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21 avril | 16h50

Walid Bouchenafa : « Notre agence, c'est celle de la seconde et de la troisième chance pour les joueurs français »

Ancien journaliste reconverti agent depuis une dizaine d'années, Walid Bouchenafa s'est bien implanté dans certains pays où sa structure BB Sport Consulting a permis à de nombreux joueurs français de relancer leur carrière professionnelle. Entretien.

FRFP

Qu'est-ce qui vous a fait lancer BB Sport Consulting et BAL Partners ?

A la base, je suis journaliste sportif. J'ai eu la chance de bosser pour de grands médias en Afrique et dans le Golfe. Le fait que j'ai été très souvent sollicité par les joueurs pour des conseils m'a fait basculer de l'autre côté. Mon réseau m'a permis d'être proche de certains joueurs et de certains pays. L'idée, c'était de trouver des profils à relancer, des éléments qui sortent des centres de formation et ont le potentiel pour signer pro mais qui ne sont pas encore arrivés à maturité pour signer en France. Je voulais qu'on trouve des pays de transition qui leur donneraient une nouvelle opportunité sans se fier à leur passé. Notre agence, c'est un peu celle de la seconde et de la troisième chance pour les joueurs français.

Nous avons remarqué que l'Europe de l'Est et spécifiquement la Bulgarie représente un secteur sur lequel l'Agence s'est bien implantée. Pour quelles raisons ?

La Bulgarie a accueilli des joueurs de CFA qui se sont par la suite envolés pour l'Angleterre, en Espagne ou en Turquie. On a également pu faire partir des bi-nationaux franco-algériens ou franco-tunisiens en Bulgarie où ils réussissent, grâce à leurs performances, à entrer ou re-rentrer dans le circuit. On a un taux de réussite très important avec ces joueurs-là, étiquetés CFA pour certains, qui ont fini par se retrouver en sélection marocaine, tunisienne, gabonaise ou du Congo. Le fait qu'ils jouent en première division et deviennent internationaux relance leur carrière au haut niveau. Les instances françaises peuvent me remercier car j'ai aidé beaucoup de joueurs à sortir du chômage !

Avez-vous un exemple de joueur qui s'est servi de la Bulgarie comme tremplin ?

Notre agence s'est créée juste après la signature de Raïs M'Bolhi (gardien titulaire de l'Algérie, ndlr). En 2009, il était refusé par certains clubs algériens et personne ne le connaissait en France. Il sortait de D3 au Japon, a fait une année en Bulgarie au Slavia Sofia en 2009-2010 et en fin de saison il jouait la Coupe du monde en Afrique du Sud avec l'Algérie. Raïs était un inconnu au bataillon mais la Bulgarie lui a laissé l'opportunité de montrer ce qu'il valait et c'est ce qui m'a amené à travailler avec les clubs de ce pays. C'est pareil pour Garra Dembélé qui a explosé au Levski Sofia en 2010-2011 avant de rejoindre la Bundesliga (Fribourg, ndlr). On a essayé de surfer sur cette vague-là, et ça a marché.

Explorez-vous d'autres marchés ?

On a bien bossé sur la Bulgarie, le Kazakhstan, la Turquie et les marchés du Golfe. Maintenant, on s'oriente vers l'autre partie du continent européen pour valoriser nos joueurs algériens ou bulgares. On s'implique sur des transferts en Belgique et en France. Il y a aussi le Luxembourg dont on souhaite se servir comme pays satellite.

En France, le métier d'agent ne jouit pas d'une image extrêmement positive. Et en Algérie ?

En Algérie ou en Bulgarie, les gens te jugent par rapport à ta réputation et aux relations qu'ils ont avec toi. C'est pour ça que des joueurs blacklistés en France arrivent à se relancer dans ces pays-là. En France, ce métier fait rêver beaucoup de personnes mal intentionnées mais ce n'est pas le seul dans ce cas. Dans tous les pays du monde, il y a des professionnels qui aiment et font bien leur travail et des charlatans qui font n'importe quoi.

Actufoot • Bouchenafa Casoni

Walid Bouchenafa (à droite) a notamment collaboré avec l'entraîneur français Bernard Casoni (Crédit photo : DR).

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