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1 juillet | 20h47

Stevo Chillemi, le jeune cyborg français qui s'éclate à la SPAL

Récent champion d'Italie avec les U18 de la SPAL (Série B) qu'il a rejoint en cours de saison, Stevo Chillemi (ex-Cavigal) ajoute un premier trophée à son palmarès. Sûr de lui, mais surtout travailleur acharné, le garçon au physique et aux qualités similaires à celles d'Ibrahimovic et d'Haaland, vise les sommets du football européen. Portrait. 

EXPAT CAVIGAL CAVIGAL U18 R1

Pour sa première saison dans le monde professionnel, avec les U18 de la SPAL en Italie, Stevo Chillemi, 17 ans, a déjà soulevé le premier trophée de sa carrière. En s'imposant 2-1 contre Bologne il y a trois semaines, les jeunes pousses du pensionnaire de deuxième division sont devenus champions d'Italie : "C'était fou parce qu'on a enchaîné la demi-finale et la finale en trois jours, se réjouit-il. On perdait 1-0 et on a su renverser le match, le tout dans la ville d'Ascoli, sur la pelouse d'un stade de Serie B."

Des souvenirs qui resteront sans doute gravés à jamais dans la tête de ce jeune attaquant de 17 ans, qui a pourtant rejoint l'écurie italienne au mois de novembre : "La signature en Italie s'est faite très vite. J'ai commencé la saison avec Cagnes Le Cros, mais ça ne passait pas très bien avec l'entraîneur. J'ai alors rejoint le Cavigal et en trois rencontres, j'ai inscrit quatre buts. Après mon deuxième match, j'ai fait les essais à la SPAL, et je suis parti en Italie dans la foulée. J'ai joué mon troisième et dernier match en France, en sachant que je partais."

Un premier choix important avant peut-être le début d'une longue et belle carrière, à laquelle le jeune homme s'est longuement préparé : "Actuellement, je suis là où je voulais être quand j'ai décidé d'être footballeur."

Rigoureux et minutieux

Un travail de longue haleine que Stevo entretient depuis l'âge de 15 ans. Mais comment expliquer la détermination qui anime autant ce garçon ? Son entraîneur au Cavigal, qu'il n'a pourtant connu qu'un petit mois, se remémore le passage de son ancien joueur dans sa catégorie : "Il était déterminé à atteindre le haut niveau, explique Zakaria Zaabara. Ça sautait aux yeux. Et dès les premiers matches chez nous, il a été décisif, mais surtout généreux sur le terrain. Et cela, à cet âge-là, je peux vous garantir que c'est une denrée rare. On voyait tout de suite qu'il était destiné au haut niveau."

Il n'y pas de doutes, Stevo Chillemi est un assoiffé de travail. Durant la période de confinement, et malgré son jeune âge, il a commencé à mettre en place une routine de champion : "des séances personnalisées, une alimentation de sportif, et plusieurs entraînements par jour".

Et pourtant, en début de saison, Stevo Chillemi était encore loin de s'imaginer signer à la SPAL. Sa rencontre avec Zak a été un facteur important de sa jeune carrière : "Nous avons travaillé ensemble qu'un mois, mais il a su m'apporter des choses que les autres n'ont pas réussi. En début d'année avec le Cros, j'étais remplaçant. L'entraîneur là-bas n'avait rien compris. Quand tu veux être pro et que tu es remplaçant en Régional, tu te dis qu'il y a un problème. Mais au Cavigal, Zak m'a changé. Grâce à lui, j'ai repris plaisir à jouer au football."

S'il est aussi performant sur les terrains, et autant investi en dehors, c'est parce que le garçon peut compter sur le soutien de tout son entourage, et en particulier sur celui de sa mère, sa première fan : "C'est la personne la plus importante pour moi, rappelle l'attaquant. Elle me soutient depuis toujours. Au moment où je lui ai annoncé que je voulais être footballeur professionnel, elle m'a dit "OK, c'est parti, on y va !". Elle m'a accompagné lors de mes essais et s'est installée en Italie avec moi. Même si je fais tout ça pour moi, je n'ai pas le droit de la décevoir."

