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16 février | 23h13

Un Monaco renversé puis renversant s'impose à Leverkusen

Malgré un gros trou d'air dans le premier quart d'heure de la seconde période où elle a été renversée par Leverkusen, l'AS Monaco, grâce à deux exploits individuels signés Krépin Diatta et Axel Disasi dans le temps additionnel, a pris une option pour la qualification en 8e d'Europa League (2-3).

AS MONACO Ligue Europa

Ville industrielle de 160 000 habitants, Leverkusen n'est pas réputée pour le tourisme et en déambulant la nuit dans les rues obscures de son centre-ville, on devine pourquoi l’AS Monaco a préféré prendre ses quartiers à Cologne, la quatrième métropole du pays. En apparence, d’autres destinations possibles (Barcelone, Lisbonne, Séville) étaient assurément plus sexys pour un déplacement en 16e de finale aller d’Europa League mais qu’importe, Philippe Clement et ses joueurs ne sont pas venus sur les Bords du Rhin pour s'octroyer une balade sur le fleuve, mais pour démontrer que leurs ambitions européennes réaffirmées par le technicien belge et Krépin Diatta en conférence de presse la veille ne se limitent pas qu’à des mots un an après l’échec Braga, perçu alors comme un bon tirage pour passer.

Le cadeau de Hradecky

"Ils vont attendre nos erreurs, on ne devra pas être naïfs. Ce sera la clé du match selon moi", annonçait Clement devant les médias. Le Flamand ne croyait pas si bien dire. C'est grâce à une énorme bourde et il faut quand même le dire, un excellent pressing de Breel Embolo, que l'AS Monaco s'est détachée dès la 9e minute. Sur une passe en retrait, Hradecky déclencha trop tardivement son dégagement au pied et le Suisse, venu le serrer de près, le poussa à la faute en marquant contre son camp. Un but gag au début d'une première mi-temps sans rythme et marquée par un déchet technique affolant, comme si les deux équipes craignaient de se livrer le duel intense dans les transitions que beaucoup avaient imaginé. Si quelques frissons sont passés dans les rangs monégasques sur les accélérations de Diaby ponctuées par deux frappes (7e, 12e) sur lesquelles Nübel s'est montré vigilant, ce sont les Rouge et Blanc qui ont eu les meilleures opportunités pour faire le break. Bien servi par Golovin après un joli travail du Russe dans l'entre-jeu, Embolo a manqué de peu le cadre (21e) tandis que Diatta obligeait cette fois l'expérimenté gardien finlandais à effectuer une jolie parade main opposée (44e).

Monaco reste aux vestiaires, Leverkusen rugit

Probablement sermonnés par Xabi Alonso à la pause, les Allemands n'ont pas mis longtemps pour se montrer plus précis. D'abord alignés à l'opposé l'un de l'autre, le duo Frimpong-Diaby s'est reformé dans la même zone et le premier a servi le second pour l'égalisation (1-1, 49e). Meilleur buteur de son équipe en Bundesliga (7 buts), le Français a trop facilement éliminé Aguilar dans la surface avant de glisser le cuir sous les jambes d'Alexander Nübel (49e). Une action de classe avant d'être contraint de céder sa place, blessé aux adducteurs (58e). Un coup dur pour Leverkusen ? Oui, mais derrière un international français talentueux peut s'en cacher un (futur?) autre. L'ancien Toulousain Amine Adli fit rapidement admirer sa technique d'une délicieuse remise pour le grand espoir allemand Wirtz, lequel se baladait dans le camp monégasque avant de trouver un angle de frappe pour faire mouche (2-1, 59e). En mode gestion depuis l'ouverture du score, la formation de Clement, lequel a sorti à la pause Minamino transparent pour Ben Seghir pouvait se douter que son adversaire allait revenir avec d'autres intentions. Son entame de seconde période trop laxiste a failli lui être fatale.

Les bijoux de Diatta et Disasi, fin de match complètement folle

Fort heureusement pour elle, l'AS Monaco possède aussi des individualités capables de différences et sur un centre anodin de Ben Yedder, Krépin Diatta, déjà dangereux du gauche dans le premier acte, décochait une nouvelle frappe de son "mauvais" pied imparable pour Hradecky (2-2, 74e). Relancés, les joueurs de la Principauté n'étaient pas loins de reprendre l'avantage à la BayArena mais le dernier rempart du Bayer gagnait brillamment son duel devant Ben Yedder (84e). L'enceinte allemande était ensuite à quelques centimètres d'exploser lorsque Hlozek fracassait le premier poteau de Nübel (87e). Folle, la fin de match basculait dans l'irrationnel lorsque Axel Disasi, pas attaqué à environ 25 mètres des buts adverses, envoyait une frappe flottante qui piégeait Hradecky (90e+2). D'une joie et d'une rage immenses, le capitaine du soir s'offrait une glissade sur les genoux digne de Didier Drogba face au parcage de 500 supporters asémistes aux anges. Ces derniers passèrent d'ailleurs près de l'ascenseur émotionnel sur un ultime cafouillage dans la surface de Nübel mais leur équipe, à l’image d’un Maripan blessé mais obligé de rester sur la pelouse du fait des cinq changements déjà effectués. y résistait avec un peu de réussite. Renversée puis renversante, ll'AS Monaco, dans un climat de haute tension après le coup de sifflet final, s’offre une sérieuse option pour la qualification en 8es de finale de C3 avant le retour jeudi prochain à Louis II.

Feuille de match

Buts : Diaby (49e), Wirtz (58e) / Hradecky (csc, 9e), Diatta (74e), Disasi (92e)

Cartons jaunes : Tapsoba (14e), Wirtz (50e), Adli (63e) / Camara (63e)

AS Monaco (4-4-1-1) : Nübel - Caio Henrique, Maripan, Disasi (cap), Aguilar (Matsima 80') - Camara, Fofana (Matazo 71'), Golovin (Jakobs 71'), Minamino (Ben Seghir 46') - Embolo (Ben Yedder 62'). Entraîneur : Philippe Clement.

Bayer Leverkusen (4-3-3) : Hradecky (cap) - Hincapie, Tapsoba (Hudson Odoi 88'), Tah, Frimpong - Palacios, Amiri (Kossonou 68'), Andrich - Diaby (Adli, 59e), Wirtz, Hlozek (Schick 84'). Entraîneur : Xabi Alonso.


Thomas Gucciardi, à Leverkusen


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