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Interviews

17 décembre | 11h50

Stéphane Cabrelli : « Jouer notre chance à fond »

A quelques jours du 1/32e de finale de Coupe de France contre Angers, le coach de Linas-Montlhéry, Stéphane Cabrelli, nous a accordé un entretien. L’occasion pour cet éternel fan du PSG de nous parler du match de dimanche mais aussi de faire un premier bilan dans une saison qui pour le moment se passe sans encombre. (Crédit Photo : ESALM)

COUPE DE FRANCE N3 IDF Angers SCO ESA LINAS-MONTHLERY

Ce dimanche, dans votre stade Paul-Desgouillons, Linas-Montlhéry accueille le SCO Angers pour un match de gala en 1/32e de finale de la Coupe de France. Comment abordez-vous cette rencontre ?

C’est avant tout une récompense et une fête pour le club. Pour nous, le staff et les joueurs, cela reste toutefois un match où il y a un véritable enjeu, avec un exploit à faire. Si on y arrive, on écrirait une grande page de l’histoire du club et cela n’a pas de prix. Jouer un 1/16e de finale serait extraordinaire, même si on sait que cela va être très difficile, on va jouer notre chance à fond pour essayer de se qualifier et d’inscrire notre nom dans l’histoire.

Avec une seule victoire lors des quatre dernières rencontres de championnat, l’inverse de vous (l’ESALM compte cinq victoires sur ses six derniers matches, NDLR), Angers n’est pas au mieux en ce moment. Si on ajoute à cela le fait que votre stade a été homologué, on pourrait penser que c’est le match piège parfait pour eux. Cela vous met-il encore plus de pression ?

C’est un peu le charme de la Coupe de France, les petits peuvent battre les gros. Mais en revanche, pour que ce soit un match piège, encore faut-il avoir un terrain catastrophique, ce qui n’est vraiment pas le cas chez nous. On a un beau synthétique et nul doute que des joueurs professionnels seront dans de bonnes conditions. Après c’est vrai qu’on sera à domicile, devant notre public, on sait déjà qu’il y aura beaucoup de monde, ce qui est d’ailleurs souvent le cas chez nous. Quelques ingrédients sont réunis en effet et à nous de les saisir pour faire cet exploit. Mais Angers reste quand même une bonne équipe de L1, technique, qui va vite, avec un dispositif de 3-5-2 qui n’est jamais évident à appréhender.

Que retenez-vous de ce parcours en Coupe de France ?

On a fait un parcours sérieux en faisant le boulot contre des équipes du dessous puis on a réussi à battre Dunkerque (L2) dans les arrêts de jeu. Un véritable exploit dont on se souvient tous. Après, je n’oublie pas non plus ce match pas évident contre Evreux lors du dernier tour. Il a fallu se remettre en question après notre succès sur Dunkerque, car tout le monde nous voyait passer une fois l’exploit réalisé et ce n’est jamais facile. On a fait preuve de caractère, en allant chercher l’égalisation et en étant solide dans la séance des tirs au but. En fait, on commence à être une équipe de Coupe car ce n’est jamais anodin d’arriver plusieurs fois en 1/32e de finale en si peu de temps (l’ESALM avait atteint ce niveau lors de l’édition 2019-20 en étant éliminé par le PSG 6-0, NDLR).

Cela va être un beau moment de retrouver Paul Bernardoni … c’est important pour le club de retrouver un joueur devenu professionnel qui fait une belle carrière comme lui

Stéphane Cabrelli, coach de Linas-Montlhéry, au sujet de l'international espoir français, passé durant son adolescence au sein du club essonnien

En tant qu’entraîneur, que représente la Coupe de France pour vous ?

Je n’ai jamais été un homme de coupe, malgré un 1/32e de finale avec Viry-Chatillon contre Bastia (en 2008 alors que le club Corse était en L2, NDLR). On ne peut vraiment pas dire que j’avais cette fibre Coupe de France mais cela a un peu changé depuis que je suis ici. Le parcours d’il y a deux ans, couronné par ce match face au PSG, c’était vraiment quelque chose de très fort. Après, en tant que coach, je n’ai pas de recette non, et de toute façon, la coupe c’est la compétition des joueurs, c’est ça le plus important.

Cette rencontre face au SCO sera également l’occasion de revoir du côté de Paul-Desgouillons, Paul Bernardoni, ancien de l’ESALM (l’international espoir a joué à Linas-Montlhéry deux saisons avant de partir à Troyes à l’âge de 16 ans, NDLR)

Oui c’est le clin d'œil sympa de ce match. Notre président qui l’a bien connu l’a d’ailleurs eu au téléphone juste après le tirage. Cela va être un beau moment et c’est important pour le club de retrouver un joueur devenu professionnel qui fait une belle carrière comme lui. C’est toujours bien et flatteur pour la formation.

En tant qu’éternel supporter du PSG, abonné au Parc depuis les années Borelli, on imagine que vous pensez déjà pour les 1/16e de finale à une revanche d’il y a deux ans contre le club de la capitale …

On en est très loin mais c’est vrai que si on avait le bonheur de passer ce tour là, ce serait super de pouvoir reprendre un club de L1 et qui plus est un gros. Mais encore plus que le PSG, je me dirais pourquoi pas l’OM. Cela serait vraiment pas mal de les éliminer non ? Pour tous ceux qui me connaissent, ce serait un beau clin d'œil de l’histoire.

Actufoot • ESA Linas Montlhery CDF

L'exploit contre Dunkerque (victoire 1 but à 0 face au club de L2) aura marqué cette édition 2021-22 de la doyenne de compétitions.

