Sponsorisé
15 mars | 0h00
Vincent Madelaine : "Refaire du football mon métier à temps plein"
Alors qu’il vient d’achever la formation du BEF, Vincent Madelaine (42 ans), ne cache pas ses ambitions pour l’avenir. Entretien.
Sponsorisé
Vincent, tu as rejoint l’US Plan-de-Grasse en début de saison. Une saison très particulière. Comment la vis-tu ?
C’est évidemment un contexte particulier où chacun doit essayer de s’adapter. J’ai effectivement rejoint le Plan début juillet dans le cadre de ma formation pour le BEF. J’en profite pour remercier les dirigeants, le président, Rachid le coach et Cyril le secrétaire du club pour leur accueil, et évidemment les joueurs pour leur écoute. Si j’ai pu mener à bien ma formation c’est grâce à eux, car après mon départ de l’AS Cannes, il me fallait absolument trouver un club pour m’accueillir. L’US Plannoise m’a ouvert ses portes, sachant que je ne venais que pour une saison. Je leur en suis très reconnaissant. Malheureusement on a dû interrompre le travail entrepris du fait des conditions sanitaires. Je dirais donc que c’est une saison très frustrante, comme pour tous les passionnés de football et de sport je pense.
Les compétitions de football amateur ont été stoppées en novembre, mais vous avez pu continuer les entraînements avec un protocole sanitaire très stricte à respecter. Y êtes-vous parvenus ?
Oui nous sommes parvenus à installer ce protocole, mais en ajoutant à cela les problématiques de couvre-feu et de confinement le week-end, c’est devenu très compliqué. Compliqué pour le club, les joueurs, les éducateurs, mais aussi à titre personnel pour moi car j’ai une autre activité le week-end, donc tout ça nous a beaucoup ralenti.
Ces évènements ont-ils été pénalisants pour ta formation BEF ?
Disons que je m’en serais bien passé mais que cela n’a pas été pénalisant au final. Comme je l’ai dit c’est surtout frustrant car il y avait une belle connexion avec les joueurs et les éducateurs. Nous avions commencé un travail et nous n’avons pu le mener tel que nous le souhaitions. Cela me laisse pas mal de regrets car je n’étais venu ici que pour une saison et celle-ci est gâchée.
En tant que joueur ou coach, cela fait presque 25 ans que tu es actif dans le football, pourquoi avoir décidé cette année de passer le BEF ?
Au même titre que le métier de joueur s’apprend en centre de formation, ce que j’ai eu la chance de connaître dans ma jeunesse, le métier d’entraîneur s’apprend également. Il faut passer par un cursus de formation nécessaire afin d’avoir les outils pédagogiques pour la mise en place d’un projet de jeu. Au regard de mes objectifs et ambitions, il était important d’être diplômé du BEF pour y accéder.
Formé à l’AS Cannes en tant que joueur, tu as évolué entre autres au Stade Rennais, à l’US Créteil, Fréjus, Saint-Raphaël ou Grasse, et tu as par la suite entraîné à Fréjus, Saint-Vallier, Grasse et Cannes. Quel regard portes-tu sur ton parcours de coach ?
J’ai accumulé beaucoup d’expérience, avec plus de 200 matchs coachés au niveau Ligue depuis quinze ans. Même si je suis encore jeune pour un coach cela fait donc un bon petit moment que j’exerce, assez pour avoir fait beaucoup d’erreurs et aussi réussi deux ou trois belles choses. Je suis plutôt fier par exemple d’avoir accroché une accession dans tous les clubs où je suis passé, même si comme tout le monde j’y ai aussi connu des moments plus compliqués. Ces expériences m’ont permis de beaucoup apprendre, mais la formation au BEF me donne des outils pour pouvoir être plus précis dans le travail que je veux présenter dans le futur.

Devenir coach à temps plein c’est ton objectif ?