La SPAL, la première étape

Passer du niveau régional à celui de professionnel en une semaine n'est pas chose simple. Mais pas de soucis pour l'ancien joueur du Cavigal : "Mentalement, et physiquement, j'étais prêt pour ce niveau. Je m'entraînais déjà en plus des séances classiques quand j'étais en régional, parce que trois séances par semaine ne suffisent pas. Je le répète encore mais depuis deux ans je me prépare à ce rythme en m'imposant quasiment un entraînement par jour. Même pendant les vacances, je faisais deux séances quotidiennes pour rester en forme. Je pense que ce travail réalisé depuis mes 15 ans, m'a permis de ne pas connaître de début difficile avec la SPAL."

Si Stevo avait eu des échos négatifs sur les détections dans les centres de formation français, il a été agréablement surpris par l'accueil que lui ont réservé les Italiens. De plus, durant sa semaine d'essai : "J'ai fait une semaine d'essai quand il n'y avait pas de matches de championnat le week-end. On a pu faire des entraînements avec moins de tactique donc j'ai pu mettre en valeur mes qualités. Moi j'ai eu la chance de disputer un match amical contre la Primavera (la réserve), dans lequel j'ai marqué, et un autre avec la B contre les pros qui évoluent en Série B."

Son style de "grand" attaquant

Du haut de son mètre 90, pour 86 kilos, la comparaison avec Zlatan Ibrahimovic et Erling Haaland est toute faite. D'autant plus que les trois hommes se distinguent naturellement par la même coupe de cheveux. Mais l'essentiel est ailleurs pour le joueur de la SPAL, qui aspire surtout à leur ressembler par son football : "Je pense être un attaquant assez technique malgré ma taille. J'essaie d'apprendre un maximum d'Ibra. J'ai lu plusieurs fois son autobiographie et c'est vraiment très inspirant. Toutes proportions gardées, j'estime qu'on a vraiment les mêmes caractéristiques de jeu. Haaland est un joueur plus rapide et a besoin d'espace pour s'exprimer. Mais ses appels sont parfaits et je regarde aussi beaucoup ce qu'il fait de près. Même s'ils sont différents, ces deux champions se ressemblent. Moi, je pense me situer entre ces deux styles."

Stevo Chillemi est un homme d'attaque polyvalent. C'est un "buteur à l'ancienne" comme le rappelle son ancien éducateur Zakaria. Capable de dominer ses adversaires par son physique, il peut également les surprendre en prenant la profondeur ou faire la différence dans une position de pivot. En ajoutant à tout cela son point fort qu'est le sens du but, vous obtenez un attaquant complet, conditionné à performer au plus haut niveau.

"Dans cinq ou dix ans, je me vois dans une des meilleures équipes d'Europe"

Pour atteindre les sommets du football européen sur lesquels il compte s'installer, Chillemi ne ménage pas ses efforts. Lucide, le jeune homme de 17 ans ne manque pas de rappeler ses axes de progression. Durant les séances d'entraînement réservézs aux attaquants, il travaille "ses réceptions de centre, son jeu de tête, sa détente, son pied faible, ses remises…" Autant de travail pour un objectif à court terme très clair : "signer son premier contrat professionnel avec la SPAL et réaliser une bonne saison avec la Primavera".

Car si la route semble encore très longue, le garçon n'en doute pas, elle sera belle. En utilisant le club italien comme tremplin, il a pour ambition d'ici quelques années de changer de dimension : "Dans cinq ou dix ans, je me vois dans une des meilleures équipes d'Europe, jouer toutes les compétitions et être un footballeur reconnu. J'ai de grosses ambitions, et aucune limite. À 23 ans, j'aimerais être dans un gros club." Dans un cadre en adéquation avec ses ambitions, l'ancien buteur du Cavigal s'épanouit. Une chose est sûre, ce garçon n'a pas encore fini de faire parler de lui...

Ahmet RAYMAN

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