10 février | 0h00
Simon Oliveira : "Pour nous, gardiens, c'est difficile de garder nos repères"
Arrivé au Stade Portelois au cours de ce mercato hivernal, Simon Oliveira raconte le quotidien d'un gardien de but en cette période sans match.
Simon, vous avez décidé cet hiver de rejoindre le Stade Portelois, malgré la suspension des compétitions et le fait que le club ait été éliminé de la Coupe de France. Pourquoi ce choix ?
Pour revenir de manière chronologique, en début de saison, j’étais à Saint-André. Je revenais d’une rupture des ligaments croisés contractée en mai 2019, suivie elle-même du confinement du printemps 2020. A la fin de la saison 2019-2020, au moment des entretiens individuels, Wasquehal, avec qui j’évoluais en R1, m’a proposé de me garder mais dans un rôle de doublure. C’était une déception parce que j’ai été formé là-bas et j’aurais voulu continuer en tant que numéro 1, d’autant plus que j’avais tout donné par le passé. Je suis donc parti à l’USSA, où j’ai retrouvé David Gosman que j’avais eu comme entraîneur à Wasquehal, avec l’ambition d’évoluer dans un club compétitif de R1. Et puis j’ai rejoint le Stade Portelois récemment, où un double projet ambitieux m’a été proposé.
Quel est-il ?
Il y a l’aspect sportif d’une part, mais aussi un rôle d’alternant en tant que chargé du développement et du sponsoring du club. Contribuer pour le club dans lequel tu joues, c’est gratifiant. J’ai trouvé au Portel un double projet qui me permet de m’investir pleinement dans la vie du club, et après ue blessure comme celle que j’ai vécue, quelque part c’est un peu la lumière après un tunnel. Je sens qu’une part de responsabilité du développement du club m’incombe, et dans ces situations, quand en plus c’est avec un super président et un super coach, on ne peut que s’investir à fond.
Comment se passe votre quotidien, depuis octobre que les compétitions ont été momentanément arrêtées ?
J’ai vécu un début de saison assez tranquille. Avant de la démarrer, j’avais fait une bonne prépa physique histoire d’être prêt pour ce nouvel exercice, et j’avais pour ambition de revenir à 100% après ma blessure. Mais entre-temps les championnats ont été suspendus. Donc au niveau du quotidien, ça ressemble, majoritairement, à des séances de footing, tout seul. Pour nous, gardiens, il n’y a pas pire. On essaye de travailler sur la motricité, faire des spécifiques gardiens, mais dans l’investissement, c’est difficile d’être à fond. Il n’y a pas ce challenge, cette carotte en fin de semaine. C’est assez frustrant, parce que même si on se prépare au mieux, on envisage d’être prêt… Mais prêt à quoi ?
« Quand t’es gardien, à l’heure actuelle, tu vas devoir t’investir davantage dans des choses moins naturelles »
Comment travaillez-vous ?
On continue de chausser les gants, histoire de travailler les gammes. C’est important pour garder les réflexes. Et à côté de ça, cette pause longue durée m’a permis de m’ouvrir à d’autres style de pratiques, comme la sophrologie. J’en avais déjà fait une peu avant, mais là j’en pratique davantage.
Selon vous, est-ce plus dur pour un gardien de garder ses aptitudes physiques et techniques durant cette période ?
Je pense que oui car, à l’inverse de nous, les joueurs de champ ont des circuits techniques qu’ils peuvent suivre. Ils ont toujours la possibilité, et ce depuis qu’ils sont petits, de garder certains réflexes comme la touche de balle. En revanche, nous, de notre côté, on ne peut pas tellement garder nos repères dans les buts. Au niveau de l’espace, c’est difficile à gérer. Bosser sur de la fermeture d’angle vu les conditions, ce n’est pas évident. Donc quand t’es gardien, à l’heure actuelle, tu vas devoir t’investir davantage dans des choses moins naturelles pour un joueur évoluant à ce poste.
Avez vous toujours espoir que les championnats reprennent ?
Oui, complètement. Peut-être que je me trompe, que je fais fausse route, mais j’ai vraiment bon espoir que l’on puisse retrouver le chemin des terrains pour finir la saison, pourquoi pas via un système de play-offs.
Quelles sont vos ambitions ou vos objectifs pour les mois à venir ?
Au niveau sportif, ce serait de retrouver l’échelon de National 3. J’aimerais aussi, ces prochaines saisons, participer à un joli parcours en Coupe de France. J’aimerais vraiment vivre ça. Après, je n’ai que 23 ans, donc je suis encore au début de ma carrière et j’ai pas mal de saisons devant moi. Donc je ne me fixe pas vraiment de limite. Quand la confiance est là, il suffit d’un bon moment, d’un bon concours de circonstance pour que des choses se créent. Et au Portel, avec les personnes investies au club, je pense que ça peut se faire.
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