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12 décembre | 0h00
Yoann Bigné : "Pas le même public entre la pêche et le foot professionnel"
Yoann Bigné, ancien joueur professionnel de Rennes, Nice et Brest ressort la boîte à souvenirs avant la 16eme journée de Ligue 1 ce samedi à 13 heures entre les Aiglons et les Bretons ! Celui qui n'aura connu que trois clubs dans sa carrière, mais également l'Equipe de France chez les jeunes, nous raconte également son quotidien de guide de pêche à Saint-Malo.
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Ex-footballeur professionnel, Yoann Bigné (43 ans), a parfait sa formation au Stade Rennais avant d’y disputer 145 matches avec l’équipe professionnelle. Ce n’est qu’en 2002 qu’il rejoint la Côte d’Azur et l’OGC Nice pour un cycle de quatre ans, avant de retrouver sa Bretagne natale… à Brest cette fois ! Après une longue page de six ans dans le Finistère qui l’a conduit à en devenir le capitaine en 2008, le milieu de terrain défensif (1m68) raccroche les crampons en 2012. Le natif de Rennes fait finalement en sorte que sa passion pour la pêche devienne son métier. Tout en gardant un oeil avisé sur les clubs qui ont fait sa carrière de footeux…
Avant Rennes-Nice, quels souvenirs avez-vous de votre long passage au sein de votre club formateur ?
Premier match en novembre 96 contre Lille. Rennes, c’est un très bon souvenir, le club de mes débuts, mes premiers matches en pro. C’est aussi l’aboutissement de ma formation. Mon premier match s’était bien passé, j’étais remplaçant et je rentre à 0-0. Il y a faute sur moi, je tire le coup-franc et Carteron fait mouche. Il y a aussi le match d’Intertoto contre Zidane, on fait 2-2 à domicile et on perd 2-0 là-bas. J’ai le souvenir d’avoir chargé Zidane pendant tout le match. A la fin, il me donne son maillot ! Donc bon souvenir oui…
Vous avez ensuite rejoint la Côte d’Azur et l’OGC Nice, une période marquante ?
J’étais prêté par Rennes. J’avais bien commencé mais avec les changements d’entraîneurs, je voyais qu’on ne comptait plus trop sur moi. Nice venait de monter en Ligue 1, dans un projet mal et ambitieux. Je voulais vraiment changer de club, Nice est venu assez rapidement et j’ai vite donné mon accord. Je ne regrette pas, c’était une super période. On fait une super première saison là-bas, il y avait beaucoup de joueurs prêtés et une très bonne ambiance. On était deuxièmes derrière Bordeaux avant de lâcher pour finir en milieu de tableau. La mentalité est un peu particulière par rapport à la Bretagne (rires). Comme à Rennes, je jouais moins et j’ai décidé de revenir en Bretagne, où Brest s’est proposé.
Auriez-vous aimé reporter les couleurs rennaises ?
Je n’étais pas parti en très bons termes de Rennes. Je ne jouais plus beaucoup à Nice, Rennes était quand même ambitieux, je regardais en Bretagne et j’aurais bien voulu rester en Ligue 1. Malheureusement, Guingamp et Lorient n’étaient pas trop intéressés. Brest est venu avec Michel Justin, son discours m’a plu, j’ai pris la décision d’aller là-bas et encore une fois je ne regrette pas du tout, c’était top !
Avec le regard que vous posez aujourd’hui sur la Ligue 1, comment caractérisez-vous l’évolution de ces trois clubs ?
