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Interviews

2 mars | 14h30

Sabri Staali : "Je suis un fan du football total"

Après avoir passé plus de 20 ans en tant qu'éducateur spécialisé, Sabri Staali envisage de se lancer à plein temps dans un poste d'entraîneur a minima dans un club de N3. (Crédit photo : DR)

Sabri STAALI

Pourquoi vouloir se lancer complètement dans la fonction d'entraîneur ?

Je suis éducateur spécialisé de formation depuis des années, c’est une réelle vocation. Néanmoins, je pense avoir fait le tour et j’envisage d’orienter mes fonctions vers le métier de coach. Je suis sur les terrains depuis 24 ans, le football c'est ma passion. J’ai mis au service de mon métier ce sport comme outil pédagogique. Le but maintenant est de pouvoir faire l’inverse, en apportant des leviers éducatifs pour réussir à amener des joueurs et des équipes à la performance.Je pense vraiment que mon parcours professionnel est transférable dans le football.

Pourquoi n'avez-vous pas accepté le poste de coach du MGCB cette saison en N3 ?

J'avais rejoint Marignane l'année dernière pour que l'équipe retrouve son niveau en Régional 1. L'objectif a été réussi et après la fusion avec Côte Bleue qui évoluait en N3, on m'a proposé de reprendre l'équipe en N3. Le projet ne m’a pas emballé donc j'ai préféré me retirer. Le club ne laissait pas forcément la place aux jeunes de s’exprimer selon moi.

En quoi consiste votre activité actuelle en attendant de trouver un banc ?

Je suis accompagnateur à l'optimisation de la performance, auprès de joueurs et joueuses de football dans la région PACA. Ceci me permet de rester en contact avec le football de haut niveau, en attendant une proposition qui correspond à mes ambitions. J’ai créé ma société cette année afin de travailler sur tous les aspects de la performance. Je travaille avec des collaborateurs donc c'est une activité qui sera amenée à perdurer même si je trouve un poste de coach. Et cela me permet d’apprendre beaucoup en utilisant de nombreux outils comme la data. J’utilise notamment les moyens vidéos afin d’analyser mes clients. Je regarde également l’aspect psychologique en travaillant sur la force mentale et la confiance.

J'ai cette particularité d’avoir pu observer et apprendre d’autres façon de voir le football, dans des clubs étrangers et avec des grandes personnalités du football.

Qu'est-ce que vous retenez de votre diplôme à la Bfut Academy ?

En plus d'avoir le BMF et le DES en France, je suis diplômé de la Bfut Academy avec 4 volets dont le Level 1 que j'ai obtenu en 2018 à São Paulo. J'ai eu la chance d'avoir eu comme formateur Edmilson De Moraes qui m'a suivi à l'Académie de Taquaritinga CAT en 2013, à l'Académie de São Paulo en 2011 et Boca Raton Floride en 2009. Durant ces quatre volets de formation, j'ai beaucoup appris, ce sont des expériences très enrichissantes. J'ai pu avoir un regard nouveau sur des méthodologies différentes. C’est notamment là-bas que j’ai commencé à apprendre sur l’optimisation de la performance. C'est au Brésil que j’ai énormément appris sur comment bien utiliser les dispositifs de jeu. J’ai pu bien comprendre l’apport des systèmes de jeu à trois défenseurs avec l’importance des joueurs de couloirs.

Et celui à l'Académie de l'Ajax d'Amsterdam ?

Il faut savoir que l'Ajax d'Amsterdam est mon club de cœur depuis que je suis enfant. Et lorsque j'intègre cette académie en 2019 c'est un véritable rêve. Rinus Michels est pour moi un véritable mentor, celui qui est à l'origine du football total. J'ai beaucoup apprécié leur façon de travailler inspiré notamment de Johan Cruyff avec des séances d'entraînements bien spécifiques. Il y a beaucoup de petits jeux dès le plus jeune âge avec des 1 contre 1, 2 contre 1, ... J'ai pu remarquer également que l'une des dominantes, là-bas, est le goût de l'effort. C'est pourquoi a été créée la Performance Area, qui permet de travailler athlétiquement mais tout en étant basé sur le jeu. Et mon formateur à l'Ajax a été le grand Sonny Silooy, qui m'a beaucoup apporté.

En quoi vos formations à l'international sont-elles utiles dans votre vision du poste d'entraîneur ?

J'ai cette particularité d’avoir pu observer et apprendre d’autres façon de voir le football, dans des clubs étrangers et avec des grandes personnalités du football. C’est une vraie plus value, qui permet de réagir très rapidement à une situation à l’image de mon passage avec les U19 DH de l’AC Arles. Je suis arrivé à sept matchs de la fin, où le président m’avait confié qu’on été condamné au maintien. Au final, on a surpris tout le monde, en se maintenant et en allant battre chez eux les équipes du haut de tableau. Avec très peu de temps, j’avais réussi à anticiper pour activer les bons leviers et en trouvant la problématique. Le niveau des joueurs n’était pas le problème, il venait de l’état d’esprit et de l’aspect mental. J’avais même fait intervenir une psychologue pour nous sortir de cette situation.

Actufoot • Avec Sonny Silooy

Sabri Staali avec Sonny Silooy

Quelle est votre philosophie de jeu en tant qu'entraîneur ?

Je suis un fan du total football, et même s'il n'existe plus, il y a un certain héritage avec le jeu de compensation. J'aime que mon équipe aille de l’avant tout en sécurisant derrière et en axant notre jeu sur la verticalité. Je travaille beaucoup à l’image de Klopp et Guardiola, avec les jeux de positions qui permettent beaucoup de choses en termes de performance.

Quelles sont les dominantes dans votre manière d'entraîner ?

Ma volonté premiere est d'éduquer car le football est un véritable outil qui le permet. La réussite et l’épanouissement sont également nécessaires. Je mise beaucoup sur le côté humain, le football reste un jeu. Il faut éviter de se mettre trop de pression. La notion de plaisir amène pour moi à la performance. Enfin, je suis un coach qui va beaucoup axer sur la prise en charge individuelle qui est pour moi essentielle dans la progression de chaque joueur.

Quelles sont vos ambitions ?

Je cherche un poste d'entraîneur au niveau national dans tout le territoire. Je peux être également intéressé par l’étranger en cas d'opportunité intéressante. Ce qui est sûr, c'est que je suis vraiment prêt à être à la tête d'une équipe de haut niveau, je pense en avoir les capacités nécessaires. Et ce qui m'anime par dessus tout, ce sont les challenges que ce soit de jouer la montée ou alors des situations compliquées comme jouer le maintien. J'adore me creuser la tête afin d'activer les bons leviers et de changer la donne.


Propos recueillis par Paul Durel

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