Actuellement en 4ème position, à quatre unités du leader, vous déployez un football offensif mais avec six victoires pour quatre défaites, on a l’impression que c’est un peu tout ou rien pour vous cette saison. Comment analysez-vous cette première partie de championnat ?

On est dans nos objectifs, à savoir celui du maintien. Mais on aimerait le faire d’une façon tranquille, sans flirter avec la zone rouge toute la saison. Pour l’instant, c’est bien, même si on est encore très loin de la fin. Je suis satisfait mais il y a des choses à améliorer, c’est une équipe qui est un peu à double tranchant. Si on se laisse aller, on peut être vulnérable et nos qualités techniques ne suffisent pas, on l’a vu en début de saison où on n'avait pas mis tous les ingrédients. On ne calcule pas beaucoup, nous sommes portés vers l’offensive, on a d’ailleurs marqué à chaque rencontre. Cela peut être aussi notre défaut mais c’est comme cela …

Ce style offensif qui fait beaucoup parlé est porté par un trio qui prend de plus en plus d’importance (Ngeyitala, Leno, Bouvil). Pouvez-vous nous parler de cette ligne offensive flamboyante ?

Oui c’est un trio qui marche bien, mais il y en a d'autres derrière comme Haris El Mouttaqui ou Baba Sylla. Ce dernier, par exemple, nous apporte toute son expérience et son physique. Nous avons toujours eu des joueurs techniques à l’ESALM mais il nous manquait de la vitesse et cette année c’était l’objectif de notre mercato. Avec El Mouttaqui et Bouvil on à désormais cela. Même avec Aurélien (Ngeyitala, NDLR) d’ailleurs, même si lui a plus une particularité technique. C’est un joueur assez fin, aussi bien buteur que passeur. En réalité, on a essayé d’avoir un petit peu toutes les palettes pour entourer Pascal Leno qui est joueur de fixation dans l’axe avec un grand volume de jeu. Pour l’instant, cela marche bien, on a réussi notre recrutement et on est satisfait de notre secteur offensif.

En parlant de recrutement, allez-vous bouger cet hiver sur d’autres joueurs afin de compléter l’effectif ?

Si il y a des ajustements, c’est qu’il y aura eu des départs, mais aujourd’hui, l’effectif est complet. Cela tourne bien, on n'a vraiment pas besoin de l’ajuster.

La seule chose qui pourrait me faire bouger de Linas, c’est un appel du PSG pour la L1 … je ne me vois en aucun cas aller ailleurs.

Stéphane Cabrelli, coach de Linas-Montlhéry et abonné fidèle au Parc des Princes

Vous voilà désormais dans la lutte du haut de tableau, quel est votre avis sur cette première partie de saison de la N3 IDF ?

C’est assez particulier, il y a des mystères comme Aubervilliers qui n’est pas à sa place ou encore Ivry, qui est l’équipe la plus forte que j’ai vu sur le terrain, et dont le classement ne reflète pas son niveau. En revanche, le Racing est bien au rendez-vous, sans surprise. En réalité, c’est un championnat un peu bizarre et je ne pensais pas que le classement serait celui-ci à ce moment de la saison, mais l’incertitude et les surprises, c’est ce qui fait la beauté du football.

A 54 ans, vous connaissez parfaitement le football, qui plus est francilien. Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

En tant que joueur, j’ai été formé dans le club du FCM91 (Morangis Chilly, NDLR) puis je suis parti à Châteauroux, avec qui j’ai joué en D3 et D4. De retour dans la région parisienne, du côté de Viry-Châtillon, j’ai évolué au même niveau, avant de venir finir ma carrière dans mon club formateur. C’est d’ailleurs également là-bas que j’ai commencé ma carrière d’entraîneur de DHR jusqu’en DH. Je suis ensuite parti à Viry-Châtillon trois saisons en CFA2 et CFA puis 18 mois à Fleury de DH en CFA2. Je suis revenu à Morangis en DHR et DSR puis enfin Linas Montlhéry, avec lequel j’ai fait deux montées (de R2 à N3).

Quel est votre regard sur votre club actuel de Linas-Montlhéry ?

C’est un club dans lequel on retrouve des gens qui ont la capacité d’aller au-dessus sans aucun doute. Mais en revanche, cela n’est pas possible financièrement. Je pense vraiment qu’on est au maximum de ce que l’on peut faire. On est l’un des plus petits budgets de N3, avec très peu de subventions des mairies ou autres. La N2 serait vraiment très compliquée pour nous, surtout quand je vois déjà nos moyens en N3 par rapport à un club comme le Racing ou même en comparaison d’Ivry ou Aubervilliers. C’est réellement le jour et la nuit. On est un petit club de N3 mais ce n’est pas très grave, on essaye de faire avec et de trouver d’autres solutions.

Et personnellement, vous pensez pouvoir goûter à nouveau à un challenge à l’échelon supérieur ?

La seule chose qui pourrait me faire bouger, c’est un appel du PSG pour la L1. Mais sinon, je ne me vois en aucun cas aller ailleurs. J’ai un bon poste dans une bonne société en ce qui concerne le travail et surtout je suis dans un super club, familial mais ambitieux. Je suis vraiment là où je voulais être. Je n’ai plus d’ambition autre que l’ESALM, j’ai même abandonné mon DEF qui me permettait d’entraîner jusqu’en National. Mon seul but c’est de prendre du plaisir avec un groupe que j’apprécie, ce qui est le cas et c’est déjà très bien.

Propos recueillis par Reynald Trunsard

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