27 juillet | 12h02
Yoni Ragionieri : "Ils ont voulu torturer le FC Sète"
Président du FC Sète, Yoni Ragionieri confirme la volonté du club de saisir le CNOSF afin de contester la relégation en National 2. Sur laquelle il revenu de façon très amère. (Crédit photo : FC Sète 34).
Ce mardi, vous avez annoncé saisir le CNOSF…
Oui. La décision a été prise depuis un moment. Nous attendions de recevoir le communiqué officiel de la Commission d'Appel qui a mis dix jours à arriver. Maintenant, nous avons dix jours de notre côté pour faire appel. Nous avons vu que Bordeaux a pu avoir un avis favorable, donc cela nous a encouragés, sachant aussi que notre dossier est beaucoup plus simple. Plus tôt hier, Rolland Courbis, qui est dans le football depuis très longtemps, est sorti de ses gonds parce que ce qui nous arrive est hallucinant.
Alors que la saison prochaine approche à grands pas (le N1 démarre le vendredi 12 août), le délai de dix jours n'est pas idéal pour se projeter.
Vous savez, il n'y a pas que ça. Je pourrais vous en raconter des vertes et des pas mûres à ce sujet. Quand vous savez que vous passez devant la commission d'appel, et que vous ne recevez pas le communiqué comme quoi le club est rétrogradé, et qu'entre temps, Bastia-Borgo se permet de dire qu'ils sont repêchés alors que nous ne le sommes pas encore... C'est quand même extraordinaire. À l'annonce des poules, quand vous voyez Villefranche ou Bordeaux, que vous voyez Bastia-Borgo et pas Sète... C'est tout autant extraordinaire aussi.
Devant le CNOSF, qu'est ce qui pourrait plaider en votre faveur ?
De base, notre dossier n'était pas négatif. Même si le FC Sète a traversé des moments difficiles entre les anciens dirigeants, la mairie, l'agglomération… Nous avons un bilan qui tient la route. Mon rôle a été de prendre les choses en main et de réchauffer tout cela. Chose que nous avons réussi puisque "l'agglo" est intervenue de nouveau dans le dossier.
Qu'est-ce qui a donc bloqué à la DNCG ?
Nous leur avons apporté des garanties mais ils ont été un peu étonnés parce que ce ne sont pas les échos qu'ils ont eus à travers la presse et notamment par la vidéo tordue de monsieur (Romain) Molina. On a des sponsors privés importants comme Nicollin, Suez, Leetchi, Promeo qui reviennent avec nous aussi et nous transmettent des lettres d'intention en expliquant qu'ils nous verseront des milliers d'euros au cours de la saison. C'est pour ça qu'on était confiants devant la DNCG. On nous a dit aussi que le souci était que je n'avais pas six mois d'ancienneté à la présidence. Je leur ai expliqué que dans un mois, j'aurai les six mois nécessaires, mais ils m'ont demandé de venir assisté. Ils ont regardé nos sponsors, tout allait bien. Ils ont vérifié notre bilan, ça allait aussi à peu près.
Et ensuite ?
Ils m'ont dit : "Mais vous comprenez, vous avez signé des protocoles". Ah non ! Je précise que c'est l'ancienne direction qui a signé le 10 mars dernier ces protocoles avec des montants pharaoniques que le club n'aurait pas assumé. Ils nous ont répondu : "Pas de soucis, là-dessus, vous avez raison, nous n'étions pas informés". Bien sûr, ils avaient aussi raison de leur côté notamment sur le contrat avec Macron qui représente une grosse somme. Le club recevait 100 000 euros mais il fallait acheter pour 250 000. C'est énorme. De là, ils nous ont mis en National 2, et nous avons fait appel. Pendant ce temps-là, en attendant la convocation, on a pris le temps de gommer tous les points négatifs. Tous les protocoles étaient réglés, l'URSSAF était réglé, les primes de joueurs étaient réglées, le contrat Macron a été dénoncé et payé, la présidence a été changée parce que je n'avais pas les six mois donc nous avons mis quelqu'un qui les avaient pour rentrer dans le cadre. Tout était nickel. On se battait pour avoir toutes les factures parce que l'ancienne direction avait baissé les bras donc on s'est démené. Et aujourd'hui, on se présente devant eux avec un bilan à -170 000 euros, avec 70 000 euros de fonds propres. Certes nous arrivions avec 170 000 euros de déficit, mais cette année nous n'avons pas eu Nicollin, Suez, et l'agglo. Si nous avions eu ces sommes-là, nous aurions eu un bilan positif de 70 000 ou 80 000 euros. Donc il n'y a pas feu dans la demeure. L'année prochaine avec le prévisionnel monté en un mois avec des sponsors, on arrive à un budget de 1.9 million d'euros. Et une balance positive, en rattrapant le négatif de cette année, à 40 ou 50 000 euros.
Estimez-vous que le FC Sète a fait l'objet d'un délit de "sale gueule" ? Des personnes extérieures ont-elle pu influencer votre dossier selon vous ?
Ça, c'est sûr. Je pense que dans les membres de la DNCG, il y en avait de l'extérieur. Je le pense haut et fort. Je n'ai pas honte de le dire. Ils ont voulu torturer le FC Sète. Et c'est bien pour cela que l'on va aller au bout des choses. C'est inadmissible de traiter notre club comme cela. Dans ce cas, il faudrait traiter les 3/4 des clubs de la même façon.
Comment vont se dérouler les prochains jours pour le FC Sète ?
Demain notre avocate va faire la demande d'appel. Nous n'avons pas pu le faire avant puisque nous venons de recevoir le délibéré officiel. Ensuite, nous allons attendre la convocation du CNOSF avec impatience en espérant qu'on soit convoqué avant le début du championnat. Et si on obtient gain de cause, qu'on nous reçoive à la FFF rapidement aussi. Mais apparemment, il ne fallait pas compter sur nous puisque nous ne sommes pas inscrits sur la nouvelle poule du National…
Rolland Courbis dont la voix porte sur les antennes de RMC est-il un soutien précieux pour vous dans ces moments-là ?
Vous savez, on nous a accusé de ne pas connaître le monde du foot. Mais quand on s'entoure de personnes qui ont baigné dedans, c'est beaucoup plus simple comme pour recruter par exemple… Nous n'avons jamais été soucieux du recrutement si nous restions en N1, et nous n'avons jamais été soucieux du recrutement en tombant en N2. Nous n'avons pas fait notre premier match parce que des joueurs ne voulaient pas jouer étant donné qu'ils n'avaient pas signé définitivement. Ils ne voulaient pas perdre le risque de se blesser, ce qui est normal. Ensuite, on a fait notre première sortie à Canet, que nous avons battu 1-0. Tout le monde a été étonné de voir une équipe de Sète aussi vaillante et compétitive. Sur le plan sportif, nous ne sommes pas du tout inquiets, et on pense qu'on peut jouer les troubles-fête en National. Quand on est entouré de professionnels, c'est beaucoup plus simple.
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