle de Liverpool ou de Jürgen Klopp, ça évoque quand même quelque chose pour eux. Après certains ont du mal, pour diverses raisons. Pas que techniques. Ça peut être mental ou aléthique. Dans la capacité à réagir vite à la perte, notamment. Parce qu’untel est encore en train de penser au ballon qu’il vient de perdre - par exemple, et qu’il ne bascule pas assez rapidement sur une autre phase. Et puis physique, parce que certains joueurs n’arrivent tout simplement pas à faire ces courses avec intensité à la perte ou à la récupération. Parfois, même quand tu comprends, c’est compliqué de mettre en application. Donc c’est au coach de modifier légèrement tout ça. Peu importe le système qu’on voudrait mettre en place, il faut réfléchir au profil des joueurs à disposition. Tout repose sur ça.
L’étape d’après pour toi, c’est…
Je ne suis pas carriériste, je suis juste passionné, c’est pour ça qu’aujourd’hui je me retrouve en District. Ce qui me plait c’est d’accompagner des jeunes dans une progression, dans un cursus de formation, … C’est le projet avant tout. Même si je souhaite à terme retrouver un niveau régional.
Augustin Delaporte
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