Oui. Je veux refaire du football mon métier à temps plein. Aujourd’hui je ne ferme aucune porte, je sais que plusieurs options sont possibles, notamment celle de passer par la case « adjoint ». Je pense que dans le parcours d’un coach c’est un passage obligé pour continuer d’apprendre et de progresser. Cela me permettrait aussi de renouer avec les niveaux seniors après pas mal d’années à la formation. Finalement, peu importe la fonction aujourd’hui, je suis surtout attentif à la qualité et à l’ambition du projet. Je commence à avoir des échanges, mais comme nous le vivons tous la période reste très particulière.
Comment te décrirais-tu en tant que coach ?
Il y a ceux qui me connaissent et les autres (il sourit). Je suis quelqu’un de travailleur, d’exigeant, de méticuleux, avec des convictions bien ancrées sur le jeu. Je n’ai rien inventé, je suis juste inspiré par ce que je vois et les gens avec lesquels j’ai travaillé. J’essaie d’apporter ma sensibilité, mon caractère… J’ai une idée précise de mon projet de jeu, peut-être plus adaptée à des jeunes qu’à des seniors aujourd’hui. C’est aussi pour cela qu’il me semblait important de me former et qu’il me semble important par la suite de travailler auprès d’un coach confirmé au niveau seniors pour continuer d’apprendre. Peu importe le niveau, l’important est la connexion que je pourrais avoir avec le coach principal.
Quels est le principe fondamental de ton approche ?
L’intelligence de jeu. Sans intelligence de jeu, c’est compliqué d’évoluer à un niveau national ou même régional. Le jeu que j’affectionne est fait de beaucoup de mouvements. Le mouvement crée un espace qu’il faut être capable d’utiliser. Tout cela demande de l’observation, de l’analyse, des prises de décisions claires… Voici dans les grandes liens ma philosophie de jeu. Avec la volonté de permettre aux joueurs de prend un maximum de plaisir sur le terrain. Car le plaisir génère l’émulation qui permet la progression et l’atteinte de ses objectifs. Après, aucune équipe n’est à 100% du temps maîtresse du ballon, donc défendre ensemble est indispensable. Je sui très exigeant sur l’état d’esprit et sur la sensibilité de chaque joueur d‘appartenir à un collectif.
Quels sont les techniciens qui t’inspirent ?
En tant que joueur il y a deux coachs qui m’ont marqué : Guy Lacombe et Laurent Roussey. Guy Lacombe a changé ma vie en me recrutant à l’AS Cannes quand j’étais adolescent. J’admire sa passion, son exigence et sa droiture. J’ai encore la chance d’échanger avec lui et c’est toujours très instructif même si n’avons pas forcément le même projet de jeu. Il a toujours été bon modèle. Quant à Laurent Rousey, son management m’a vraiment marqué. Au niveau amateur, j’ai aussi la chance depuis une quinzaine d’années de naviguer dans le 06 et toute la Ligue Méditerranée, et donc de rencontrer des éducateurs de grandes valeurs comme Olivier Simonini, Eric Escato, Loïc Chabas ou mes potes cannois De Oliveira, Lopez-Peralta, Haris, Brun, Vitzikham… De très bons éducateurs, tous au top en termes d’état d’esprit.
Tu es basé dans les Alpes Maritimes depuis de nombreuses années, comptes-tu « t’expatrier » s’il le faut pour atteindre ton but ?
Aujourd’hui il y a une réflexion beaucoup plus personnelle sur ce sujet, du fait que je suis un père de famille qui a ses enfants deux semaines sur quatre, avec les obligations que cela implique. Aujourd’hui seule une offre exceptionnelle pourrait me faire quitter la région. En revanche il n’est pas impossible que je quitte le département. Mais pour le moment il est bien trop tôt pour en savoir et donc en dire plus.
Et puis il va d’abord falloir valider le BEF. Comment ça va se passer ?
On vient de finir notre sixième et dernière semaine de formation et la certification est prévue du 10 au 12 mai. On en saura plus les jours suivants… Dans tous les cas on aura super bien bossé avec les 22 autres stagiaires de la promotion et une équipe de formateur de haut niveau sur tous les plans.
Crédit photo : Kevin Mesa
Actualités Similaires
Restez informé !
Inscrivez-vous à notre newsletter :