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22 novembre | 13h03

Yoann Bodivit : "À 4-2, je sens qu'il se passe quelque chose"

Ce dimanche, les U19 de l'USM Saran étaient menés 4-0 à la mi-temps face à Drancy lors de la 12e journée de championnat. Après une exceptionnelle seconde période, ils ont réussi l'exploit de l'emporter 5 buts à 4. Pour Actufoot, l'éducateur Yohann Bodivit revient sur ce formidable come-back. (Crédit : USM Saran)

U19 NATIONAUX SARAN U19 Nat - A Yoann Bodivit

Qu’est-ce qui a fait tant défaut à votre équipe en première période ?

Ce ne sont pas tant les intentions de jeu ou l’aspect tactique, c’est surtout la détermination pour défendre notamment sur les coups de pied arrêtés qui nous ont fait défaut. Après, nous sommes aussi tombés sur une équipe très réaliste, mais c’est surtout les attitudes ainsi que le manque d’engagement qui nous ont coûté cher.

Quelle a été votre attitude vis-à-vis de vos joueurs à la mi-temps ? Quel discours avez-vous tenu ?

Dans un premier temps, j’ai été assez colérique parce que j'estimais qu’il y avait des attitudes qui n’étaient pas admissibles et qu’on manquait d’humilité, surtout pour une équipe amateur promue. Ensuite, j’ai signalé à mes joueurs qu’il fallait absolument montrer un autre visage en seconde période et que même si on avait sans doute 95% de chances de perdre, dans le football tout est possible. Il faut tout donner, ensuite, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer.

On voit rarement de tels come-back, avez-vous changé certaines choses tactiquement au retour des vestiaires ?

Pas tactiquement. Pour moi, nous n’avions pas de soucis tactiques, tout était une question d'engagement et d’attitude. J’ai effectué quelques ajustements en cours de début de deuxième mi-temps, des changements de joueurs et de poste, mais rien n’a changé sur l’approche tactique.

Du coup, vous avez tout de même effectué des changements à la mi-temps.

Oui et mon banc a été déterminant, au cours de la partie, j’ai quatre garçons qui sont entrés et qui ont complètement changé la face du match.

Même si on avait sans doute 95% de chances de perdre, dans le football tout est possible

Voir justement ces quatre entrants changer la face du match peut avoir l’effet d’un électrochoc pour les quatre sortants avec qui l’équipe était en difficulté lorsqu’ils étaient sur le terrain ?

Bien sûr, je pense qu’ils sont suffisamment intelligents pour se dire “quand j’étais sur le terrain, on perdait 4-0 et maintenant, que je suis sorti le match change”. Je ne leur tiendrai pas ce genre de discours, c’est une réflexion qu’ils vont se faire eux-mêmes, j’en suis sûr. Pour ceux qui sont entrés, c'est très valorisant de se dire que leur entrée a permis d'insuffler un nouvel élan. Parce qu’en réalité, nous n’étions pas catastrophiques en première période.

Votre équipe aurait-elle peut-être dans un premier temps pris un petit peu de haut l’adversaire ?

Je ne pense pas, en tout cas, je n’en ai pas eu l’impression. Je ne pourrai pas dire non à 100% non plus. Après, il est possible qu’il y ait eu une certaine décompression de la part de mes joueurs étant donné la bonne série sur laquelle nous sommes. Nous avons battu des équipes comme Valenciennes et Caen, peut-être, ce sont-ils dit que cela allait se faire tout seul, mais honnêtement, je ne le pense pas.

Vous marquez votre premier but à la 70e, à quel moment vous dites vous que c’est réellement possible de revenir ?

À 4-2, je sens qu'il se passe quelque chose. A ce moment, je nous sens dangereux sur toutes nos attaques et je sens également une baisse de régime de l’adversaire. La sortie du numéro neuf adverse ainsi que celle du numéro huit nous ont fait du bien. Il faut savoir qu’à la 60e, nous avons raté un penalty et nous marquons notre premier but à la 70e puis celui du 4-2 à la 78e. Cela fait beaucoup de situations. Et c’est à ce moment que je me suis dit que l’on pouvait revenir. Il y avait beaucoup d’éléments qui me laissaient penser que l’on pouvait marquer de nouveau. Il restait du temps et je sentais l'adversaire friable.

Vous constatez un changement d’attitude chez Drancy?

Oui, à 4-2 une nouvelle fois, peut-être même déjà à 4-1. Mais lorsque nous avons inscrit notre deuxième but, j’ai vraiment senti en eux la peur de ne pas gagner. J’avais aussi à l'esprit que c’est une équipe qui est malade, qui n’est pas au point et en confiance actuellement.

En regardant simplement la feuille de match et encore plus avec tout ce que vous nous avez dit, le scénario de la rencontre nous rappelle certaines affiches de Ligue des champions qui ont marqué les dernières années (Barcelone - PSG, Barcelone - Liverpool, Real Madrid - Manchester City…). Pensez-vous que ces matches ont pu indirectement amener vos joueurs à penser qu’un retour au score ou une victoire était possible ?

Oui, je pense qu’ils ont une culture foot donc ce sont des choses qui peuvent jouer, ils ont tous regardé pas mal de matches. Ils savent que c'est possible et nous leur avons dit que c’était possible, je leur ai dit que s'ils ont pu marquer quatre buts en une période, nous pouvons faire pareil ou mieux.

Quelques mots sur la performance d'Hugo Do Valente auteur d’un triplé entre la 70e et la 90e ?

Je pense que la performance d’Hugo a totalement épousé celle de l’équipe. Sur la première mi-temps, il livre une performance correcte mais il n’est pas à son niveau et en bon capitaine, il est monté en régime au fur et à mesure du match pour finalement donner sa pleine mesure au moment où l'on en avait vraiment besoin. Au moment où l’équipe était en feu.

Au-delà de la victoire, que retenez-vous de ce match ?

D’abord, je suis hyper fier, je retiens plusieurs choses, mais surtout la personnalité, vous ne pouvez pas accomplir cela si vous n’avez pas de fortes personnalités et des joueurs forts mentalement.

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