Je continue à suivre un peu, moins cette année avec le Covid car je trouve ça moins intéressant les matches avec ces stades vides, sans ambiance. Après, je vais régulièrement au stade voir Rennes car c’est à côté de chez moi. Je suis toujours les trois clubs et je vois qu’ils ont bien évolué depuis que je suis parti. Tant mieux, ça veut aussi dire qu’on a quand même amené une pierre à l’édifice. Au Stade Rennais par exemple, il y a eu des périodes compliquées, où on se maintenait de justesse lors des dernières rencontres. Si on descendait à cette époque, peut-être que le club aurait coulé… A Brest, on a réussi à se sauver aussi même si le club est redescendu par la suite ! Rennes, c’est un autre standing aujourd’hui. Les spectateurs et l’ambiance, c’est top. Le club grandit bien tout comme Nice et le Stade Brestois.
Ex-joueur professionnel mais de la même époque que Julien Stéphan. Comment analysez-vous sa situation ?
Il a apporté énormément. Il y a eu une petite période difficile l’année dernière mais il a été maintenu. Il a décroché la Ligue des Champions et le club n’a pas trop d’expérience dans cette compétition. Il faut lui laisser le temps avec ses joueurs, ils vont pouvoir se consacrer au championnat et relever la tête, j’en suis sûr !
Vous n’avez connu que trois clubs en seize ans de carrière. Avez-vous des regrets d’avoir été « trop fidèle » quand on voit le monde du foot aujourd’hui ?
Je me sentais bien dans ces trois clubs et j’aime bien les projets à long terme. Avec du recul, je ne regrette rien. Il y a plein de facteurs qui rentrent en jeu : la concurrence, l’investissement de chaque joueur. Je me suis toujours investi dans mes projets et j’ai fini ma carrière à Brest après six ans passés au club ! J’aurais aussi pu faire toute ma carrière à Rennes mais je jouais moins et il fallait peut-être partir à un moment. C’est aussi des bonnes expériences de bouger !
Une formation à Rennes, l’Equipe de France en jeunes. N’avez-vous pas songé à un rôle auprès des jeunes ?
C’était dans intention d’Alex Dupont de me faire entrer dans la formation à Brest mais ça ne s’est pas fait. Tant pis, je ne regrette pas non plus… Maintenant, j’ai deux filles. Si j’avais eu deux garçons, j’aurais peut-être réfléchi davantage (rires). J’avais repris en amateur à Dinard mais je me blessais assez régulièrement car j’avais arrêté pendant deux ans. Au final, un rôle à la formation ne m’a pas plus intéressé que ça. Mais si ça avait été le cas, j’aurais plus opté pour un challenge avec les jeunes qu’être à la tête d’une équipe seniors.
Et puis il y a l’après-carrière…
A la fin de ma carrière, qui est un peu courte pour les footeux, j’ai géré la construction de la maison familiale. Il fallait bien retravailler mais je ne savais pas trop quoi faire. La pêche a toujours été une passion dès gamin. Le football n’arrivait qu’en deuxième. Je me suis dis : « pourquoi ne pas initier les gens à la pêche? » Je suis retourné à l’école pendant une année, j’ai passé mon diplôme. Ca fait maintenant trois ans que j’ai mon bateau. J’emmène les gens en mer pour les initier à la pêche (bars, dorades etc). Les gens sont plutôt contents. J’ai un bon retour et comme bureau, c’est pas trop mal ! On dépend juste de la météo.
Retrouve-t-on la même passion sur un terrain de football qu’avec une canne à pêche à la main ?
Non, c’est quand même différent, il y a moins de public (rires). J’aime bien quand j’emmène des enfants, quand on voit le sourire lorsqu’ils pêchent leur premier poisson. C’est ce qui donne envie de continuer. Chaque sortie en mer est différente mais le plus important est de trouver quelque chose qui nous plait. En tout cas, j’ai préféré cet environnement là plutôt que de galérer dans un bureau toute la journée !
Un pronostic pour ce Nice-Rennes ?
Je vois quand même une victoire du Stade Rennais, dure à obtenir. L’équipe fait de bons matches dans l’ensemble. Elle manque d’efficacité mais avec Niang qui revient, je vois une victoire étriquée de Rennes 1-0 ou 2-1.
Recueillis par Joel Penet
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