3 mai | 11h30
Thibault Scotto : "Des mecs qui voulaient mourir ensemble"
L'ancien défenseur de l'OGC Nice, Thibault Scotto (43 ans), s'est confié à Actufoot.com à l'occasion des 20 ans de la remontée du Gym dans l'élite du football français. (Crédit photo : OGC Nice Médias).
L'OGC Nice a disputé et remporté son dernier match de D2 le 3 mai 2002 à Francis Le Basser au terme d'une partie spectaculaire contre Laval (3-4). Que reste-t-il de cette remontée dans l'élite deux décennies plus tard ?
Laval, c'était le dernier match de la saison mais je pense davantage au match contre Istres (3-0, 37e journée) à domicile lorsqu'on valide la montée. Ca restera sans équivoque le plus beau souvenir de ma petite carrière de footballeur. Quand tu es formé dans un club et que tu arrives à monter en Ligue 1 avec, c'est l'apothéose. En plus, on avait un super groupe de potes, tous les ingrédients étaient réunis pour qu'on réussisse.
De quelle manière aviez-vous fêté ce titre ?
(Il rigole). Dans les vestiaires, c'était la folie. Après, on s'était couchés très, très tard si vous voulez savoir ou très, très tôt le matin selon comment on voit les choses. Moi, j'avais fait le tour de Nice puis on s'était tous retrouvés en boîte de nuit. Le lendemain ou le surlendemain, on avait aussi fait une grosse fiesta chez José Cobos. On avait eu un week-end très compliqué (sourires).
Aviez-vous conscience sur le moment d'écrire une très belle page de l'histoire de l'OGC Nice ?
Tu en prends conscience parce que tu permets au club de retrouver la Ligue 1. Même si tu as toujours de l'espoir, personne ne misait sur nous en début de saison. Au fur et à mesure, on s'est trouvés un collectif, un groupe de potes, des mecs qui voulaient mourir ensemble. Le tout avec un super coach (Sandro Salvioni, ndlr), il faut le dire aussi. Petit à petit, on y a cru mais sans se mettre de pression.
Comment le groupe vit la décision de la DNCG de bloquer la montée et, pire, la relégation administrative en National.
Tout ce qui s'est passé cette saison-là, je parle des incertitudes concernant la vente du club, des dirigeants, ne m'ont pas touché personnellement. On vivait tous bien en groupe donc on n'y pensait pas. Quand tu montes après avoir fait tout ce qu'il fallait sur le terrain et que tu apprends la décision de la DNCG, là, ça fait un choc. Si je me rappelle bien, on était quand même partis en stage et on s'entraînait normalement. C'était un peu galère car personne ne savait où on allait et tous les jours, on regardait les journaux pour voir s'il y avait des infos. C'était une situation très stressante.

Thibault Scotto sous les couleurs du Gym au Parc des Princes en Ligue 1 (Photo : Icon Sport).
"J'ai eu des opportunités à la fin de cette saison en Ligue 2 mais moi, mon rêve, c'était de jouer en Ligue 1 avec mon club"
Vous avez songé à partir ?
Honnêtement, j'ai eu des opportunités à la fin de cette saison en Ligue 2 mais moi, mon rêve, c'était de jouer en Ligue 1 avec mon club. Il n'y a même pas eu à discuter, dans ma tête, c'était réglé. Après, c'est sûr qu'avec cette situation, tu te poses des questions. Mais les nouveaux dirigeants sont arrivés avec un discours clair et confiant et ça s'est bien terminé.
Il a fallu que certains renoncent ou consentent à des efforts sur les primes de montée.
Oui, des gestes ont été faits de manière individuelle pour essayer de lisser les choses. Personnellement, j'étais un jeune joueur donc je n'étais pas concerné par les grosses sommes mais je sais que certains ont fait des efforts. Tout le monde allait dans le même sens donc t'étais obligé de le faire.
Avec quels ex-coéquipiers avez-vous encore des contacts ? Reparlez-vous de cette année-là ?
Faisant partie de l'Associations des Anciens Aiglons, on arrive à se revoir avec certains comme Cédric Varrault, Janick Tamazouut, ou Christophe Meslin qui sont encore sur la Côte d'Azur. On en reparle mais on ne se focalise pas uniquement sur cette montée. On évoque les matches, les galères vécues, un petit peu tout, quoi. Après, il y a plein d'ex-coéquipiers que j'ai perdus de vue.
Quel est le nouveau quotidien de l'ex-footballeur Thibault Scotto ?
L'ex-footballeur, il a totalement changé de milieu ! Je m'étais lancé dans le coaching et bien que j'ai eu deux, trois expériences sympathiques dans le monde amateur, je n'ai pas totalement accroché. Je me suis davantage occupé de ma famille et de mes enfants après ma carrière. D'un point de vue professionnel, je gère désormais le dépôt de meubles d'un ami avec lequel je travaille.
Serez-vous du voyage à Paris samedi pour la finale de la Coupe de France contre Nantes ?
Malheureusement non, car mon fils, qui joue à Fréjus, a un match très important du côté de Marseille et je ne me voyais pas aller au Stade de France sans lui. On le regardera devant la télé ! Que 20 000 ou 25 000 Niçois fassent le déplacement, c'est beau et j'espère qu'il y aura ce trophée au bout. D'autant plus que je pense qu'il conditionnera la fin de saison...
Recueillis par Thomas Gucciardi
Actualités Similaires
Restez informé !
Inscrivez-vous à notre newsletter :