Avec 10% de plus de licenciés en 2021 que lors de notre dernier dossier en janvier 2020, même avec le Covid, le FC Issy ne connaît pas la crise. Qu’est ce qui a fait la différence selon vous par rapport aux autres clubs ?

Il faut avant tout fidéliser, donc en premier lieu expliquer à nos licenciés que tous les fondamentaux qu’on a mis en place dans les projets sociaux-éducatifs et sportifs, continuaient et qu’on allait fonctionner ensemble. De plus, la qualité de notre encadrement et de nos éducateurs doit être constante, voire en progression. D'ailleurs il faut que tout le monde progresse. Des équipes premières aux équipes D, il faut que tout le monde trouve du plaisir et se donne un objectif, petit ou non. Le football, c’est l’école de la vie. Je crois qu’il y a une notion pédagogique et une notion socio-éducative qui font que les adhérents adhèrent à ce projet.

On a également fait un effort financier sur la cotisation. Nous ne sommes pas obligés car nous sommes une association mais on l’a fait car on comprend bien qu’il peut y avoir des problèmes financiers et sociaux. Pour nous, aider les familles est essentiel, il est indispensable que les gamins trouvent leur compte et que même avec une crise comme celle ci, puissent continuer à avoir les activités nécessaires. Le fait de faire cet effort financier est une garantie de la survie du club.

Pouvez-vous nous parler du projet « la Cité des Sports » ?

C’est un outil formidable. On va pouvoir retrouver enfin nos périmètres d’actions, réaliser tous nos tournois internes. Dorénavant on sera chez nous et on centralisera toutes nos actions. Des bureaux seront mis à disposition des associations, y compris la nôtre bien entendu. Le siège du club a été déporté pendant plusieurs années durant sa construction et c’est un vrai plaisir de le voir renaître. On suppose qu’avec la Cité des Sports, le nombre d’adhérents va exploser et on pourra également attirer des personnes extérieures, des éducateurs.

C’est un véritable rayonnement de la ville d’Issy-Les-Moulineaux et je soutiens beaucoup la politique sportive mise en place. On garde le contact entre associations, cela maintient un lien. Le lien social est d’ailleurs essentiel en ce moment plus que jamais. Il faut apporter un coin de ciel bleu.

Avez-vous déjà une idée de l’organisation de la saison prochaine ? Des changements sont-ils attendus ?

Tout va dépendre des conditions sanitaires. Il y a aujourd’hui une détente qui permet à tout le monde de retrouver un peu de plaisir sur le terrain. On a moins de restrictions horaires, on pourra donc remettre des créneaux le soir. Nous allons regarder quelles sont les possibilités que nous avons avec la livraison de la Cité des Sport. On n'a pas le droit de faire du foot féminin du fait du GPSO 92 Issy. L’idée c’est donc d’avoir des variantes, comme le football adapté, le football en marchant…

Il va falloir voir ce qui est adaptable rapidement ou à plus long terme. On va réanalyser toutes les hypothèses très prochainement. En tout cas, nous sommes sur le pont et prêts à accueillir nos gamins dans les meilleures conditions possible car la colonne vertébrale du club c’est bel et bien l’école de foot.

Quelles sont vos ambitions à court terme, avez-vous des axes d’amélioration ?

Tout le monde progresse et donc le management doit le faire aussi. On a des salariés, des contrats d’apprentissages. 70 personnes au total avec 60 éducateurs et 10 personnes au conseil d’administration. C’est important d’arriver à travailler ensemble, en cohésion.

Nos jeunes sont la véritable priorité. Nous sommes au plus haut niveau régional chez les 14, les 16. En 18 on est en R2 et nous avons aussi les U15 et U17 Régional. On peut donc dire que l’on fait partie des bons de la classe mais ce n’est jamais suffisant. Je veux que toutes mes équipes B et C montent également, c’est une vraie volonté. Il faut aussi que nos U16 R1 remportent le championnat et passent en U17 Nationaux. C’est vraiment un objectif à terme.

Au sein de notre équipe senior, il y a énormément de jeunes issus du club, c’est une locomotive mais je ne donnerais pas caution à des personnes qui viennent de l'extérieur parce que je vais les payer, je ne veux pas faire cela n’importe comment. Pour faire monter l’équipe fanion, je préfère avoir des personnalités au sein du club, qui sont là depuis plusieurs années et qui défendent notre maillot. Je veux qu’il n’y ait aucune barrière chez nous, avec un lien entre l’équipe première et le reste du club. Notre équipe première est importante mais cela démarre par les gamins. Il faut un tous ensemble, une cohésion.

Vous avez une très belle section futsal. Pouvez-vous nous en dire un peu plus à son sujet ?

C’est une idée de passionné, dans le futsal depuis 20 ans. J’ai pratiqué plusieurs années et mon directeur général aussi, il est d’ailleurs coach actuellement. On a donc réuni les forces pour avoir quelque chose qui tienne la route. Nous sommes engagés dans toutes les catégories en compétition, en réalité, on a un copié collé avec le football à 11.

Pour moi un joueur de foot à 11 doit pouvoir venir faire des séances en futsal car il va apprendre autre chose. C’est une volonté qu’on fait durant toute l’année, une harmonisation entre les disciplines. Cela permet de progresser dans la motricité, le placement géographique, voir ou sont ses partenaires beaucoup plus rapidement avec une pression immédiate de son adversaire. L’idée est d’avoir un schéma de jeu plus simple et surtout sur des petits espaces.

Cette dualité d’école est totalement complémentaire et cela va dans le sens de la progression des jeunes et du club. D’ailleurs, nous avons constaté que si le futsal est qualitatif et bien fait, parmi les joueurs de foot à 11, certains n’hésitent pas à abandonner le rectangle vert et s’y aventurer. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Messi a fait du futsal toute sa jeunesse.