Yahaya, à quel âge as-tu commencé le football ? Racontes-moi ton parcours ?

J’ai commencé le foot à l’âge de 9 ans au club du Blanc-Mesnil Sport Football (il était à 7 minutes de chez moi à pied), puis je suis passé par l’inter (2016), Paris FC, Angers SCO jusqu’au FC93.

Pourquoi l’inter Milan plutôt qu’un autre club ?

Les recruteurs venaient souvent voir nos matches. Ils ont discuté avec le club pour faire un rassemblement à Paris. Nous étions une trentaine de joueurs sélectionnés. Il y a eu 2-3 joueurs retenus pour faire un essai là-bas dont moi. A l’époque, j’avais d’autres propositions en France mais j’ai préféré choisir l’Inter de Milan. Mes parents ont été surpris mais surtout heureux. C’était un rêve d’enfant de pouvoir être formé par un grand club européen !

L’inter t’a fait rêver ?

Oui avec des grands joueurs comme Ronaldo, Maicon, Balotelli. C’est sur L’inter de 2010 qui m’a fait rêver avec le triplé de Mourinho. Ce coach fait partie des meilleurs, partout où il est passé, il a gagné des titres !

L’Italie si tôt n’est-ce pas trop tôt ?

Avant de partir à milan, j’étais un joueur avec beaucoup de qualités notamment la vitesse, l’anticipation et l’agressivité. J’étais aussi dans le viseur du FC Nantes. J’ai été repéré par le recruteur qui venait souvent voir nos matchs. L’adaptation a été un peu compliquée au départ avec le changement d’environnement. Ça a été un grand bond en avant mais tout n’était pas à jeter avec la tactique qui était présente dans les séances. J’ai pu apprendre une nouvelle langue, une autre culture, j’avais des cours d’italien tous les jours. J’ai appris à travailler encore plus là-bas. J’étais logé au centre d’entraînement des jeunes qu'on appelle l’interello.

Quelle était ta journée type ?

Réveil 7h, déjeuner 7h20, ensuite départ 7h40 pour l’école, cours jusqu’ à 14h30. Entrainement de 15h30 jusqu’à 18h30.

As-tu une anecdote à nous raconter ?

Lors de l’avant-première du film de Pelé (2016) au cinéma The Space Cinéma Odéon à Milan, j’ai eu l’honneur de voir Pelé ainsi que d’autres stars brésiliennes telles que Cafu et Serginho avec qui j’ai eu le temps de prendre une photo. Ils sont venus vers nous pour parler. Leur message était fort : C’était « une chance d’être ici et même si c’est très dur, il ne faut pas lâcher » !

Tu es plutôt Brésil ou Italie ?

Les Brésiliens sont les meilleurs en attaque même si c’est vrai qu’il y a eu de bons latéraux comme Cafu, Roberto Carlos, Marcelo, Dani Alves et j’en passe. Et, je pense que les Italiens sont les meilleurs défenseurs centraux comme Maldini, Nesta, Bonucci.

Après cette escapade en Italie, besoin de revoir Paris ?

Je voulais revenir à Paris à cause de l’adaptation difficile en Italie. J’ai pu intégrer le Paris FC après une essai de quelques jours. Sur bases d’entrainements et d’oppositions entre nous, j’ai été conservé. J’ai retrouvé un pote Marco Essimi du Blanc Mesnil mais lui était en U19.

Derrière tu rejoins le SCO ?

J’ai pu intégrer le centre de formation du SCO d’Angers (2017) en ayant fait un essai d’une semaine, qui s'est assez bien passé. A l’époque où je jouais avec les U17 nationaux du Paris FC.

As-tu vu le président Saïd Chabane ?

Le président Saïd Chabanne est assez présent aux bords des terrains, parfois ils venaient nous voir pour nous souhaiter une bonne saison et une bonne intégration aux nouveaux mais je n’ai jamais eu de discussion avec lui.

La formation angevine est-elle vraiment loin de celle de Rennes ou du Paris Saint Germain ?

C’est vrai qu’il y a un écart avec le PSG et Rennes, mais ils commencent à recruter des bons joueurs dans chaque catégorie surtout ces dernières années où l’on voit de plus en plus de joueurs aller en sélection ou faire la Youth League comme cette année. Et nous voyons plus de joueurs sortir du centre comme Sofiane Boufal, Nicolas Pépé, Rayan Aït Nouri et j’en passe.

Tu es défenseur mais as-tu un modèle ?

J’ai toujours apprécié les défenseurs et j’ai un petit faible pour Thiago Silva et Sergio Ramos. Je suis solide et je suis dur à prendre de vitesse. A ce poste, il faut être constamment performant, concéder le moins de buts possibles.

Retour de nouveau en région parisienne, comment ça s’est déroulé avec le FC93 ?

J’ai été contacté par le directeur technique qui avait entendu parler de moi et qui me connaissait depuis l’époque de Blanc Mesnil. On a discuté sur le terrain et m’a proposé le projet du FC93. Le mot qu’il a prononcé de « revanche » a fait tilt en moi et m’a donné envie de tenter ce projet !

C’était le meilleur moyen de rebondir selon toi ?

Oui, je pense que le FC 93 est un club avec plein d’ambitions avec un groupe de joueurs qui a beaucoup de qualités. Et on peut le voir que chaque saison des joueurs du FC 93 peuvent rejoindre des clubs professionnels.

En quoi Himed Hamma est-il différent des autres coaches ?

Himed est un coach très exigeant sur les détails (placement, geste technique, réflexion) qui connaît le football et qui fait progresser les joueurs. Et je ne serai pas étonné de voir Himed évoluait à un niveau au-dessus.

Propos recueillis par Farid Rouas