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Interviews

8 juillet | 0h00

Tao Sako, à l'abordage du monde pro avec les Chamois Niortais

Récent signataire d'un contrat stagiaire pro de deux ans avec Niort, Tao Sako (18 ans) profite de la préparation estivale pour grappiller du temps de jeu

10 min.
NIORT LIGUE 2

Tao, tu viens d’enchaîner trois sorties avec les Chamois en amical (83 minutes cumulées). Quelles sont tes sensations lors de cette seconde préparation estivale avec les pros ?

Déjà, il faut savoir que le premier match contre Guingamp (victoire 4-0) était mon premier super longtemps (sourires). Il y avait un peu moins d’intensité que lors du second mais il n’empêche que j’ai ressenti de la fatigue, étant donné que mon poste de base est défenseur central et que j’ai joué latéral gauche. J’ai dû courir plus que d’habitude avec beaucoup de contre-efforts. Ca tapait un peu dans le souffle mais c’est le but aussi ! Je l’ai encore ressenti davantage au cours du deuxième match parce que l’intensité était encore plus forte. Ca m’a fait plaisir de voir ce qu’est le haut niveau, c’est une belle expérience, meilleure que la saison dernière où j’avais été un peu timide.

Accompagné de tes représentants Jack Blouet et Igor Mankoka, qu’as-tu ressenti lors de la signature de ton contrat stagiaire pro ?

On est que deux 2003 à avoir signé un stagiaire pro, donc ça montre que le club a confiance en moi et ça me pousse à continuer. C’est la dernière étape vers le contrat professionnel. Ca va prendre un petit peu plus de temps que prévu mais parfois, il vaut mieux prendre son temps. Si tu passes d’aspirant à pro, c’est que tu sautes une étape.

« M’entraîner avec les pros et jouer en N3, c’est ce qui devrait d’arriver »

Est-ce important pour un jeune de beaucoup dialoguer avec le staff pour savoir où se situer ?

Je ne sais pas comment ça marche dans les autres clubs mais à Niort, on parle beaucoup que ce soit avec les kinés, les adjoints. Après, un jeune doit écouter les consignes, les conseils, travailler et être rigoureux. Si tu as un problème, tu peux en parler mais tu n’es pas le centre d’intérêt et c’est normal. Mon ancien coach me disait : « Le jour où t’auras fait 100 matches en pro, là tu pourras peut-être parler. Pour l’instant, tu la fermes ».

Le groupe est élargi en ce moment (28/30 joueurs) et la concurrence est rude. Etre l’auteur d’une grosse saison en National 3 pourrait représenter un élément marquant dans ta progression ?

M’entraîner avec les pros et jouer en N3, c’est ce qui devrait d’arriver. Mon objectif sera de faire une grosse saison tout en continuant à m’entraîner et progresser avec les pros. Le National 3, c’est un bon niveau. Tu joues contre des adultes qui ont un peu de malice. Je m’en suis rendu compte en cinq matches la saison dernière. J’ai l’impression que plus le niveau est élevé, plus je vais prendre du plaisir. La compétition, j’adore ça.

Le foot a toujours été une évidence dans ta vie ?

J’ai commencé le foot assez tard on va dire puisque j’avais à peu près 8 ans. Ma mère voulait absolument que je fasse du sport, alors j’ai fait une sorte de petit stage pour savoir lequel pouvait m’intéresser, et j’ai vraiment kiffé le foot. Au début, j’en faisais dans une association. Je me rappelle qu’on jouait au Stade Léon-Bollé (l’ancien stade du Mans, ndlr) et, un jour, on a affronté les jeunes du Mans lors d’une détection. A l’époque, je jouais attaquant et j’avais marqué trois buts et fait deux passes décisives. Ensuite, on a proposé à ma mère que je rejoigne le Mans. Elle ne voulait pas trop au début alors je l’ai suppliée (sourires). Et c’est là que ma « carrière » a commencé, on peut dire.

« Je trouve toujours super de voir les grands footballeurs s’impliquer pour rendre le monde meilleur »

Pourquoi avoir quitté Le Mans ?

C’est une bonne question parce que c’est vrai que j’aurais pu rester au Mans, un club où j’étais souvent surclassé. J’étais dans ma bulle, mon cocon, le stade était pas loin de chez moi. J’avais ma famille, mes amis depuis les U8. Ca a été un choix difficile et ma première année au centre de formation chez les U16 a été compliquée. Je jouais mal et j’ai eu besoin d’un temps d’adaptation. Mais je suis venu à Niort parce que j’aime découvrir de nouvelles choses et c’était l’opportunité d’intégrer un centre.

Comment te décrirais-tu sur le terrain ?

Je suis quelqu’un d’humble donc je n’aime pas trop me mettre en valeur. La chance que j’ai, c’est que je suis gaucher et que c’est plus rare on va dire. Parfois, je peux être un peu trop fougueux avec le ballon alors qu’à mon poste dans l’axe, il y a certaines choses que l’on ne peut pas faire car c’est dangereux. C’est peut-être une bonne chose si on me repositionne latéral car c’est un poste qui permet de se projeter. De toute façon, je prends ce qu’on me donne et je ne me pose pas de questions. Il faut simplement répondre aux attentes du coach.

As-tu un ou plusieurs modèles à ton poste ?

J’adore Presnel Kimpembe, il est agressif, c’est un très bon défenseur qui ne lâche jamais rien. Après, j’aime beaucoup Paul Pogba, que je trouve très fort. Et puis c’est un leader qui possède une mentalité de gagnant. C’est un gars super cool qui a l’air de savoir faire la part des choses. Aussi, il est impliqué dans les causes caritatives et je trouve toujours super de voir les grands footballeurs s’impliquer pour rendre le monde meilleur.

Propos recueillis par Thomas Gucciardi

(Crédit photo : Chamois Niortais FC)

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